Augmentation des pensions en Allemagne : vers plus d’ajustements différenciés ?
Berlin, l’augmentation annoncée des pensions en Allemagne continue de susciter des interrogations sur son adéquation aux besoins des retraités. Selon le ministère du Travail, l’augmentation de 4,39 % pour l’ouest de l’Allemagne et de 5,86 % pour l’est de l’Allemagne à partir du 1er juillet est toujours en deçà de l’inflation attendue. Si les prévisions d’inflation de 6,0 % du rapport économique annuel du gouvernement fédéral se réalisent pour l’année en cours, il y a un risque de perte de pouvoir d’achat pour la troisième année consécutive.
Des années à l’écart de l’inflation
Au cours des deux dernières années, les prix ont augmenté plus rapidement que les prestations de retraite en Allemagne. En 2021, les prix ont augmenté relativement modérément à 3,1 %. Cependant, les retraités de l’ouest ont dû accepter un cycle zéro cette année-là, en raison de la faible croissance des salaires causée par le coronavirus. Dans l’est, les pensions n’ont été augmentées que de 0,72 % à l’époque.
Une perte de pouvoir d’achat suivie par les retraités allemands
Cette perte de pouvoir d’achat des retraités, insoutenable à long terme, a poussé les experts de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à proposer des ajustements différenciés des pensions. À titre d’exemple, d’autres pays industriels comme l’Autriche, la France, la Belgique ou encore les États-Unis ont déjà mis en place cette alternative.
Ajustements de pensions basés sur l’indexation des prix
En Autriche, l’orientation vers les salaires, introduite en 2004, est devenue trop coûteuse pour le fonds de pension. Depuis, l’Autriche a opté pour l’indexation des prix. Aux États-Unis, les ajustements de pension sont basés sur l’indexation des prix de la consommation. En France, les retraites ont été ajustées de 0,9 % en octobre dernier pour tenir compte de l’inflation, et la Belgique procède à des ajustements semestriels des pensions.
Des ajustements différenciés pour les retraités les plus nécessiteux
Pour Monika Queisser, l’experte sociale de l’OCDE, la meilleure alternative serait d’opter pour un système d’ajustements différenciés. Ce système consisterait d’abord à protéger pleinement contre l’inflation temporairement élevée les retraités les plus nécessiteux. Aussi, les retraités les plus aisés pourraient supporter une contribution supplémentaire pour permettre une forme de redistribution.
En conclusion, bien que l’orientation vers les salaires ait borne ses fruits en Allemagne, les experts estiment que ce choix n’a plus sa place dans le contexte actuel. Pour eux, l’indexation russe est bien plus avantageuse car elle permet de compenser les augmentations d’inflation actuellement élevées pour les ménages de retraités. Des ajustements différenciés favoriseraient également une meilleure redistribution des revenus pour tous les retraités.
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