Co-Pierre Georg, chercheur en blockchain, met en garde contre les dangers des cryptomonnaies, notamment leur volatilité et leur rôle spéculatif. Il souligne que, malgré l’engouement actuel, ces actifs ne remplissent pas efficacement les fonctions de transaction et de conservation de valeur. Georg critique également la concentration de richesses dans le marché du Bitcoin et alerte sur la manipulation potentielle dans un environnement non régulé. Il s’interroge sur la durabilité de cette bulle spéculative et les implications pour les petits investisseurs.
Les Risques des Cryptomonnaies Selon Co-Pierre Georg
Co-Pierre Georg, chercheur à Francfort sur les technologies de la blockchain, exprime des réserves quant aux cryptomonnaies, notamment le Bitcoin. Il prévient les investisseurs particuliers des dangers inhérents à ces actifs numériques.
Un Marché Volatile et Risqué
Les cryptomonnaies connaissent une effervescence sans précédent ces derniers mois. Suite à l’élection de Donald Trump, le Bitcoin a franchi à plusieurs reprises le seuil des 100 000 dollars. Mais est-ce un phénomène durable ou sommes-nous face à une bulle spéculative ?
Co-Pierre Georg affirme que nous sommes en plein dans une frénésie alimentée par les réseaux sociaux. Son constat est clair : les signaux d’alarme d’autres crises financières se manifestent à nouveau, et cette fois de manière plus intense. Il souligne l’importance d’avertir les petits investisseurs des risques significatifs associés à ces marchés.
En tant que professeur en technologies blockchain, Georg insiste sur le fait que, bien qu’il soit convaincu par la technologie, la blockchain est souvent confondue avec les cryptomonnaies, qui, selon lui, ne servent qu’à des fins spéculatives.
Il explique qu’il existe trois raisons d’utiliser la monnaie : pour effectuer des transactions, pour conserver de la valeur et pour spéculer. Cependant, il souligne que les cryptomonnaies ne remplissent pas efficacement les deux premières fonctions.
Pour illustrer cela, il évoque son expérience à la Bundesbank, où il a pu observer que même la meilleure blockchain est plus coûteuse, plus lente et moins écologique que des systèmes de paiement traditionnels tels que Target2. En matière de sécurité, il note que Target2 a maintenu son intégrité pendant toutes ces années, contrairement aux cryptomonnaies qui suscitent des inquiétudes.
Georg aborde également le mythe selon lequel des cryptomonnaies comme Ripple pourraient connecter les pays en développement au système financier mondial. Il rappelle que, dans ces régions, de nombreuses personnes n’ont pas accès à des smartphones ou à Internet, ce qui limite considérablement l’impact des cryptomonnaies.
Concernant le concept de « l’or numérique », souvent évoqué par les partisans du Bitcoin, Georg souligne que la volatilité du Bitcoin est bien plus élevée que celle des matières premières. Il explique que, selon un modèle d’évaluation classique, le Bitcoin pourrait même être considéré comme n’ayant aucune valeur.
Il met également en lumière la structure du marché du Bitcoin, caractérisée par une concentration de richesses sans précédent, où 50 % de la richesse est détenue par une poignée d’individus. Cela soulève des questions sur la véritable nature de la décentralisation promise par les cryptomonnaies.
Enfin, Georg aborde le thème de la spéculation, qu’il considère comme le moteur principal du marché des cryptomonnaies. Bien que la spéculation en soi ne soit pas négative, il met en garde contre les dangers d’un marché non régulé et opaque, où les mouvements de prix peuvent être manipulés.
Il conclut en posant une question cruciale : quand la bulle des cryptomonnaies éclatera-t-elle ? Selon lui, les bulles ne se manifestent qu’une seule fois, mais le Bitcoin a déjà connu plusieurs effondrements. Il appelle à comprendre le marché des cryptomonnaies comme un petit marché hautement manipulé, alimenté par des pratiques douteuses, comme celles observées avec l’échange de cryptomonnaies Bitfinex et le stablecoin Tether.