La volonté de Donald Trump d’acquérir le Groenland est comparée à l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014. Malgré le refus du Premier ministre groenlandais, Trump continue de revendiquer l’île, soulignant ses ressources stratégiques. Des experts, comme Claus Mathiesen, évoquent des parallèles avec la situation ukrainienne. Les dirigeants danois et groenlandais affirment que l’île appartient à ses habitants. La Maison Blanche prévoit une visite au Groenland, jugée agressive par Egede, le Premier ministre groenlandais.
La tentative du président Donald Trump d’acquérir le Groenland a été mise en parallèle avec l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, un événement marquant dans l’histoire moderne.
Importance de cette comparaison
Les affirmations répétées de Trump concernant son souhait d’annexer le Groenland ont suscité des réactions vives. Malgré le refus catégorique du Premier ministre du Groenland, qui affirme que l’île arctique n’est pas à vendre, Trump continue d’insister sur cette question délicate.
Détails à retenir
Claus Mathiesen, un académicien à l’Académie de défense du Danemark et ancien attaché militaire en Ukraine, a récemment souligné que la situation actuelle au Groenland évoque les événements qui ont précédé l’annexion de la Crimée. Cette dernière demeure un point de friction majeur dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine. La péninsule de la mer Noire a été prise par Poutine dans un acte largement critiqué et jugé illégal par la communauté internationale.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a promis de renverser cette annexion, affirmant que la restitution de la péninsule au contrôle ukrainien est essentielle pour parvenir à un accord de paix durable.
‘Les politiciens américains vont affluer et plaider pour que le Groenland devienne américain,’ a déclaré Mathiesen, qui a été attaché de défense en Ukraine de 1999 à 2007, dans un message sur X, anciennement Twitter.
Trump n’a pas caché son intérêt pour le Groenland, une île semi-autonome relevant du Danemark, qui abrite également une base de la Force spatiale américaine. Lors d’une conférence de presse le 7 janvier, il a affirmé que les États-Unis avaient besoin de ce territoire riche en ressources pour des raisons de sécurité nationale. Avec une population d’environ 56 000 habitants, l’île possède une valeur géopolitique considérable en raison de sa position stratégique et de ses ressources naturelles abondantes.
Lors de son discours au Congrès le 4 mars, Trump a déclaré qu’il entreprendrait l’acquisition ‘d’une manière ou d’une autre.’
Avant l’annexion de la Crimée, Poutine avait souligné l’importance stratégique de cette région, la qualifiant d’historique pour la Russie. Dans son discours à l’Assemblée fédérale le 18 mars 2014—le jour de la séparation de la Crimée de l’Ukraine—il a décrit Sébastopol comme ‘légendaire’ et ‘une forteresse qui constitue le berceau de la flotte de la mer Noire de la Russie.’
La Première ministre danoise, Mette Frederiksen, a déclaré que ‘le Groenland appartient aux Groenlandais.’ De même, le Premier ministre du Groenland, Mute Egede, a insisté sur le fait que l’utilisation de l’île relevait de la responsabilité des Groenlandais. ‘Le Groenland est à nous. Nous ne sommes pas à vendre et nous ne le serons jamais. Nous ne devons pas abandonner notre lutte pour la liberté,’ a-t-il affirmé à Reuters en décembre.
Réactions et opinions
Claus Mathiesen, académicien à l’Académie de défense du Danemark : ‘Ce qui se passe actuellement au Groenland rappelle les événements précédant l’annexion de la Crimée. Les politiciens américains viendront en nombre pour réclamer que le Groenland devienne américain. Ils promettent que tout sera bien meilleur.’
Andreas Umland, analyste au Centre de Stockholm pour les études de l’Europe de l’Est : ‘Si vous remplacez ‘Groenland’ par ‘Crimée’ ou ‘Donbass’, vous obtenez la propagande de Moscou qui prépare les invasions russes de l’Ukraine depuis 2014. Cela fait écho aux discours des agresseurs pour justifier diverses interventions militaires dans l’histoire.’
Prochaines étapes
La Maison Blanche a annoncé qu’Usha Vance, l’épouse du vice-président JD Vance, se rendra au Groenland jeudi avec son fils et une délégation américaine. Egede a qualifié cette démarche de ‘hautement agressive.’