Proposition des républicains : interdiction de la pilule du lendemain

Proposition des républicains : interdiction de la pilule du lendemain

Un projet de loi au Dakota du Nord, proposé par des législateurs républicains, vise à interdire la pilule du lendemain en classant l’avortement comme un crime. Ce texte définit un « enfant à naître » comme vivant dès la conception, soulevant des inquiétudes sur son impact sur la fécondation in vitro. Malgré un soutien initial, le projet a été rejeté par la Chambre des représentants. Le débat sur l’avortement et la contraception demeure très polarisé dans l’État.

Proposition de loi sur l’interdiction de la pilule du lendemain dans le Dakota du Nord

Un nouveau projet de loi qui vise à interdire la pilule du lendemain a été déposé par un groupe de 12 législateurs républicains au Dakota du Nord. Intitulé HB1373, ce texte législatif classerait l’avortement comme un crime, semblable à un homicide ou une agression, tout en définissant un « enfant à naître » comme un être vivant dès le moment de la conception. En conséquence, l’utilisation de la pilule du lendemain, souvent appelée Plan B, qui est utilisée comme contraceptif d’urgence après un rapport sexuel non protégé, deviendrait une infraction criminelle dans cet État.

Réactions à la proposition de loi

Bien que ce projet de loi ait été introduit par des membres républicains, il a rencontré un rejet au sein de la Chambre des représentants, qui est majoritairement républicaine. Les opposants soulignent que, même s’ils s’opposent à l’avortement, les implications pratiques de cette loi seraient trop difficiles à appliquer et pourraient infliger des sanctions excessives aux femmes. Au niveau fédéral, un mouvement pour restreindre l’accès à la contraception d’urgence fait partie d’une stratégie plus large des conservateurs. Cela pourrait potentiellement rendre la pilule du lendemain beaucoup plus coûteuse pour de nombreuses femmes si une couverture sans frais est supprimée.

Le projet de loi, soutenu par la représentante Lori VanWinkle, vise à établir de nouvelles définitions juridiques au sein du Code du Dakota du Nord concernant la notion d’être humain et les infractions liées à l’homicide. En effet, il stipule qu’un « enfant à naître » serait considéré comme un « enfant humain vivant » dès la fertilisation. Cela pourrait non seulement interdire la pilule du lendemain, mais également soulever des préoccupations autour des techniques de fécondation in vitro (FIV), car celles-ci nécessitent la sélection d’embryons viables. Bien que les partisans de la loi affirment qu’elle ne perturberait pas la FIV, les professionnels de la santé demeurent inquiets face à son ambiguïté.

Ce projet de loi a été critiqué pour son caractère inconstitutionnel, et a finalement échoué avec un vote de 77 contre 16. Des discussions animées ont eu lieu, certains législateurs qualifiant même les déclarations de VanWinkle de « psychotiques ». Alors que les républicains détiennent une majorité écrasante dans la Chambre, d’autres propositions concernant l’avortement ont également été présentées mais ont été rejetées. Actuellement, le droit à l’avortement au Dakota du Nord est en pleine controverse, en attendant une décision de la Cour suprême de l’État sur la légalité d’une loi antérieure qui rendait l’avortement presque illégal.

Les déclarations des législateurs reflètent la polarisation de ce débat. Lori VanWinkle a affirmé sur le sol de la Chambre que « le meurtre est un meurtre, peu importe l’outil utilisé », tandis que sa collègue Kathy Frelich a souligné l’importance de la miséricorde et de la justice dans les décisions législatives. Alors que la loi sur l’avortement proposée par l’ancien gouverneur Doug Burgum est toujours en attente d’examen par la Cour suprême de l’État, la question de l’accès à l’avortement et à la contraception reste un sujet brûlant au Dakota du Nord.