En 2021, Qualcomm a acquis Nuvia pour 1,4 milliard de dollars, une décision soutenue par son PDG, Christiano Amon, qui estime que cela pourrait générer des économies annuelles similaires. Cette acquisition vise à réduire les frais de licence d’Arm face à un procès en cours concernant les processeurs Snapdragon. Qualcomm, en quête d’indépendance technologique, pourrait économiser considérablement en développant ses propres cœurs. Cependant, les enjeux juridiques pourraient prolonger le litige et affecter ses ambitions sur le marché des PC.
Qualcomm et l’acquisition de Nuvia : un pari stratégique
En 2021, Qualcomm a fait un mouvement audacieux en acquérant le fabricant de puces Nuvia pour la somme de 1,4 milliard de dollars. Récemment, il a été révélé que le PDG de Qualcomm, Christiano Amon, a joué un rôle crucial pour convaincre le conseil d’administration d’aller de l’avant avec cet achat. Amon a soutenu que cette décision pourrait permettre à Qualcomm d’économiser jusqu’à 1,4 milliard de dollars chaque année. Cette affirmation émerge dans le contexte d’un procès en cours entre Arm et Qualcomm, qui se concentre sur les processeurs Snapdragon X Elite et Snapdragon X.
Selon des documents judiciaires rapportés par Reuters, les dirigeants de Qualcomm ont estimé que l’achat de Nuvia pourrait réduire les frais de licence auprès d’Arm de manière significative. Amon a déclaré que ces économies justifiaient pleinement l’acquisition de Nuvia.
Les enjeux du procès et l’avenir des puces Qualcomm
Le témoignage d’Amon a également évoqué les premiers moments de réflexion sur l’achat de Nuvia. Avant cette acquisition, Qualcomm pensait que son partenariat avec Arm était désavantageux par rapport à des entreprises comme Apple. Nuvia, fondée par d’anciens ingénieurs d’Apple, semblait être la solution idéale. Qualcomm avait d’abord tenté de persuader Nuvia de développer des cœurs de calcul adaptés à ses besoins, mais cette initiative n’a pas abouti, poussant l’entreprise à opter pour l’achat.
À l’époque, Nuvia ne disposait pas d’un produit final et se concentrait principalement sur les serveurs, et non sur les ordinateurs portables ou les smartphones, ce qui est au cœur du procès actuel. Amon a affirmé que l’acquisition pourrait faire économiser à Qualcomm jusqu’à 1,4 milliard de dollars par an en lui permettant de concevoir ses propres cœurs au lieu de dépendre des licences d’Arm.
Le verdict de l’affaire pourrait être rendu rapidement, mais il est probable que des délais seront nécessaires avant d’atteindre une résolution définitive. Même après un jugement, des appels pourraient prolonger la bataille juridique.
Bien que le litige entre Arm et Qualcomm puisse potentiellement exiger la destruction de toutes les puces basées sur la technologie Armv8, cela semble peu probable. Arm soutient que Qualcomm aurait dû renégocier son contrat de licence après l’acquisition de Nuvia, car cette licence initiale était destinée à des conceptions pour serveurs. Qualcomm, quant à elle, affirme que seulement 1 % de ses conceptions de cœurs CPU Oryon dépendent de la technologie Armv8.
Les experts juridiques de Qualcomm seraient probablement mieux en train de profiter de leurs vacances que de se battre en justice. En attendant, les ambitions de Qualcomm pour les PC alimentés par Snapdragon pourraient rencontrer des obstacles, avec une part de marché actuelle de seulement 1,5 %. Si la situation évolue favorablement, le contentieux entre Qualcomm et Arm pourrait rapidement devenir une affaire de milliards de dollars. Toutefois, pour l’heure, les pertes potentielles de 50 millions de dollars par an pour Arm paraissent relativement modestes par rapport aux économies annoncées par Qualcomm.