Quatre pays de l’UE instaurent un corridor de prix « dynamique » pour le gaz


Plusieurs pays de l’UE ont proposé de limiter la volatilité du marché du gaz en introduisant un « corridor de prix dynamique » pour empêcher les prix de monter trop haut ou trop bas tout en garantissant que l’Europe puisse acheter le gaz dont elle a besoin sur les marchés mondiaux.

Le document de l’Italie, de la Pologne, de la Grèce et de la Belgique, vu par EURACTIV, précède un sommet informel vendredi 7 octobre au cours duquel les dirigeants européens aborderont les prix de l’énergie et discuteront d’une lettre de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sur de nouvelles mesures pour faire face à la crise.

Dans leur document commun, les quatre pays proposent un corridor de prix qui s’appliquerait à toutes les transactions de gaz en gros, visant à réduire les pressions inflationnistes et la spéculation sur le marché du gaz.

Le corridor de prix devrait également limiter les profits excédentaires tirés de la crise énergétique et être soutenu par un cadre en cas d’éventuelles ruptures d’approvisionnement, ajoute le document.

Bruxelles présente de nouvelles mesures pour faire face à la crise énergétique

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a envoyé mercredi 5 octobre une lettre aux capitales de l’UE expliquant les nouvelles mesures qu’elle prévoit pour faire face à la crise énergétique, notamment le plafonnement des prix du gaz et un financement supplémentaire dans le cadre de REPowerEU.

Maintenir la réduction de la demande

Alors que la limitation des prix du gaz aura pour effet immédiat de faire baisser les factures des consommateurs, on craint que ces mesures ne réduisent le pouvoir d’achat de l’Europe sur des marchés internationaux tendus, aggravant ainsi la crise énergétique, tout en décourageant la réduction de la demande.

La proposition des quatre pays de l’UE vise à répondre à ces préoccupations, affirmant que le corridor devrait être « suffisamment haut » pour préserver l’incitation à économiser l’énergie et à abandonner l’utilisation du gaz. Il devrait également être complété par un renforcement de l’objectif de l’UE de réduire la consommation de gaz de 15 %, ajoute-t-il.

Pendant ce temps, la limite de prix devrait être « suffisamment élevée pour laisser le marché fonctionner » et « agir comme un coupe-circuit et dissuader la spéculation ».

« Il ne s’agit pas de supprimer les prix à un niveau artificiellement bas », déclarent les quatre pays.

Les signataires soutiennent que le corridor doit être suffisamment haut pour permettre à l’UE d’attirer du gaz et, si nécessaire, être suffisamment flexible pour permettre des transactions au-dessus du plafond.

‘casquette respiratoire’ allemande

Le document des quatre pays fait écho aux propositions du ministre allemand des Finances, Christian Lindner, qui a parlé d’un « plafond respiratoire » pour le gaz naturel.

« Mon idée est que l’UE introduise une sorte de bouchon respiratoire pour le gaz importé », a déclaré le politicien libéral au journal Rheinische Post. L’objectif, a-t-il ajouté, « est de lutter contre les exagérations bizarres du prix du gaz » et de couper « les pics de prix absurdes ».

Un tel plafonnement des prix devrait être « sensiblement supérieur au prix du marché mondial du gaz liquide », a poursuivi Lindner. « Parce qu’il faut éviter que les pétroliers s’éteignent et partent vers l’Asie au lieu de l’Europe. »

Le document des quatre pays de l’UE va plus loin et décrit comment le corridor de prix pourrait s’adapter aux différents niveaux d’approvisionnement en gaz. Ceux-ci incluent une pénurie potentielle où les transactions au-dessus du plafond seraient autorisées.

Lorsqu’il n’y a pas de pénurie, le corridor dynamique serait régulièrement revu, en tenant compte des prix de référence du pétrole brut, du charbon ou du gaz dans d’autres parties du monde.

« Une valeur centrale pour le corridor dynamique peut être définie et régulièrement revue en tenant compte de références externes » en Amérique du Nord et en Asie, indique le document. « Des fluctuations autour de la valeur centrale seraient possibles afin de fournir des signaux de prix pour déplacer le gaz » entre les pays de l’UE, en fonction de ceux qui en ont besoin.

En cas de pénurie d’approvisionnement, des mécanismes seraient mis en place pour garantir que l’Europe puisse acheter du gaz supplémentaire au-dessus du corridor. Cela pourrait se faire via un « contrat pour les différences pour le GNL au comptant, ou en permettant aux importateurs de s’approvisionner et de revendre au-dessus du corridor », explique le document.

En cas de pénurie majeure, un cadre coordonné distinct serait mis en place pour répartir les approvisionnements en gaz entre les pays de l’UE. Cela nécessiterait également une réduction supplémentaire de la demande, des mesures de solidarité et des mécanismes basés sur le marché pour répartir les approvisionnements rares dans l’UE, indique le document.

[Edited by Frédéric Simon and Nathalie Weatherald. Additional reporting by Nikolaus J. Kurmayer]





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