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La stratégie de dissuasion de l’OTAN a considérablement évolué depuis sa création en 1949. Les unités militaires limitées déployées par le passé, servant de « fil-piège », ont été remplacées par des bataillons renforcés et des armes lourdes dans les territoires exposés aux risques extérieurs.
Face à l’invasion russe à grande échelle de l’Ukraine et aux menaces à la sécurité en Europe, l’Alliance atlantique a clairement choisi de montrer ses muscles.
La stratégie « tripwire »
Pendant la guerre froide et dans les décennies qui ont suivi, l’OTAN a marqué sa présence en déployant des forces armées limitées dans des zones de tension géopolitique.
Ces unités militaires, plutôt que de représenter une « menace offensive », compte tenu de leur taille, étaient avant tout destinées à dissuader tout agresseur potentiel. En d’autres termes, l’Alliance prévient qu’elle réagira collectivement si l’un de ses soldats est attaqué sur le territoire de l’OTAN. C’est la stratégie « tripwire ».
Quelques exemples historiques : pendant la guerre froide, l’armée américaine avait une brigade à Berlin-Ouest pour dissuader les troupes soviétiques d’entrer sur ce territoire, même si le nombre de troupes présentes n’aurait pas été en mesure de défendre le territoire en cas d’offensive du Pacte de Varsovie. De plus, aux Malouines dans les années 1980, l’armée britannique s’est appuyée sur une petite force de défense, mais cela n’a pas empêché l’armée argentine de débarquer sur l’île et de déclencher une guerre. De même, les États-Unis ont déployé du personnel militaire en Corée du Sud pour envoyer un message au régime de Pyongyang.
2014 : l’annexion russe de la Crimée déclenche l’action de l’OTAN
Après l’annexion illégale de la Crimée par la Russie en 2014, l’OTAN s’est appuyée sur cette stratégie de dissuasion lors du sommet du nouveau port. Sur son flanc oriental, notamment dans les pays baltes, elle a déployé des bases logistiques avancées équipées d’armes et de munitions, capables d’accueillir des troupes si nécessaire.
Parallèlement, l’Alliance met en place un « fer de lance », force de réaction très rapide pouvant mobiliser 800 hommes en deux jours et jusqu’à 7 000 hommes en une semaine. Moscou est prévenu.
2016 : à Varsovie, l’Alliance franchit une nouvelle étape
Dans la foulée du sommet de l’Otan à Varsovie en 2016, l’Alliance atlantique a accéléré la cadence en constituant des « groupements tactiques multinationaux » dans plusieurs pays : Estonie, Lettonie, Lituanie, mais aussi Pologne, Roumanie, Slovaquie, Hongrie et Bulgarie.
Outre le déploiement d’hommes supplémentaires (4 000 soldats), ce renfort militaire se traduit également par un plus grand nombre de navires et d’avions dans les zones vulnérables. « C’est le résultat direct du comportement agressif récurrent de la Russie envers ses voisins et envers la communauté transatlantique dans son ensemble », a justifié l’Otan. Moscou était furieux.
Le « tripwire » est-il une stratégie obsolète ?
En 2022, la présence avancée des forces de l’Otan sur le flanc oriental de l’Europe n’a pas dissuadé Vladimir Poutine d’envoyer ses troupes en Ukraine.
« La stratégie usée n’est plus adaptée après ce que la Russie a fait en Ukraine. Cela signifie que la première bataille doit être la plus importante », a reconnu un haut responsable de l’Alliance.
ministre des Affaires étrangères de l’Allemagne convenu: « La logique de déclenchement précédente, qui signalait par des présences minimales dans les États baltes et en Pologne qu’une attaque contre un pays de l’OTAN est une attaque contre nous tous, ne suffira plus dans sa forme actuelle. »
En juillet 2022, le sommet de l’Otan à Madrid a adopté un nouveau modèle qui a élargi la gamme des forces «à haut niveau de préparation»: plus d’équipements et de stocks d’armes prépositionnés, et des systèmes de défense aérienne et antimissile plus intégrés. Le nombre de soldats est passé à 300 000.
Le nombre de soldats de l’OTAN sur le flanc oriental de l’Europe en juin 2022:
La nouvelle doctrine transatlantique qualifie la Russie de « menace la plus importante et la plus directe pour la sécurité des alliés […] Nous ne pouvons pas exclure la possibilité d’une atteinte à la souveraineté ou à l’intégrité territoriale des alliés. »
Pour la première fois, cette nouvelle feuille de route vise également la Chine qui, selon l’Otan, représente un « défi à sa sécurité ».
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