Qui est le lauréat du prix Nobel biélorusse Ales Bialiatski ?

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Bialiatski, le principal défenseur des droits humains du Bélarus, a été condamné à 10 ans de prison. Retour sur son histoire et sa trajectoire.

Ales Bialiatski, un défenseur des droits humains, a été condamné à 10 ans de prison par un tribunal biélorusse pour financement de manifestations et trafic d’argent en Biélorussie.

Il a nié les accusations, que lui et d’autres militants des droits de l’homme ont qualifiées de politiquement motivées.

Mais qui est Bialiatski ? Voici ce que nous savons.

prix Nobel

Bialiatski, 60 ans, a remporté le prix Nobel de la paix 2022 avec l’organisation russe des droits de l’homme Memorial et l’organisation ukrainienne des droits de l’homme, le Centre pour les libertés civiles.

Ses collègues militants des droits de l’homme le présentent comme un symbole de la résistance à l’oppression en Biélorussie et dans le monde.

Natalia Pinchuk, l’épouse de Bialiatski, a accepté le prix au nom de son mari et, le 10 décembre, a déclaré que la mission de défense des droits civils était « risquée ».

« Ales n’est pas le seul à être en prison ; des milliers de Biélorusses, des dizaines de milliers de ceux qui sont réprimés, injustement emprisonnés pour leurs actions et convictions civiques, sont en prison, et des centaines de milliers ont été contraints de fuir le pays pour la simple raison qu’ils voulaient vivre dans un État démocratique », a déclaré Pinchuk.

Bialiatski est la quatrième personne à remporter le prix Nobel de la paix en prison.

Représentants des lauréats du prix Nobel de la paix 2022, de gauche à droite : Yan Rachinsky, président de l’International Memorial Board, Natalia Pinchuk, l’épouse du lauréat du prix Nobel de la paix Ales Bialiatski et Oleksandra Matviichuk, directrice du Centre ukrainien pour les libertés civiles saluent les participants d’une retraite aux flambeaux Procession depuis le balcon du Grand Hotel à Oslo, Norvège [File: Markus Schreiber/AP]

Militant des droits et de la démocratie

Bialiatski dirige un mouvement pro-démocratie en Biélorussie depuis le milieu des années 1980.

Il a commencé à faire campagne pour l’indépendance et la démocratie biélorusses et a organisé des manifestations anti-soviétiques avant l’effondrement de l’Union soviétique.

En 1996, il a fondé l’organisation de défense des droits humains la plus importante de Biélorussie, Viasna, à la suite de modifications constitutionnelles controversées du président de longue date Alexandre Loukachenko.

Grâce à Viasna, qui se traduit par « printemps », Bialiatski a fourni un soutien financier et juridique aux manifestants emprisonnés et à leurs familles tout en documentant l’utilisation de la torture par les autorités et les mauvais traitements infligés aux prisonniers politiques.

La Biélorussie a rejeté les allégations.

PHOTO DE DOSSIER: Le militant des droits de l'homme Ales Bialiatski, fondateur de l'organisation Viasna (Biélorussie), reçoit le prix Right Livelihood 2020 lors de la cérémonie de remise des prix numériques à Stockholm, en Suède
Le militant des droits de l’homme Ales Bialiatski, fondateur de l’organisation Viasna (Biélorussie), reçoit le prix Right Livelihood 2020 lors de la cérémonie de remise des prix numériques à Stockholm [File: Reuters]

Prison

Bialiatski a été emprisonné de 2011 à 2014 pour fraude fiscale dans le cadre du financement de Viasna, une accusation qu’il a niée.

En 2020, alors que la Biélorussie a connu une nouvelle vague de manifestations de masse contre la dernière élection de Loukachenko, Viasna a méticuleusement suivi le nombre de personnes arrêtées lors de manifestations et lors de descentes de police à travers le pays.

Bialiatski a de nouveau été arrêté en 2021 pour fraude fiscale, une décision que les détracteurs de Loukachenko ont décrite comme une tactique pour faire taire son travail.

« Bialiatski est devenu le symbole de la lutte mondiale contre la tyrannie et pour les droits des gens ordinaires, des Biélorusses », a déclaré à Al Jazeera Franak Viacorka, politicien de l’opposition biélorusse et conseiller principal de Sviatlana Tsikhanouskaya, chef du Mouvement démocratique biélorusse.

Le militant biélorusse des droits de l'homme Ales Byalyatski rencontre des journalistes et ses partisans après sa sortie de prison et son arrivée à la gare de Minsk, en Biélorussie
Le militant biélorusse des droits de l’homme Ales Bialiatski rencontre des journalistes et ses partisans après sa sortie de prison et son arrivée à la gare de Minsk [File: Marina Serebryakova/Reuters]

Procès

Bialiatski et deux autres personnes ont été jugées en janvier pour « contrebande par un groupe organisé » et « financement d’actions collectives portant gravement atteinte à l’ordre public ».

Amnesty International l’a qualifié d' »acte flagrant d’injustice dans lequel l’État cherche clairement à se venger de son activisme ».

Dans cette photo d'archive prise le 05 janvier 2023, le lauréat du prix Nobel Ales Bialiatski est vu dans la cage des accusés dans la salle d'audience au début de l'audience à Minsk.  - Un tribunal biélorusse a condamné le 3 mars 2023 le prix Nobel Ales Bialiatski à 10 ans de prison, dans une affaire que ses partisans considèrent comme une punition pour son travail en faveur des droits humains
Dans cette photo d’archive prise le 05 janvier 2023, le lauréat du prix Nobel Ales Bialiatski est vu dans la cage des accusés dans la salle d’audience au début de l’audience à Minsk [File: AFP]

Savant

Bialiatski est né le 25 septembre 1962 et est diplômé de l’Université d’État de Gomel en 1984 avec un diplôme de philologie russe et biélorusse.

Après avoir d’abord travaillé comme enseignant, il est devenu spécialiste de la littérature biélorusse et directeur de musée.

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