Rats en milieu urbain : l’impact de la chaleur sur nos villes

Rats en milieu urbain : l'impact de la chaleur sur nos villes

Le changement climatique contribue à l’augmentation des populations de rats dans les villes, comme l’indiquent des études récentes. Les températures plus élevées et l’urbanisation favorisent leur prolifération, entraînant des dégâts matériels et des risques sanitaires liés à des maladies telles que la leptospirose. Les hivers plus doux permettent une reproduction plus fréquente, rendant la gestion des infestations plus difficile tout au long de l’année. Des villes comme San Francisco et New York connaissent des hausses alarmantes des plaintes concernant ces nuisibles.

Le Lien entre le Changement Climatique et l’Infestation de Rats

Si vous remarquez une augmentation de la population de rats dans votre ville, il se pourrait que le changement climatique en soit une des causes principales.

Une étude portant sur 16 villes à travers le monde a révélé que les villes ayant enregistré les plus fortes hausses de température au fil des ans ont également reçu un plus grand nombre de plaintes relatives aux rats. Les chercheurs ont publié leurs résultats le 31 janvier dans Science Advances. De plus, l’urbanisation semble être corrélée à une augmentation des signalements de rats. Ces découvertes indiquent que des températures plus élevées pourraient rendre la gestion des rats — ainsi que des maladies qu’ils véhiculent — encore plus difficile.

Les Dégâts Causés par les Rats et les Risques Associés

Les rats ne sont pas seulement source d’effroi, ils provoquent également des dégâts matériels considérables en rongeant des câbles de voitures, en détruisant des cultures et en contaminant les aliments avec leur urine et leurs excréments. Ils sont porteurs de maladies telles que la leptospirose et le typhus murin. Aux États-Unis, les dégâts causés par les rats sont estimés à environ 27 milliards de dollars chaque année, tandis que le coût mondial de la lutte contre ces nuisibles s’élève à 500 millions de dollars par an.

Selon Jonathan Richardson, écologue urbain à l’Université de Richmond en Virginie, plusieurs chercheurs avaient anticipé une augmentation des populations de rats en raison du changement climatique, mais il manquait des données concrètes pour valider cette hypothèse.

Des études antérieures ont montré qu’une hausse des plaintes concernant les rats conduit à une augmentation des captures effectuées par les professionnels, ce qui indique une élévation de leur population. Pour étayer leurs recherches, Richardson et ses collègues ont collecté des données sur les plaintes liées aux rats et les rapports d’inspection des nuisibles dans 13 villes américaines ainsi que dans des villes comme Toronto, Tokyo et Amsterdam. Ils ont ensuite analysé les plaintes sur une période moyenne de 12 ans, en prenant en compte des facteurs tels que l’urbanisation, le statut socio-économique, la densité de la population et les températures moyennes au fil du temps.

Au cours de l’étude, environ 70 % des villes observées ont montré une augmentation des infestations de rats, avec San Francisco, Toronto, New York, Amsterdam et Washington, D.C., enregistrant les plus fortes hausses. L’augmentation des températures était le facteur le plus fortement corrélé à cette recrudescence des rats, suivi par une urbanisation accrue — les villes avec moins d’espaces verts ayant constaté une augmentation des plaintes à des taux plus élevés.

Les hivers anormalement doux provoqués par le changement climatique offrent aux rats davantage d’opportunités pour se nourrir. Richardson note qu’une prolongation de quelques semaines dans la recherche de nourriture peut suffire à permettre à une population de rats de se reproduire. Bien que les rats nécessitent un certain habitat naturel, même de petits espaces verts comme un parc ou une boîte à arbres peuvent leur convenir.

Le partage d’espace entre humains et rats crée des risques sanitaires, souligne Niamh Quinn, conseillère sur les interactions entre humains et animaux sauvages à l’Université de Californie. Elle met en garde contre la possibilité d’une « tempête parfaite » où la combinaison d’un grand nombre d’humains et de rongeurs pourrait dépasser nos capacités de gestion. La leptospirose, par exemple, constitue une menace sérieuse pour les humains et les animaux de compagnie non vaccinés.

Un climat en réchauffement réduit également les possibilités de contrôler les populations de rats, selon Bobby Corrigan, expert en rongeurs. Auparavant, les gestionnaires de nuisibles anticipaient l’arrivée des rats en hiver et profitaient d’une baisse des taux de natalité pendant cette saison. Aujourd’hui, la problématique des rats est présente tout au long de l’année.