Manifestations en France contre la réforme controversée des retraites : des législateurs votent contre des motions de censure
Des groupes de manifestants en colère sont descendus dans les rues de Paris lundi soir, à la suite de l’adoption par le parlement d’un projet de loi controversé sur les retraites, après que les législateurs de la chambre basse ont rejeté deux votes de censure contre le gouvernement.
Le projet de loi de division de l’âge de la retraite en France de 62 à 64 ans proposé par le président Emmanuel Macron a suscité des manifestations régulières à l’échelle nationale ces dernières semaines, et les opposants à la réforme affirment qu’elle impose un fardeau injuste aux personnes à faible revenu, aux femmes et aux personnes qui occupent des emplois physiques.
Le premier vote de censure, proposé par un petit groupe centriste avec le soutien de l’ensemble de la gauche, a raté de peu l’approbation des législateurs de l’Assemblée nationale lundi après-midi, recueillant 278 des 287 voix nécessaires pour passer. La deuxième motion, portée par le Rassemblement national d’extrême droite, n’a obtenu que 94 voix dans la chambre.
Des affrontements ont été signalés avec la police qui a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule dans le centre de Paris lundi soir, des scènes similaires ont été signalées dans les villes de Dijon et Strasbourg.
Le plan de division des retraites de Macron doit encore faire l’objet d’un examen par le Conseil constitutionnel avant de pouvoir être promulgué. Le conseil a le pouvoir de rejeter des articles dans les projets de loi mais les approuve généralement.
Macron a fait valoir que des modifications des retraites sont nécessaires pour éviter des déficits paralysants dans les décennies à venir liés au vieillissement de la population française.
Les sondages d’opinion ont constamment montré que les deux tiers des Français s’opposent aux changements.
Des manifestations parfois violentes qui ont éclaté à travers le pays ces derniers jours ont contrasté avec les manifestations et grèves largement pacifiques précédemment organisées par les principaux syndicats français. Des initiés du gouvernement et des observateurs ont fait craindre que la France ne se dirige à nouveau vers un autre épisode de violentes manifestations anti-gouvernementales, quelques années seulement après que le mouvement des « gilets jaunes » a secoué le pays de 2018-2019.
Des opposants à la réforme ont déclaré que les jeunes sont particulièrement touchés par les changements proposés, ce qui nuit à leur avenir financier.
« Il y a beaucoup de jeunes ici. Les gens pensent que ce sujet ne nous concerne pas, mais en fait, c’est le cas », a déclaré Shola, étudiante en sciences politiques à Paris. « Si nos grands-parents doivent désormais travailler plus longtemps, nous savons que les choses vont empirer car, au fond, c’est le chemin que nous suivons depuis vingt ans avec des politiques de plus en plus libérales qui répondent au capitalisme, tandis que les jeunes ont décidé que ce sont les gens qui comptent avant tout », a-t-elle ajouté.
Pendant ce temps, on ne sait pas quand Macron fera enfin des commentaires publics sur les événements, au milieu des informations selon lesquelles il envisage une adresse à la nation. La figure de proue de l’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon a déclaré que les gens « devraient s’exprimer partout et en toutes circonstances pour forcer le retrait de la réforme ».
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