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Selon le projet de conclusions d’une réunion des dirigeants de l’UE fin mars, consulté par EURACTIV, les États membres semblent s’accorder sur des trajectoires budgétaires plus spécifiques à chaque pays au lieu de s’appuyer sur des objectifs numériques uniques.
Bien que les valeurs de référence des traités de l’UE restent inchangées – à un déficit public maximal de 3 % du PIB et un niveau d’endettement de 60 % du PIB -, elles seront moins importantes dans la pratique, tout comme d’autres objectifs que la Commission européenne utilise actuellement pour évaluer les politiques budgétaires des États membres, conformément au projet de conclusions.
Cela est conforme au plan d’action proposé pour réformer le cadre de gouvernance économique de l’UE que la Commission européenne a présenté dans une communication en novembre.
Réformes et investissements
Dans le cadre du nouveau cadre de gouvernance, les États membres devront présenter des « plans budgétaires structurels nationaux à moyen terme » qui, selon le projet de conclusions consulté par EURACTIV, « devraient couvrir la politique budgétaire, les réformes et les investissements ».
Les règles budgétaires actuelles ont été fortement critiquées pour avoir dissuadé les investissements publics. Ainsi, faciliter l’investissement des États membres a été l’une des principales motivations de la réforme des règles budgétaires.
« Les plans devraient définir une trajectoire budgétaire nationale définie en termes de dépenses primaires nettes comme un indicateur opérationnel unique », lit-on dans le projet de conclusions, ce qui est également conforme à ce que la Commission européenne a proposé.
Les dépenses primaires nettes mesurent tout l’argent qu’un gouvernement dépense moins les recettes publiques, à l’exclusion des dépenses publiques pour les paiements d’intérêts et le chômage cyclique. L’exclusion des dépenses de paiement d’intérêts est importante pour les pays qui doivent payer une prime de risque plus élevée lorsqu’ils émettent des obligations d’État.
En règle générale, les trajectoires budgétaires nationales sont censées permettre à la Commission de mieux prendre en considération la situation nationale et les besoins économiques lors de l’évaluation de sa politique budgétaire. Cependant, les pays fiscalement plus conservateurs comme l’Allemagne ou les pays nordiques craignent que des plans individuels rendent difficile l’application de la soutenabilité de la dette.
Contrôle européen
C’est pourquoi les trajectoires budgétaires nationales doivent être « cohérentes avec la trajectoire budgétaire technique de la Commission », indique le projet de conclusions.
« La trajectoire de la Commission devrait être basée sur une méthodologie commune à convenir qui soit reproductible, prévisible et transparente, et devrait inclure une analyse des défis de la dette publique », indique le document.
Il poursuit : « Les plans et les éventuelles mises à jour devraient être évalués par la Commission de manière totalement transparente, sur la base de principes d’évaluation communs à convenir, et être soumis à un examen multilatéral et à l’approbation du Conseil. »
L’insistance sur la reproductibilité rend la tâche de la Commission consistant à proposer une méthodologie acceptable d’autant plus difficile qu’elle doit également être en mesure de prendre en compte une variété d’investissements et de réformes spécifiques à chaque pays.
Contrôle démocratique
Les plans budgétaires nationaux dans le cadre du cadre de gouvernance économique réformé s’étendraient sur plusieurs années, soulevant des questions sur le contrôle démocratique. Un nouveau gouvernement serait-il lié par les décisions budgétaires d’un ancien gouvernement renversé qui a d’abord mis en place le plan budgétaire national ?
Le projet de conclusions aborde également cette question, indiquant que « tous les plans pourraient être alignés, sur demande, sur le cycle électoral national, révisés avec l’adhésion de nouveaux gouvernements et mis à jour dans des circonstances objectives tout en maintenant l’ambition de l’ajustement budgétaire ».
Bien que les plans budgétaires nationaux dans les pays très endettés devraient conduire à une diminution des niveaux d’endettement à moyen terme, la période d’ajustement budgétaire peut être prolongée sous certaines conditions.
Il s’agit notamment de « réformes et d’investissements qui [enhance] perspectives de croissance ou de résilience, [strengthen] finances publiques et, partant, leur viabilité à long terme, et [address] Les priorités stratégiques de l’UE, y compris les défis en matière d’investissement public pour la transition verte et numérique et le renforcement des capacités de défense.»
Un traitement plus indulgent des dépenses de défense est une demande clé des pays de l’UE en Europe centrale et orientale, en particulier la Pologne.
Les sanctions
En ce qui concerne la valeur de référence pour les déficits publics, un déficit supérieur à 3 % peut encore conduire à une procédure de déficit excessif, comme c’est le cas en vertu des règles actuelles. Le projet de conclusions précise que la procédure devrait également être déclenchée si un État membre dont le niveau d’endettement dépasse le seuil de 60 % du PIB s’écarte de sa trajectoire budgétaire.
Cependant, comme l’a proposé la Commission européenne en 2022, les sanctions financières en cas de dérogation aux règles budgétaires devraient être réduites, selon le document. Cela devrait faciliter politiquement leur mise en œuvre effective.
Le projet de conclusions ne mentionne pas la possibilité de sanctions de réputation, comme une audition du ministre des Finances du gouvernement déviant devant le Parlement européen. Cette idée avait été lancée par la communication de la Commission.
Clauses échappatoires spécifiques à chaque pays
En outre, le document traite de la possibilité de clauses échappatoires spécifiques à chaque pays. Les règles budgétaires actuelles comportent une clause dérogatoire générale, qui a été déclenchée depuis le début de la pandémie en 2020, et qui permet à tous les États membres de déroger aux règles budgétaires pour le moment.
Les États membres veulent « explorer » ou « introduire » des clauses de sauvegarde spécifiques à chaque pays « afin de s’adapter à des circonstances exceptionnelles telles que la trajectoire d’ajustement budgétaire ne pourrait pas être respectée de manière réaliste et permettre des écarts temporaires par rapport au plan à moyen terme ».
Les dirigeants de l’UE discuteront des règles budgétaires lors de leur réunion à Bruxelles les 23 et 24 mars, lorsqu’ils discuteront également d’une série d’autres questions de politique économique, par exemple la réaction de l’UE à la loi américaine sur la réduction de l’inflation.
Luca Bertuzzi a contribué au reportage.
[Edited by Nathalie Weatherald]
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