La Syrie envisage une transformation économique majeure avec l’adoption d’un modèle de marché libre, après des décennies de gestion étatique corrompue. Le président de la chambre de commerce de Damas, Bassel Hamwi, a annoncé des réformes visant à faciliter les importations et attirer les investissements, essentiels pour la reconstruction post-conflit. Toutefois, des doutes subsistent quant à la capacité du nouveau gouvernement à maintenir cet engagement face aux défis économiques persistants et aux conséquences de la guerre civile.
La Syrie, autrefois soumise à des régulations rigoureuses concernant ses importations et exportations, se dirige vers une nouvelle ère économique. Après une longue période marquée par des pratiques corrompues de la gestion étatique, les leaders actuels annoncent leur intention d’instaurer une économie de marché libre. La stabilisation et l’ouverture de l’économie sont essentielles pour l’avenir du pays.
Une Nouvelle Vision Économique
Le principal syndicat commercial du pays a récemment annoncé que les nouveaux dirigeants syriens prévoient de mettre en place un système économique basé sur la libre concurrence. ‘Nous allons adopter un modèle de marché libre’, a déclaré Bassel Hamwi, président de la chambre de commerce de Damas. Cette décision représente un changement radical par rapport à des décennies de gestion étatique et corrompue.
Hamwi a fait cette déclaration après une rencontre avec une délégation gouvernementale dirigée par le ministre de l’économie de transition, Bassel Abdul Asis. Bien que ce dernier et le porte-parole du gouvernement n’aient pas pu fournir de commentaires immédiats, Hamwi a révélé qu’Asis a promis d’abroger le système douanier jugé trop pesant par de nombreux commerçants et industriels. ‘Désormais, toute personne enregistrée auprès des chambres pourra importer librement des marchandises selon un cadre établi’, a-t-il précisé. Il a également reçu des appels de la part d’entrepreneurs syriens vivant à l’étranger, désireux de connaître la gestion du commerce par le nouveau gouvernement, et les a encouragés à revenir investir dans leur pays. Il a souligné l’urgence des investissements nécessaires pour la reconstruction, l’industrie et les services, affirmant : ‘Ils joueront un rôle clé dans le développement de la Syrie.’
Les Défis d’une Économie en Reconstruction
Des entrepreneurs syriens influents ont applaudi la décision d’ouvrir l’économie aux investissements, jugés cruciaux pour la reconstruction du pays après 13 ans de guerre civile. Néanmoins, des doutes subsistent quant à la capacité du nouveau gouvernement à respecter ses engagements. ‘Les gens s’interrogent encore sur la nature de la société qui émergera, qu’il s’agisse d’une société ouverte ou d’un État islamique’, a déclaré un homme d’affaires basé à Beyrouth, préférant garder l’anonymat.
La Syrie a longtemps souffert de contrôles stricts sur le commerce, avec un système opaque obligeant les commerçants à obtenir des permis d’importation et à déposer des livres syriens à la banque centrale en échange de dollars, ce qui causait souvent des retards et des pénuries de biens essentiels. Les transactions en devises étrangères, autrefois risquées, sont devenues monnaie courante après la chute du régime d’Assad.
Les sanctions occidentales, la destruction de centres commerciaux et industriels comme Alep et Homs, ainsi que la chute des revenus pétroliers ont gravement affecté l’économie syrienne, les pertes étant estimées à plusieurs dizaines de milliards de dollars. Avant le début des manifestations en mars 2011, la livre syrienne valait environ 50 pour un dollar, tandis qu’elle dépasse actuellement les 15 000, entraînant une inflation si élevée que de nombreux commerçants peinent à établir des prix stables pour leurs produits.
Les économistes considèrent que la stabilisation et l’ouverture de l’économie sont cruciales pour attirer les investissements tant attendus et favoriser le retour de millions de Syriens, y compris de nombreux membres de la classe moyenne éduquée qui ont fui la guerre. ‘La Syrie possède une diaspora éduquée et relativement prospère désireuse de participer à la reconstruction du pays. Avec leur contribution, le pays pourrait connaître des taux de croissance à deux chiffres pendant plusieurs années’, a affirmé un haut responsable financier régional, souhaitant également rester anonyme.