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Le gouvernement français a lancé une refonte complète de l’approche de l’Union européenne pour stimuler son industrie, offrant une stratégie radicale « Made in Europe » pour contrer un flot de subventions américaines, selon des documents vus par POLITICO.
Dans une lettre datée du 9 janvier, le gouvernement français appelle l’UE à accélérer les objectifs de production, à affaiblir les règles en matière d’aides d’État, à créer un fonds de souveraineté d’urgence et à mobiliser des instruments de défense commerciale, le tout en réaction à un récent projet de loi américain, l’Inflation Reduction Act, qui inclus 369 milliards de dollars de subventions respectueuses du climat.
Le déménagement fait suite à une engagement plus tôt ce mois-ci du président français Emmanuel Macron, dans lequel il a manœuvré pour que le bloc progresse sur une stratégie « Made in Europe ». La campagne est devenue un point de friction au sein de l’UE – alors que de nombreux pays soutiennent en théorie l’effort de la France, il y a peu d’accord sur la manière exacte de l’accomplir.
Objectifs de production
Dans la lettre du secrétariat général français aux affaires européennes, les Français disent que l’UE devrait concevoir de nouveaux objectifs de production « pour réduire nos dépendances » dans les secteurs sensibles.
« Très concrètement, l’Union devrait se fixer des objectifs de production à atteindre d’ici 2030 », sur le modèle du projet de Chips Act du bloc, indique la lettre.
Le Chips Act fait partie de l’effort plus large de l’UE pour s’assurer que l’Europe n’a pas à dépendre de pays comme la Chine pour la technologie qui alimente la technologie moderne. Le bloc reconsidère également rapidement la façon dont il s’approvisionne en énergie à la suite de la guerre de la Russie en Ukraine.
La lettre indique que l’UE doit engager « des réformes pour simplifier et accélérer les procédures d’octroi de permis pour l’installation de nouveaux sites de production » ainsi qu’une réforme complète du marché de l’énergie, ce qui pourrait aider les entreprises à prendre des décisions de production et d’investissement.
Aide d’État
La Commission européenne est également en train de réviser ses règles d’aides d’État d’urgence, qui ont connu une série d’itérations depuis le début de la pandémie et la guerre en Ukraine.
Traditionnellement, l’UE a été réticente à offrir des aides d’État dans toutes les circonstances, sauf les plus extrêmes. Mais dans sa lettre, la France indique que l’UE devrait s’engager dans « un soutien ciblé – via des subventions ou des crédits d’impôt – sur la base de critères définis en amont, dans un nombre limité de secteurs ».
« Ces mécanismes pourraient prendre la forme d’avantages fiscaux (crédits d’impôt) ou de subventions directes ciblées sur les secteurs stratégiques », indique la lettre.
Ces secteurs – disent les Français – pourraient inclure le photovoltaïque, les batteries, l’hydrogène et les matériaux critiques. La lettre suggère également de ne mettre fin à l’assouplissement de ces règles en matière d’aides d’État qu’en 2030. Elles doivent actuellement expirer à la fin de cette année.
Il ajoute que certaines petites et moyennes entreprises devraient être exemptées des limites des aides d’État, en particulier si elles sont impliquées en tant que partenaires dans le programme de l’UE pour les projets importants d’intérêt européen commun (PIIEC). Et il plaide pour que les seuils de notification des aides pour les projets environnementaux ou de décarbonation soient portés à 20 millions d’euros par entreprise et par projet.
Les autorités antitrust de la Commission doivent diffuser vendredi leur dernier projet de règles d’aide d’État d’urgence du bloc aux pays de l’UE.
Fonds de souveraineté
La France suggère également la création d’un fonds d’urgence, soutenu par l’argent du pot de relance post-pandémique de l’UE, ainsi que de REPowerEU – le cadre de financement du bloc pour diversifier les investissements loin des combustibles fossiles russes.
La lettre recommande de réaffecter 365 milliards d’euros « non encore décaissés en priorité aux secteurs stratégiques pour l’industrie européenne » et ajoute que sur les 221 milliards d’euros de prêts qui restent à allouer, les pays de l’UE « devraient pouvoir donner la priorité aux secteurs stratégiques ». secteurs industriels européens.
Le fonds d’urgence pour la souveraineté devrait être opérationnel avant la fin de 2023, indique la lettre.
Les Français sont toutefois prudents pour s’assurer qu’un nouvel afflux d’aides d’État ne fracture pas le marché unique tant vanté de l’UE. La crainte est que l’assouplissement des règles en matière d’aides d’État puisse offrir un avantage aux pays les plus démunis de l’UE. Pour contrer cela, la lettre suggère une répétition de SURE, un instrument de dette commun utilisé au début de la pandémie qui offrait aux pays des prêts favorables.
Défense commerciale
Afin de préserver l’équité des règles de concurrence à l’échelle internationale, la lettre de la France conclut en disant que « la stratégie commerciale de l’UE devrait s’articuler davantage autour de la défense du marché unique européen ». À cette fin, la Commission devrait utiliser les instruments de défense commerciale tels que définis dans les règles de l’Organisation mondiale du commerce, note la lettre.
La présidente de la Commission, von der Leyen, doit le 1er février offrir aux pays de l’UE ses réflexions sur la réponse aux efforts américains. Son message viendra juste avant un sommet des dirigeants de l’UE prévu les 9 et 10 février au cours duquel la question devrait occuper le devant de la scène.
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