Revue Blow Down – portrait accablant d’une ville démolie par négligence | Théâtre

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Blow Down s’ouvre sur la destruction. Nous sommes en 2022 et les dernières tours de refroidissement de la centrale électrique de Ferrybridge s’effondrent. Mais malgré cette image d’ouverture dramatique, la nouvelle pièce verbatim de Garry Lyons parle moins de la centrale électrique que de l’érosion de la communauté qui l’entoure. À Knottingley et Ferrybridge, ce ne sont pas seulement les tours emblématiques qui ont été démolies – elles ont perdu leur centre sportif, leur bibliothèque, leurs clubs sociaux. Tout est en train de disparaître.

A travers les voix des habitants du quartier, Lyons capte plusieurs décennies de la vie de cette commune. On entend parler de la dangerosité du travail dans la centrale électrique, les houillères et les verreries à une époque antérieure aux réglementations d’hygiène et de sécurité, mais aussi de la joie et de la camaraderie. Le tableau qui en ressort est complexe. Les habitants pleurent la fermeture de la centrale électrique et de la mine de charbon Kellingley à proximité, tout en se rappelant comment ils ont brisé les corps des travailleurs.

Bien que l’on ait une idée précise du lieu, l’exposition est autant un portrait des Lyonnais interviewés et de leurs particularités qu’une étude de la ville. Entre les mains d’un casting qualifié, des individus distinctifs sont mis en évidence : l’homme qui a travaillé pendant des décennies à la centrale électrique (Matthew Booth), le verrier avec des histoires grossières à raconter (Matthew Bugg), l’infatigable touche-à-tout qui a tout fait, de jouer dans un groupe à réparer des éoliennes (Luke Adamson), la paire de femmes de mineurs écossais qui ont toujours fait le meilleur des choses (Allison Saxton et Nicky Filshie).

Cette individualité est à la fois la force et la faiblesse du spectacle. Bien qu’il permette une connexion émotionnelle, il limite également l’éventail des perspectives et aboutit à une narration qui oscille parfois entre des expériences disparates. Mais la production de Tess Seddon fait un bon travail pour masquer ces fissures, injectant du dynamisme dans ce qui pourrait facilement être un matériau statique. Et au fur et à mesure que le témoignage entre dans le 21e siècle, il se transforme en une féroce mise en accusation de la négligence du gouvernement envers des endroits comme Knottingley. Derrière ces souvenirs et ces anecdotes, il y a une colère palpitante – une colère contre la destruction de communautés, qui va bien au-delà de la démolition d’une centrale électrique.

Au Leeds Playhouse jusqu’au 11 février ; puis en tournée jusqu’au 4 mars

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