Revue The Oyster Problem – la lutte pour sauver Flaubert de lui-même | Théâtre


OLors de ses recherches sur son livre, Les Européens, Orlando Figes est tombé amoureux des écrivains célèbres qui ont peuplé son vaste travail sur l’Europe du XIXe siècle. Tourgueniev était au cœur des Européens, mais Flaubert est au centre de la toute première pièce de Figes. Alors que la vie et l’argent du grand écrivain français s’épuisent, Tourgueniev, Zola et George Sand courent des cercles de plus en plus désespérés autour de leur ami obstinément romantique (et amateur d’huîtres), condamné à mourir pour son art. C’est une sorte de configuration de dîner de rêve – seule une grande partie est vraie.

Bob Barrett dans le rôle de Flaubert dans The Oyster Problem d'Orlando Figes.
Bob Barrett dans le rôle de Flaubert dans The Oyster Problem d’Orlando Figes. Photographie : Tristram Kenton/The Guardian

Figes est connu pour la profondeur et le dynamisme de ses recherches, et ces forces de marque transparaissent dans la production mesurée de Philip Wilson. Alors que les quatre écrivains discutent de la vie, de l’amour et de la littérature, des détails fascinants émergent. Nous entendons parler du livre de la célèbre actrice Sarah Bernhardt, In the Clouds, raconté par une chaise dans une montgolfière géante. Alors que les amis de Flaubert font irruption dans son modeste appartement de Rouen, on découvre que le grand écrivain habite sept étages plus haut. Et lorsque Tourgueniev et Zola discutent tristement des funérailles douloureusement inévitables de Flaubert, ils rient en se souvenant du cercueil planant au-dessus du sol – trop grand pour tenir dans le trou en dessous.

Des faits pétillants comme ceux-ci donnent vie à ce qui est par ailleurs une pièce assez dramatiquement stagnante. Figes a basé une grande partie du dialogue sur des lettres originales et cela semble souvent un peu trop composé et contenu. Les grandes idées sont discutées sérieusement mais elles ne nous rapprochent pas des personnages, le tout intelligemment reflété dans le décor doublé de miroirs et inspiré de Manet d’Isabella Van Braeckel.

Flaubert de Bob Barrett porte des vêtements fatigués mais flamboyants, l’oncle excentrique chaleureux mais colérique du gang. Tourgueniev de Giles Taylor est tout en sophistication et en sagesse sereine et George Sand de Norma Atallah est agréablement sans fioritures, sinon un peu finement dessiné. La nièce peintre de Flaubert, Caroline Commanville (Rosalind Lailey) est intrigante mais elle n’est que sur les bords de cette pièce. C’est au jeune parvenu Zola, joué par un Peter Hannah agité et tranchant, de lancer les choses. La défense passionnée de Zola de son approche pragmatique de l’écriture – son besoin d’argent ainsi que d’héritage – est l’une des rares fois où les conversations soigneusement conçues se fissurent sur les bords et commencent à se sentir désordonnées, spontanées et réelles.

The Oyster Problem est au Jermyn Street Theatre de Londres jusqu’au 4 mars.



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