Le procès d’Egisto Ott, ancien chef inspecteur du BVT, et de Hans Jörg Jenewein, ancien membre du FPÖ, a débuté à Vienne. Accusés de violation du secret de fonction et d’abus de données, tous deux plaident non coupables. Des tensions ont émergé lors des auditions, Ott refusant de s’adresser au procureur. L’affaire inclut des allégations d’espionnage pour la Russie. La prochaine audience est prévue pour vendredi, avec des témoins à entendre.
Le tribunal régional de Vienne a ouvert ce mercredi un procès très médiatisé contre Egisto Ott, l’ancien chef inspecteur de l’Office fédéral de la protection de la Constitution et de la lutte contre le terrorisme (BVT). Les charges retenues contre lui incluent la violation du secret de fonction et des infractions aux règles de protection des données. Aux côtés d’Ott, Hans Jörg Jenewein, ancien homme politique du FPÖ, est également accusé. Tous deux ont plaidé ‘non coupables’ des principales accusations.
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Des tensions en salle d’audience
Lors de son audition, Ott a affiché une grande émotion, s’adressant fréquemment au procureur malgré les avertissements du juge. Il a exprimé son refus de répondre aux questions du procureur, déclarant : ‘Je ne souhaite pas discuter avec lui, même de bonne volonté’. Le juge a également interrogé Jenewein, qui, en tant que membre de la commission de sécurité, aurait eu accès aux informations que lui avait transmises Ott. Le juge a lu un message où Jenewein demandait des ‘noms urgents’ à un employé du BVT, ce à quoi Ott a affirmé que les informations provenaient de sources ‘étrangères’ et non du BMI ou du BVT.
Ott, même après sa suspension et sans accès aux bases de données, a continué à s’intéresser aux activités du BVT. Il a insisté sur le fait qu’il n’était pas responsable des dysfonctionnements évoqués et a jugé ‘absurde’ l’accusation selon laquelle il aurait espionné pour la Russie. De son côté, Jenewein a soutenu qu’il connaissait déjà les noms demandés, mais qu’il les avait demandés pour des raisons de commodité. Le juge a montré des doutes quant à cette version des faits, tandis que Jenewein a reconnu avoir partagé des informations avec un ancien responsable au ministère de la Justice, Christian Pilnacek.
Détails du procès et prochaines étapes
L’avocat d’Ott a tenté de minimiser la gravité des accusations, affirmant qu’il ne s’agissait pas d’espionnage, mais simplement d’une transmission d’informations. Il a comparé la situation à un cafetier mécontent d’un contrôle sanitaire. En dehors de ces accusations, Ott fait face à d’autres allégations d’espionnage, avec des enquêtes en cours depuis 2017 pour abus de fonction et renseignement secret au détriment de l’Autriche. En mars 2024, il a été placé en détention provisoire en raison d’allégations selon lesquelles il aurait transmis des téléphones de service à des agents du renseignement russe.
La première journée du procès a pris fin plus tôt que prévu, avec les interrogatoires des deux accusés. Une nouvelle audience est prévue pour vendredi, où plusieurs témoins seront appelés à témoigner. Cependant, un verdict ne sera pas rendu immédiatement, car l’un des témoins a signalé une maladie.