Royaume-Uni et UE : Le Brexit, une réalité durable

Royaume-Uni et UE : Le Brexit, une réalité durable

Le Brexit, initialement perçu comme un tournant pour le Royaume-Uni, se révèle complexe et problématique. Bien que le pays ait quitté l’UE, les relations demeurent tendues, avec des appels à renégocier un meilleur accord. Les pertes économiques sont significatives, surtout pour les PME. Le gouvernement travailliste cherche à naviguer entre la nécessité de croissance et le respect des engagements pris. Parallèlement, des discussions sur d’éventuels accords avec les États-Unis suscitent des inquiétudes sur la compatibilité avec les relations européennes.

Le rêve de ‘réaliser le Brexit’ : Une promesse devenue problématique

Autrefois, les conservateurs affirmaient vouloir ‘réaliser le Brexit’, une promesse forte qui semblait marquer un tournant définitif pour le Royaume-Uni. Cependant, la réalité s’avère être bien plus complexe. Le Brexit s’est transformé en un sujet délicat et persistant, incitant les Britanniques à envisager un nouvel accord avec l’UE. Mais quelles sont les possibilités réelles ?

Boris Johnson, ancien Premier ministre britannique, avait fait de cette phrase un slogan emblématique. Pourtant, bien que le Royaume-Uni ait quitté l’UE, les relations avec l’Europe sont toujours en question. L’actuel Premier ministre, Keir Starmer, plaide pour des négociations avec la Commission européenne afin d’établir un meilleur accord, déclarant que les citoyens méritent une amélioration de la situation, comme il l’a mentionné dans une récente interview vidéo.

Aujourd’hui, la jeune Communauté politique européenne se réunit pour la quatrième fois, soulignant l’importance de ces discussions.

Des pertes de revenus alarmantes

Des chiffres récents révèlent à quel point l’UE est un partenaire commercial crucial pour le Royaume-Uni. Selon une étude de la London School of Economics, les entreprises britanniques ont subi une baisse de 32,5 milliards d’euros de revenus en 2021 et 2022, conséquence directe du Brexit.

Les petites et moyennes entreprises sont particulièrement touchées, nombreuses d’entre elles ayant dû réduire ou suspendre leurs activités avec l’UE en raison de la bureaucratie lourde et des coûts élevés.

Le gouvernement britannique se retrouve sous pression face à cette situation, avec des revenus en baisse et une croissance économique qui pourrait être bien plus dynamique. Récemment, la ministre des Finances, Rachel Reeves, a participé à une réunion des ministres des Finances européens pour discuter de ces enjeux.

Un changement de cap inattendu

Il est remarquable de constater qu’une telle visite à Bruxelles, sous un gouvernement travailliste, était impensable auparavant. Lors de cette rencontre, la politicienne a souligné la nécessité d’un ‘reset’ dans les relations avec l’UE, affirmant : ‘Nous devons redoubler d’efforts pour relancer notre croissance et renforcer notre compétitivité et notre commerce.’

Pour les fervents partisans du Brexit, cette approche constitue un véritable cauchemar. Des titres dans la presse évoquent l’idée que ‘Bruxelles veut reprendre le contrôle’, faisant écho au slogan ‘Reprendre le contrôle’ qui avait résonné durant la campagne du Brexit.

Après plusieurs reports, le Royaume-Uni s’apprête maintenant à mettre en œuvre un contrôle accru sur les marchandises provenant de l’UE, marquant une nouvelle étape dans ce processus.

Le Labour face à des défis

Le gouvernement travailliste doit constamment rappeler qu’il ne s’agit pas d’un retour en arrière par rapport au Brexit. Rachel Reeves a précisé : ‘Dans notre programme électoral, nous avons promis de favoriser la croissance. Cependant, nous avons clairement indiqué qu’il n’y aura pas de retour dans le marché intérieur de l’UE, ni d’union douanière, ni de libre circulation des travailleurs.’

Ainsi, le gouvernement britannique doit naviguer à travers des questions compliquées et les exigences de l’UE, où le ‘cherry picking’ n’est pas une option. Un point clé demeure : qui est responsable en cas de litige ? Les Britanniques rejettent la compétence de la Cour de justice de l’Union européenne, tandis que les Européens défendent leurs propres intérêts, notamment en matière de pêche et de mobilité académique, des sujets que le Royaume-Uni refuse d’accepter pour l’instant.

La promesse de ‘réaliser le Brexit’ semble donc plutôt illusoire. Le terme ‘vivre avec le Brexit’ pourrait être plus approprié. Quelles seront les relations avec le Royaume-Uni sous la présidence de Trump, un aspect que Londres semble vouloir mettre en avant ?

Les États-Unis en ligne de mire

Les pourparlers avec l’Union européenne prennent une tournure stratégique, car le Royaume-Uni se demande si des accords avec l’UE pourraient interférer avec un éventuel accord avec les États-Unis. C’est un espoir persistant au sein du gouvernement britannique.

L’ambition est de tirer profit des deux zones économiques, mais il reste à voir si les engagements envers l’Europe permettront cette flexibilité tant vantée par les partisans du Brexit.

Ce débat s’intensifie, surtout après les récentes déclarations du président élu Donald Trump concernant l’imposition de droits de douane. Les implications de ces développements sont considérables pour l’avenir des relations commerciales du Royaume-Uni.