Santos persiste et signe : « La vérité est toujours importante »

Dans une ère post-vérité, le représentant républicain George Santos persiste au Congrès américain malgré l’admission de nombreuses irrégularités dans son histoire personnelle et professionnelle. Face aux enquêtes en cours, aux appels à la démission et au rejet de ses collègues républicains et démocrates, George Santos refuse de quitter son siège à la Chambre des représentants. Mais comment expliquer cette situation inédite en politique américaine ?

Une ère post-vérité au Congrès

Depuis l’élection de Donald Trump en 2016, l’Amérique est entrée dans une ère post-vérité, marquée par la multiplication des mensonges, des fausses informations et des théories du complot en politique. Cette tendance s’est aggravée depuis la pandémie de Covid-19 et la crise économique qu’elle a engendrée.

Dans ce contexte, le représentant républicain George Santos a admis avoir menti à propos de nombreux aspects de sa vie lors de sa campagne électorale, tels que son curriculum vitae, son expérience et sa vie personnelle. Malgré cela, il continue de siéger à la Chambre des représentants, refusant de démissionner ou d’être expulsé de ses fonctions.

Une approche inhabituelle de haut en bas

La persistance de George Santos au Congrès pourrait sembler surprenante, voire choquante, dans une génération précédente où les politiques étaient souvent châtiés par les critiques généralisées, les moqueries et le rejet en cas de mensonge avéré ou de comportement répréhensible. Pourtant, ce n’est plus le cas. George Santos continue d’assister à la Chambre presque tous les jours, prononçant de courts discours et se précipitant de réunion en réunion.

Pour lui, il s’agit simplement de remplir son rôle de représentant élu par les citoyens de son district. Il refuse donc les appels à sa démission et réécrit le récit de sa vie en temps réel. Cette approche inhabituelle de haut en bas signale l’émergence de nouvelles normes dans la politique américaine en temps de post-vérité.

Une tactique de désinformation classique

George Santos renverse souvent les rôles en s’engageant dans le whataboutism, une tactique de désinformation classique consistant à assimiler ses actions à celles des autres, même lorsqu’il n’y a pas de situations tout à fait comparables. Il tente ainsi de semer la confusion et d’éviter la responsabilité en invitant les autres à réfléchir à leur propre comportement.

Cette tactique n’est pas nouvelle en politique, mais elle est de plus en plus courante dans une ère post-vérité où la vérité est souvent mise en question ou ignorée. Pourtant, la question n’est pas seulement celle de la vérité ou du mensonge, mais celle de l’attente de la vérité de la part des dirigeants politiques.

Des enjeux plus larges pour la vie politique américaine

L’affaire de George Santos pose donc des enjeux plus larges pour la vie politique américaine. Elle met en évidence l’importance de l’intégrité et de la confiance dans les représentants élus et dans les institutions démocratiques. Elle souligne également la nécessité de renforcer les mécanismes de contrôle et de responsabilité des élus pour éviter les abus de pouvoir et les comportements répréhensibles.

Face à cette situation, les républicains et les démocrates ont des positions différentes. Certains républicains, comme le président de la Chambre Kevin McCarthy, estiment que George Santos a été élu par les citoyens et qu’il a donc le droit de servir, mais qu’il sera démis de ses fonctions si des actes répréhensibles sont découverts. D’autres, comme le représentant républicain Anthony D’Esposito de New York, considèrent que George Santos ne représente pas leur parti et qu’il devrait démissionner.

Quant aux démocrates, ils souhaitent expulser George Santos de ses fonctions. Le représentant démocrate Robert Garcia de Californie a même parrainé une résolution en ce sens. Pour lui comme pour d’autres, George Santos ne respecte pas l’éthique et les normes de la vie politique américaine.

Conclusion

George Santos représente donc un cas exceptionnel en politique américaine. Alors que la vérité est souvent mise à mal dans une ère post-vérité, il persiste au Congrès malgré les critiques et les enquêtes en cours. Cette situation pose des enjeux plus larges pour la vie politique américaine, notamment en matière d’intégrité, de confiance et de responsabilité des élus. Il appartient désormais aux citoyens, aux électeurs et aux représentants eux-mêmes de décider de l’avenir de George Santos et de la politique américaine.

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