Scandale de corruption : l’eurodéputé Marc Tarabella arrêté par la police belge, en attente d’audience devant le juge


L’enquête sur le scandale de corruption qui a ravagé le Parlement européen s’est soldée par une nouvelle arrestation : Marc Tarabella, l’eurodéputé belge anciennement associé au groupe socialiste, a été placé en garde à vue vendredi matin.

Un coffre-fort bancaire situé à Liège appartenant au législateur et plusieurs bureaux à l’intérieur de la mairie d’Anthisnes ont également été perquisitionnés.

Tarabella attend désormais une audience devant un juge, qui pourrait décider de le libérer ou de l’inculper dans le cadre de l’élargissement de l’enquête, a confirmé le parquet fédéral belge à Euronews, sans préciser les éventuelles charges qui pourraient lui être reprochées.

Le député européen devra être entendu dans un délai maximum de 48 heures.

Depuis que son nom a été mêlé au scandale, Tarabella a toujours défendu son innocence.

L’opération policière visant à placer Tarabella en garde à vue a eu lieu vendredi matin, entre 6h00 et 8h00 CET, a indiqué le bureau du procureur.

Les législateurs européens jouissent de l’immunité de détention et de poursuites judiciaires, mais Tarabella a perdu ce privilège la semaine dernière après que ses collègues ont voté pour le priver de cette protection spéciale.

Tarabella lui-même a voté pour la levée de sa propre immunité.

L’eurodéputé italien Andrea Cozzolino a également été privé de protection lors de ce même vote.

Depuis que le scandale a explosé mi-décembrequatre personnes ont été officiellement inculpées : l’eurodéputée grecque Eva Kaili, son partenaire national Francesco Giorgi, l’ancien eurodéputé Pier Antonio Panzeri et le directeur de l’ONG Niccolò Figà-Talamanca.

Les quatre ont été inculpés de participation à une organisation criminelle, de corruption et de blanchiment d’argent.

Kaili, Giorgi et Panzeri restent en prison, tandis que Figà-Talamanca a été libéré plus tôt ce mois-ci sans conditions.

L’enquête porte sur le lobbying illicite qui aurait été exercé par le Qatar et le Maroc dans le but d’influencer le processus décisionnel de l’UE.

Le Qatar et le Maroc nient vigoureusement ces allégations.

Le lobbying présumé impliquait de « grosses sommes » d’argent et des cadeaux « substantiels », ont déclaré les procureurs. Plus de 1,5 million d’euros en espèces ont été saisis lors de dizaines de descentes de police.

Panzeri, l’intermédiaire présumé entre les pays arabes et l’hémicycle, a signé un accord avec les autorités dans lequel il a admis sa participation criminelle à la corruption et s’est engagé à partager des détails « révélateurs » sur le système de cash-for-favor.

Selon les médias belgesPanzeri a avoué avoir remis 120 000 € en espèces à Tarabella en plusieurs versements en relation avec le travail de ce dernier sur les questions liées au Qatar.

L’avocat de Tarabella insiste sur le fait que son client n’a jamais accepté d’argent ou de cadeau du Qatar.

Qui est Marc Tarabella ?

Marc Tarabella est un eurodéputé belge qui a siégé avec le groupe socialiste depuis son élection en 2004 jusqu’à l’éruption du scandale de corruption en décembre lorsque son adhésion a été suspendue.

Tarabella a fait partie de plusieurs commissions parlementaires, comme la délégation pour les relations avec la péninsule arabique, connue sous le nom de DARP, qui comprend le Qatar.

En novembre, Tarabella a défendu les droits des travailleurs du Qatar dans le contexte de la Coupe du monde de football, en utilisant des arguments similaires à ceux exprimés par Eva Kaili lors de la même session plénière.

« Beaucoup de progrès restent à faire, mais (le Qatar) reste le pays qui s’est engagé sur la voie de la réforme », a déclaré Tarabella, s’exprimant en français.

« Ce qui est important, c’est que, lorsque les lumières de la Coupe du monde se seront éteintes, l’évolution positive se poursuivra non seulement au Qatar, mais elle pourra s’étendre à tous les pays de la péninsule arabique. »

Début décembreTarabella a voté en faveur d’une dispense de visa pour les citoyens qatariens et koweïtiens, un dossier législatif qui a depuis été mis en attente.

En janvierson avocat a admis que Tarabella n’avait pas déclaré un voyage de travail qu’il avait effectué au Qatar en 2020.

L’homme de 59 ans est maintenant un législateur non inscritc’est-à-dire qu’il n’est affilié à aucun groupe politique, et qu’il perçoit tout de même un salaire après impôts de 7 146 € par mois.

La destitution des législateurs démocratiquement élus du Parlement européen ne peut se faire que conformément à la loi du pays d’origine du député, en l’occurrence la Belgique.



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