Scholz met fin à la coalition allemande en renvoyant le ministre des Finances Lindner pour son manque de responsabilité

Scholz met fin à la coalition allemande en renvoyant le ministre des Finances Lindner pour son manque de responsabilité

La coalition semaforique en Allemagne connaît une rupture après des tensions entre le chancelier Olaf Scholz et le ministre des Finances Christian Lindner. Scholz accuse Lindner de bloquer des réformes essentielles, tandis que Lindner dénonce une rupture calculée de la coalition. Avec des élections anticipées possibles en mars, Scholz envisage d’utiliser de nouvelles dettes pour soutenir l’économie, tout en renforçant son soutien à l’Ukraine. L’avenir politique du pays reste incertain.

Le ciel au-dessus de la coalition semaforique s’assombrissait depuis un certain temps, mais récemment, des nuages d’orage se sont intensifiés. Cela fait suite aux demandes du ministre des Finances allemand, Christian Lindner, qui a proposé des réformes économiques profondes, en désaccord avec les priorités du SPD et des Verts. Cette tension a atteint son paroxysme, marquant ainsi la fin de la « coalition des progrès » allemande.

Quelques heures après une réunion entre les dirigeants du SPD, des Verts, et des Libéraux, le chancelier social-démocrate Olaf Scholz a annoncé la rupture de la collaboration avec Lindner. Deux versions circulaient à Berlin : la première suggérait que Lindner avait proposé des élections anticipées en raison de l’impasse actuelle, une offre que Scholz aurait refusée. La seconde version indiquait que le chancelier avait proposé de suspendre le frein à l’endettement, une mesure jugée nécessaire face aux défis économiques et aux élections américaines. Scholz a lui-même confirmé cette interprétation lors d’une conférence de presse.

Le risque deliberé de Scholz

Le chancelier a souvent insisté sur la nécessité d’une gestion des dépenses sans division, affirmant que le principe du « soit l’un soit l’autre » est nuisible. Selon lui, il existe des solutions viables pour financer la communauté allemande, y compris la possibilité de contourner le frein à l’endettement. À première vue, cette proposition de Scholz était risquée, surtout sachant que Lindner tenait fermement à respecter cette règle budgétaire.

Dans ses déclarations, Scholz a clairement mis en cause Lindner, lui attribuant la responsabilité de la rupture de la coalition. Il a souligné que refuser une solution dans cette situation était irresponsable, critiquant les blocages répétitifs du ministre des Finances sur des projets législatifs. Lindner, de son côté, a également plaidé pour le bien du pays, proposant de réduire les dépenses, notamment dans le secteur social, tout en appelant à un tournant économique véritable.

Peu après Scholz, Lindner a pris la parole, dénonçant une « rupture calculée de la coalition » orchestrée par le chancelier. Selon lui, sa propre proposition de réformes n’avait même pas été considérée comme une base de discussion par le SPD et les Verts, tandis que les idées de Scholz étaient jugées « peu ambitieuses » et inadaptées pour faire face à la crise de croissance du pays.

Le chef de groupe de la FDP, Christian Dürr, a ensuite annoncé que tous les ministres de leur parti se retireraient du gouvernement, scellant ainsi le sort de la coalition semaforique.

Vers des élections anticipées en mars

Dans la foulée, Scholz envisage d’utiliser de nouvelles dettes pour faire face à la hausse des prix de l’énergie et soutenir l’industrie. Il a également réaffirmé son soutien militaire à l’Ukraine, anticipant un « hiver difficile » pour le pays.

Le chancelier a esquissé ses prochaines actions politiques, se tournant vers le leader de l’opposition, Friedrich Merz, des Chrétiens-démocrates, pour une collaboration future. Il a prévu de poser une question de confiance au Bundestag en janvier, et des élections anticipées devraient être programmées pour mars.

Les jours à venir détermineront quelle interprétation prévaudra dans l’opinion publique : celle de Scholz ou celle de Lindner, désormais écarté. L’orage qui s’abat sur l’Allemagne sera-t-il perçu comme une purgation nécessaire ou comme une tempête destructrice ?