Scholz optimiste quant à la trêve commerciale avec les États-Unis au « premier trimestre de cette année »


PARIS – Le chancelier allemand Olaf Scholz a exprimé dimanche son optimisme quant à la possibilité pour l’UE et les États-Unis de conclure une trêve commerciale dans les mois à venir afin d’empêcher la discrimination à l’encontre des entreprises européennes en raison des subventions américaines.

S’exprimant lors d’une conférence de presse avec le président français Emmanuel Macron à la suite d’une réunion conjointe du cabinet franco-allemand à Paris, Scholz s’est dit « confiant » que l’UE et les États-Unis pourraient parvenir à un accord « au cours du premier trimestre de cette année » pour aborder les mesures en vertu de la loi américaine sur la réduction de l’inflation dont l’Europe craint qu’elle ne détourne les investissements dans les technologies clés du continent.

« J’ai l’impression qu’il y a une grande compréhension aux États-Unis [of the concerns raised in the EU] », a déclaré la chancelière.

Macron a déclaré aux journalistes que lui et Scholz soutenaient les tentatives de la Commission européenne de négocier des exemptions à la loi américaine pour éviter la discrimination à l’encontre des entreprises européennes.

Le nouvel optimisme est venu lorsque les deux dirigeants ont adopté une déclaration commune dans laquelle ils ont appelé à assouplir les règles de l’UE en matière d’aides d’État pour stimuler les industries vertes locales – en réponse à la loi américaine. Le texte indique que l’UE a besoin de mesures « ambitieuses » pour accroître la compétitivité économique du bloc, telles que « des procédures simplifiées et rationalisées pour les aides d’État » qui permettraient d’injecter plus d’argent dans les industries stratégiques.

La déclaration conjointe a également souligné la nécessité de créer un « financement suffisant ». Mais dans une victoire pour Berlin, qui a hésité à parler d’une nouvelle dette de l’UE, le texte indique que le bloc devrait d’abord utiliser « pleinement les financements et les instruments financiers disponibles ». La déclaration comprend également une référence non spécifique à la nécessité de créer des « mesures de solidarité ».

Les dirigeants européens se réuniront au début du mois prochain pour discuter de la réponse de l’Europe à la loi sur la réduction de l’inflation, y compris la proposition franco-allemande d’assouplir les règles en matière d’aides d’État.

La relation entre Scholz et Macron a atteint un creux ces derniers mois lorsque le président français a annulé une réunion conjointe du Cabinet prévue en octobre en raison de désaccords sur l’énergie, les finances et la défense. Mais les deux dirigeants ont depuis trouvé un terrain d’entente sur la réponse aux subventions vertes dans l’Inflation Reduction Act de Washington. Macron a déclaré que Paris et Berlin avaient travaillé ces dernières semaines pour « synchroniser » leurs visions pour l’Europe.

« Nous avons besoin de la plus grande convergence possible pour aider l’Europe à avancer », a-t-il déclaré.

Mais il y avait peu de convergence sur la manière de répondre aux demandes répétées de l’Ukraine pour que l’Allemagne et la France livrent des chars de combat, craignant une nouvelle offensive russe au printemps.

Interrogé pour savoir si la France enverrait des chars Leclerc en Ukraine, Macron a déclaré que la demande était à l’étude et qu’il y avait du travail à faire sur cette question dans les « jours et semaines à venir ».

Scholz a éludé la question de savoir si l’Allemagne enverrait des chars Leopard 2, soulignant que Berlin n’avait jamais cessé de soutenir l’Ukraine avec des livraisons d’armes et prenait ses décisions en coopération avec ses alliés.

« Nous devons craindre que cette guerre dure très longtemps », a déclaré la chancelière.

Réconciliation, passé et présent

La chancelière allemande et son cabinet étaient à Paris dimanche pour célébrer le 60e anniversaire du traité de l’Elysée, qui a marqué une réconciliation entre la France et l’Allemagne après la Seconde Guerre mondiale. Les célébrations, d’abord à la Sorbonne Université puis à l’Elysée, ont aussi été pour les deux dirigeants l’occasion de mettre de côté leurs récents désaccords.

Paris et Berlin ont été en désaccord ces derniers mois non seulement sur la politique de défense, d’énergie et de finances, mais aussi sur le paquet controversé de 200 milliards d’euros de Scholz pour la réduction des prix de l’énergie, qui a été annoncé l’automne dernier sans impliquer auparavant le gouvernement français. Ces tensions ont culminé lorsque Macron a snobé Scholz en annulant, de manière sans précédent, une conférence de presse prévue avec le dirigeant allemand en octobre.

À la Sorbonne, Scholz a admis que les relations entre les deux pays étaient souvent turbulentes.

« Le moteur franco-allemand n’est pas toujours un moteur qui ronronne doucement ; c’est aussi une machine bien huilée qui peut être bruyante lorsqu’elle cherche des compromis », a-t-il déclaré.

Macron a déclaré que la France et l’Allemagne devaient faire preuve d’une « nouvelle ambition » à un moment où « l’histoire redevient déséquilibrée », en référence à l’agression de la Russie contre l’Ukraine.

« Parce que nous avons frayé un chemin vers la réconciliation, la France et l’Allemagne doivent devenir des pionniers pour la relance de l’Europe » dans des domaines tels que l’énergie, l’innovation, la technologie, l’intelligence artificielle et la diplomatie, a-t-il déclaré.

Côté défense, Paris et Berlin ont annoncé que des bataillons franco-allemands seraient déployés en Roumanie et en Lituanie pour renforcer le front oriental de l’OTAN.

Les dirigeants ont également salué « avec satisfaction » les récents progrès de leur projet commun d’avions de chasse, le SCAF, et ont déclaré vouloir avancer sur leur projet de char franco-allemand, selon le communiqué commun.

La déclaration commune indique également que les deux pays sont ouverts au projet à long terme de modifications du traité de l’UE et qu’à plus court terme, ils souhaitent surmonter les « impasses » au Conseil de l’UE en passant au vote à la majorité qualifiée en matière de politique étrangère et Imposition.





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