Sean Baker analyse la puissante scène finale d’‘Anora’ — une des plus mémorables du cinéma.

Sean Baker analyse la puissante scène finale d'‘Anora’ — une des plus mémorables du cinéma.

La fin d’« Anora » mêle émotion et ambiguïté, marquant une transition d’une comédie décalée à une révélation poignante. Sean Baker, inspiré par Fellini, capture le désespoir d’Ani, une travailleuse du sexe, alors qu’elle se retrouve vulnérable après un mariage éphémère. La scène finale, tournée dans une voiture sous la neige, souligne son chemin vers la guérison tout en soulevant des questions sur le consentement et le pouvoir, laissant le public avec un sentiment d’espoir fragile.

La Fin Émotive d’« Anora »

« Anora » se termine sur une note puissante, mêlant gratitude et désespoir, laissant entrevoir un soupçon d’espoir. Sean Baker, le scénariste et réalisateur, partage son expérience sur la création de cette scène mémorable.

Le climax du film, qui se déroule à l’intérieur d’une voiture alors que la neige tombe doucement sur Brighton Beach, plonge le spectateur dans une atmosphère presque hypnotique. C’est une coupure brutale au noir, un adieu émotionnel à ce qui était jusqu’à présent une comédie décalée centrée sur Ani (Mikey Madison), une travailleuse du sexe dont le « plus grand jour » se transforme en une révélation dévastatrice.

Une Inspiration Dérivée de Fellini

Le personnage d’Ani se retrouve à New York après un mariage éclair à Vegas avec Vanya, le fils d’un oligarque. Après avoir été exploitée, Ani se retrouve seule et vulnérable. Igor (Yura Borisov), qui a développé des sentiments pour elle tout en essayant de la capturer, lui offre un cadeau symbolique : son alliance. Dans un moment touchant, Ani tente de lui montrer sa gratitude à sa manière, mais la scène prend une tournure dramatique lorsqu’elle s’effondre dans ses bras, pleurant.

Baker s’inspire de « Les Nuits de Cabiria » de Federico Fellini, où la protagoniste, après avoir été exploitée, laisse échapper une larme. Dans « Anora », le visage d’Ani reste caché à la fin, laissant place à l’ambiguïté, mais suggérant une possibilité de romance avec Igor. Bien que Baker ait une vision différente, il reste convaincu qu’Ani trouvera un chemin vers la guérison.

« J’ai toujours une structure claire en tête avant de commencer à écrire », explique Baker. « Nous savions que cette scène devait avoir un impact émotionnel fort, car les fins mémorables sont essentielles dans mes films. »

Le tournage de cette scène a nécessité trois jours, avec des défis logistiques pour maintenir l’intimité entre les personnages. Baker, assis à l’arrière de la voiture, se souvient d’un moment magique lorsque Mikey Madison a réalisé la larme qui évoquait la référence à Fellini. Cela a souligné l’implication émotionnelle de la scène.

La dernière scène d’« Anora » représente une rupture existentielle pour Ani, qui utilise son corps pour exprimer sa gratitude, mais cela soulève des questions sur le consentement et le pouvoir. Baker souligne que cette scène permet plusieurs interprétations et qu’il s’agit d’un moment où Ani reprend le contrôle de sa vie.