Le haut responsable des transports de l’UE, Henrik Hololei, est en proie à des appels de la part de ses collègues pour qu’il se retire en attendant une enquête sur sa décision d’accepter des vols gratuits vers le Qatar alors que son équipe a conclu un accord majeur avec l’État du Golfe. La Commission européenne enquête sur la question pour savoir si Hololei a enfreint les règles en acceptant les billets et en se dégageant de tout conflit d’intérêts. Malgré cela, la Commission n’a pas sanctionné Hololei pour les vols gratuits de Qatar Airways révélés pour la première fois par POLITICO.
Les voyages de Hololei ont été effectués de 2015 à 2021 en classe affaires sur Qatar Airways, dont six voyages au cours d’une période cruciale où l’accord de ciel ouvert UE-Qatar était en cours d’élaboration. Quatre de ces vols ont été payés par le gouvernement du Qatar ou un groupe lié au pays.
Des fonctionnaires de la Commission ont exprimé leur gêne quant à la situation, affirmant que Hololei devrait se retirer du traitement des dossiers de transport en attendant le résultat de l’enquête. Certains ont suggéré que Hololei devrait déjà avoir été retiré de ses fonctions. Les initiés estiment que Hololei devrait être muté vers une autre direction générale, telle que celle de la traduction, ou occuper un rôle de conseiller politique.
Le scandale de « Qatargate », qui a englouti le Parlement européen en décembre, est déjà en train de causer assez de dommages, si bien que les institutions les plus puissantes du bloc à Bruxelles se battent pour éviter davantage de préjudice. Les législateurs ont déjà appelé la Commission à accélérer les travaux sur la création d’un organisme d’éthique indépendant pour prévenir de futurs manquements.
La règle de contrôle interne n° 5 de la Commission stipule qu’une personne occupant une fonction classée comme sensible ne devrait plus exercer cette fonction après une période maximale de cinq ans. Deux initiés ont ajouté que le poste de la DG Transport était considéré comme un poste sensible qui serait soumis à la mobilité obligatoire. En réponse à cette norme, un porte-parole de la Commission a déclaré que cette règle n’était pas incluse dans le règlement officiel de l’institution.
À cet effet, un porte-parole de l’exécutif européen a déclaré que l’IDOC, l’Office d’enquête et de discipline de la Commission, était le « service compétent » pour déterminer si Hololei avait eu raison de se disculper d’un conflit d’intérêts, afin de procéder à une « évaluation préliminaire des informations disponibles et prendre d’autres mesures, si nécessaire. » Si l’IDOC constate qu’un membre du personnel enfreint les règles internes, il peut imposer des sanctions, y compris la résiliation du contrat et le renvoi à l’office antifraude de l’UE.
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