Shamima Begum, la mariée djihadiste, s’adresse au cinéaste : tensions croissantes sur un éventuel retour au Royaume-Uni

Shamima Begum, la mariée djihadiste, s'adresse au cinéaste : tensions croissantes sur un éventuel retour au Royaume-Uni

Shamima Begum a eu une rencontre tendue avec Alan Duncan, un ancien soldat devenu documentariste, dans le camp al-Roj en Syrie. Bien qu’il ait cherché à discuter de son retour au Royaume-Uni, Begum a refusé de répondre à ses questions. Sa situation soulève des débats sur la réintégration des membres de l’État islamique, alors que sa citoyenneté britannique a été révoquée. Les préoccupations concernant la sécurité nationale persistent, malgré les efforts de ses avocats pour contester cette décision.

La Rencontre Tendue entre Shamima Begum et Alan Duncan

Dans une récente confrontation, Shamima Begum a vivement réagi en demandant à un cinéaste de « dégager » alors qu’il tentait d’engager la conversation avec elle dans son abri au camp al-Roj en Syrie. Cette mariée djihadiste a exprimé son mécontentement envers Alan Duncan, un ancien soldat devenu documentariste, lors de sa visite au camp qui abrite près de 3 000 personnes, y compris des membres de l’État islamique et leurs familles. Duncan, qui a combattu l’État islamique aux côtés des Peshmergas kurdes, a été escorté par des gardes lors de sa visite, qui a eu lieu à Noël, peu après la chute du régime de Bashar al-Assad.

Quelques semaines plus tard, l’avenir de Begum suscite de nouveau des débats, notamment avec des discussions sur la possibilité que le Royaume-Uni soit contraint de la réintégrer. Fuyant Londres à l’âge de 15 ans pour rejoindre l’organisation il y a dix ans, Begum a vu ses demandes de retour rejetées à plusieurs reprises. Lors de sa rencontre avec Duncan, ce dernier a exprimé son souhait de discuter de la chute d’Assad et d’explorer les espoirs de Begum de revenir au Royaume-Uni. Cependant, lorsqu’il a essayé de l’interroger, elle a clairement indiqué qu’elle ne souhaitait pas parler.

Les Réactions et Conséquences de la Situation de Begum

Dans cette interaction, Duncan a demandé si elle regrettait de ne pas célébrer Noël au Royaume-Uni, mais la réponse a été une fermeture brusque de la tente. Duncan, qui a visité des camps et des prisons liés à l’État islamique plus de 40 fois depuis 2019, est parti en souhaitant un « Joyeux Noël » au garde. Ce court extrait de leur rencontre a été partagé par Duncan alors qu’il poursuit son enquête sur les crimes de l’organisation terroriste.

Alan Duncan a également interviewé Yago Riedijk, le mari djihadiste de Begum, et a recueilli des témoignages qui mettent en lumière le rôle actif de Begum au sein de l’État islamique. Bien qu’elle se soit présentée comme une femme au foyer, d’autres affirment qu’elle a été impliquée dans la « police de la moralité » de l’organisation. À 25 ans, Begum a vu sa citoyenneté britannique révoquée en 2019 et a épuisé toutes ses options légales pour contester cette décision.

Alors que des voix s’élèvent pour que les membres de l’État islamique soient rapatriés, le secrétaire aux affaires étrangères du Parti travailliste, David Lammy, a réaffirmé que Begum ne pourrait pas revenir au Royaume-Uni, soulignant qu’elle n’est pas considérée comme une citoyenne. Il a insisté sur le fait que la sécurité nationale doit primer dans cette situation, en notant que de nombreuses personnes dans ces camps représentent un danger potentiel.

Shamima Begum a rejoint l’État islamique en 2015, à une époque où le groupe terroriste étendait son influence au Moyen-Orient. Après avoir été retrouvée par un journaliste, elle a été transférée dans le camp de détention al-Roj. Alors qu’elle tente de se réinventer, ses avocats envisagent de porter son cas devant la Cour européenne des droits de l’homme.

Alan Duncan a exprimé ses préoccupations face aux déclarations de Sebastian Gorka, ancien conseiller de Trump, qui a suggéré que les États-Unis devraient rapatrier les membres de l’État islamique. Duncan a souligné que la justice doit être rendue là où les crimes ont été commis, insistant sur la nécessité de tenir l’État islamique responsable de ses actes. Ancien combattant avec les Highlanders de la Reine et les Peshmergas, Duncan utilise désormais son art pour dénoncer les atrocités commises par le groupe djihadiste, notamment à travers des documentaires qui mettent en lumière les histoires de victimes comme Naveen Rasho.