Siemens a enregistré des bénéfices records malgré des défis dans le secteur de l’automatisation, avec un chiffre d’affaires de 75,9 milliards d’euros. Bien que des ajustements soient prévus, notamment des réductions de postes, l’entreprise mise sur la croissance liée à l’intelligence artificielle. Les résultats financiers positifs ont entraîné une hausse de l’action, tandis que des acquisitions stratégiques sont envisagées pour renforcer la recherche et le développement.
Bilan financier de Siemens : Des bénéfices records malgré des défis sectoriels
Au cours de l’exercice dernier, Siemens a atteint des bénéfices record, bien qu’il ait légèrement raté ses objectifs de chiffre d’affaires. Le secteur de l’automatisation continue de rencontrer des difficultés, mais l’entreprise perçoit un potentiel considérable. Les résultats et les perspectives ont été bien accueillis sur le marché, en grande partie en raison d’attentes relativement modestes.
Perspectives de croissance et ajustements nécessaires chez Siemens
Le groupe technologique Siemens a constaté que la faiblesse dans le secteur de l’automatisation a freiné sa croissance pendant l’exercice passé. L’entreprise espère qu’un essor lié à l’intelligence artificielle dans la construction de nouveaux centres de données, qui débutera pour l’année 2024/25, stimulera son chiffre d’affaires et renforcera sa croissance. En raison de la stagnation persistante dans le secteur Digital Industries, Siemens prévoit d’effectuer des « ajustements », avec la possibilité de réduire jusqu’à 5000 postes dans le domaine de l’automatisation industrielle.
À la fin de l’exercice 2023/24, Siemens a enregistré une augmentation de 3 % de son chiffre d’affaires, atteignant 75,9 milliards d’euros, mais cela reste en deçà de l’objectif révisé en août. Le résultat du secteur industriel n’a connu qu’une légère hausse à 11,4 milliards d’euros, comme l’a indiqué Siemens à Munich. Les gains considérables dans les technologies médicales et dans l’électrification de la division Smart Infrastructure ont compensé la chute du secteur phare Digital Industries.
Globalement, Siemens a annoncé un résultat record de neuf milliards d’euros, et les actionnaires recevront un dividende de 5,20 euros pour l’exercice 2023/24, soit une augmentation de 50 centimes par rapport à l’année précédente. Malgré une baisse de 4 % des nouvelles commandes à 84,1 milliards d’euros, celles-ci se sont révélées plus stables que prévu.
La croissance a été entravée par la division Digital Industries, où le secteur de l’automatisation est encore affecté par des stocks non écoulés accumulés chez les intermédiaires et les clients durant la pandémie. Les ventes ont chuté de 8 % sur l’année et de 18 % au dernier trimestre, avec des perspectives d’amélioration attendues seulement « avant la seconde moitié de l’exercice 2025 ». La Chine ne joue plus le rôle de moteur de croissance, et le manque d’enthousiasme chez les clients finaux est cité comme un facteur limitant.
Le PDG Busch reste déterminé à poursuivre l’expansion des usines d’Erlangen et de Singapour, bien que cela puisse prendre plus de temps que prévu. « Nous sommes convaincus que le marché de l’automatisation représente une opportunité de croissance à long terme », a-t-il affirmé, soulignant le soutien de cette perspective par la pénurie de main-d’œuvre qualifiée et le faible niveau d’automatisation des PME.
Pour la nouvelle année, Siemens prévoit une croissance maximale d’un pour cent pour la division, mais face à une économie européenne en berne, les revenus pourraient même diminuer de 6 %. Toutefois, une forte croissance est anticipée dans le secteur de la technologie ferroviaire Mobility et dans Smart Infrastructure, surtout avec le boom des centres de données axés sur l’IA. Dans l’ensemble, le groupe vise une croissance de 3 à 7 %, avec un résultat ajusté par action prévu entre 10,40 et 11,00 euros, similaire à l’année précédente.
Après la vente récente de sa logistique aéroportuaire, le PDG Busch entend recentrer l’entreprise sur les besoins des clients, en favorisant des innovations rapides et une croissance rentable grâce au programme « One Tech Company ». Ce programme inclut diverses mesures visant l’ensemble du groupe, et Busch précise qu’il ne s’agit pas d’un programme d’économies, mais d’un véritable plan de croissance.
En outre, Busch prévoit d’investir davantage dans les secteurs à forte croissance, comme en témoigne l’acquisition récemment annoncée de la société américaine de logiciels industriels Altair pour 10 milliards de dollars. D’autres acquisitions sont également à prévoir, notamment dans le domaine des logiciels et des matériels pour l’intégration de données. Bien qu’aucun objectif financier précis ne soit associé à ce programme au départ, au moins 8,3 % du chiffre d’affaires sera consacré à la recherche et au développement. « Dès l’exercice 2025, nous visons à élever Siemens à un nouveau niveau de création de valeur », a-t-il ajouté.
Les résultats financiers et les perspectives optimistes ont propulsé l’action Siemens de près de 9 % en tête de l’indice DAX. Selon JP Morgan, Siemens a systématiquement surpassé les attentes au dernier trimestre. Bien que les analystes de DZ Bank aient exprimé des craintes quant à la performance du secteur Digital Industries, le secteur des logiciels industriels a enregistré de meilleurs résultats que prévu. L’analyste de Berenberg, Philip Buller, a résumé cette situation en soulignant « une forte fin et une perspective solide », tout en notant que la direction avance stratégiquement dans la bonne direction.