Les récents accidents de Gino Caviezel et Cyprien Sarrazin soulèvent des inquiétudes sur la sécurité en ski alpin, notamment en ce qui concerne l’état des pistes et l’équipement. Bien que le port d’un airbag soit désormais obligatoire, son application reste problématique. Les athlètes expriment des réserves sur l’efficacité de cette mesure, tandis que la fédération cherche à augmenter le nombre de courses. Des discussions sur l’introduction de protections supplémentaires, comme des sous-vêtements anti-coupure, émergent pour améliorer la sécurité.
Les récents incidents impliquant Cyprien Sarrazin et Gino Caviezel soulèvent des préoccupations quant à la sécurité des skieurs. Ces discussions ne se limitent pas à l’état des pistes, mais englobent également les améliorations potentielles de l’équipement. Depuis cette saison, le port d’un airbag est devenu obligatoire pour les disciplines de vitesse, bien que son application puisse parfois être contournée.
Lors du Super-G de dimanche à Bormio, des hélicoptères ont dû intervenir après la chute de Gino Caviezel au saut de San-Pietro, entraînant de graves blessures à son genou. Le sauvetage a pris près de 20 minutes, faisant de Caviezel le troisième skieur à se blesser ce week-end sur la piste de Stelvio.
Vendredi, le skieur français Cyprien Sarrazin a subi une chute dramatique lors de l’entraînement, tombant lourdement sur la tête. Le descendeur a été victime d’une hémorragie cérébrale et se trouve toujours en soins intensifs. Au cours de la même séance, Pietro Zazzi a également connu des blessures graves, se fracturant le tibia et le péroné.
Réaction du directeur de course de la FIS, Markus Waldner
Face à ces incidents, les athlètes ont exprimé leurs inquiétudes concernant l’état de la piste. Cette dernière sera, à l’horizon de deux ans, le cadre des épreuves de descente et de Super-G lors des Jeux Olympiques de 2026 à Cortina d’Ampezzo. Markus Waldner, le directeur de course de la FIS, a défendu la configuration actuelle, affirmant que les critiques ne sont ‘pas tout à fait justifiées’ et qu’il est difficile de préparer uniformément une piste de 3,5 kilomètres.
La Stelvio est célèbre pour sa difficulté, ayant déjà causé des blessures sérieuses, comme celle subie par Marco Schwarz l’année dernière. Les pistes de la Coupe du Monde, en particulier les plus exigeantes, sont souvent le théâtre d’accidents graves.
Il est également à noter que le nombre d’accidents en Coupe du Monde est en hausse. Actuellement, douze des trente meilleurs skieurs sont blessés. Le Norvégien Aleksander Aamodt Kilde, par exemple, a subi une chute sévère l’hiver dernier à Wengen, rendant son retour en compétition incertain.
Augmentation des blessures et débats sur la sécurité
Pourquoi tant de skieurs se blessent-ils gravement lors des compétitions de la Coupe du Monde ? L’une des raisons est la charge de travail croissante que les athlètes doivent supporter. En effet, les skieurs repoussent sans cesse les limites de leur équipement et des conditions de course. Waldner a indiqué que ‘Il n’y a plus de marge. Quand on va à la limite, de telles choses arrivent’.
De plus, la fédération mondiale cherche à organiser de plus en plus de courses pour augmenter la visibilité et la commercialisation de ce sport. L’hiver dernier, Wengen a accueilli deux descentes et un Super-G, l’une des pistes les plus redoutées. C’est durant la dernière de ces compétitions que Kilde a subi sa grave blessure.
Controverses autour de l’obligation de l’airbag
Dans ce contexte, la FIS a imposé le port d’un airbag en descente et en Super-G, censé se déclencher lors de mouvements brusques pour réduire le risque de blessures graves. Bien que cette technologie soit présente depuis un certain temps, son application est problématique.
Les skieurs peuvent obtenir des dérogations pour des raisons médicales, techniques ou physiologiques. Cette saison, 38 athlètes, dont Simon Jocher, ont reçu une telle exemption. Jocher a déclaré : ‘Actuellement, je roule avec un airbag, mais j’admets que j’ai la dérogation’. De son côté, Stefan Babinsky a exprimé que ce n’était pas un ‘grand sujet, car je roule avec l’airbag depuis des années’.
Inquiétudes concernant le déploiement de l’airbag
Cependant, tous les athlètes ne sont pas aussi sereins. Vincent Kriechmayr, par exemple, préfère ne pas utiliser d’airbag, craignant des déclenchements accidentels. Jocher a également vécu un tel incident par le passé, expliquant que ‘Bien sûr, on est irrité, on est limité quand il est gonflé.’
Kriechmayr a tenté d’obtenir des réponses de la fédération concernant les conséquences d’un déploiement accidentel en course. La réponse a été que cela dépendrait du directeur de course, ce qui ne satisfait pas l’athlète : ‘Ce n’est pas pour moi une solution efficace, si je dépends de la bienveillance du directeur de course’.
Baumann et la sécurité des airbags
Romed Baumann, skieur du DSV, a longuement hésité avant de demander une dérogation, mais a finalement décidé de ne pas le faire. Il a affirmé : ‘J’ai alors dit, ‘je vais le faire maintenant’. C’est dans l’intérêt de la sécurité’.
L’airbag, fabriqué par une société italienne, est inspiré d’un modèle utilisé en moto et a été testé pendant plus de dix ans dans le cadre de la Coupe du Monde. Toutefois, l’absence de produits concurrents suscite des interrogations parmi les athlètes.
Vers une amélioration de l’équipement de sécurité
Pour renforcer la sécurité, l’introduction de sous-vêtements anti-coupure pourrait être envisagée. Les skis, souvent aussi tranchants que des rasoirs, peuvent causer des blessures graves, comme l’a vécu Kilde avec une plaie profonde après sa chute à Wengen. Un équipement adéquat aurait peut-être pu prévenir cet accident.
Restez informé sur le calendrier du ski alpin, incluant tous les événements de Sölden à la Coupe du Monde à Saalbach, jusqu’à la finale de la saison à Sun Valley, directement sur votre smartphone.
Le deuxième jour de la Coupe du Monde à Semmering verra les spécialistes du slalom sur les pistes.