La présidente pro-européenne de la Moldavie, Maia Sandu, se présente à la réélection et organise un référendum sur l’intégration de la Moldavie à l’UE comme objectif constitutionnel. Le soutien pour l’UE est fort à Chisinau, mais dans les régions pro-russes, comme Gagaouzie, les opinions divergent. Alors que les électeurs moldaves se mobilisent, les résultats du vote pourraient déterminer l’avenir européen du pays, face à des pressions russes croissantes.
La présidente pro-européenne de la Moldavie, Maia Sandu, cherche à obtenir un second mandat aujourd’hui. Elle a également soumis au vote la possibilité d’inscrire l’adhésion à l’UE comme un objectif constitutionnel, une initiative qui trouve des opposants dans les forces pro-russes.
Un concert en plein air dans la capitale moldave, Chisinau, résonne avec la célèbre chanson ‘Cer Senin’, un hymne à l’aspiration européenne des jeunes moldaves. Le refrain évoque un désir de liberté et d’espoir : ‘S’ils me demandent où je veux aller ? Vers un ciel bleu avec des étoiles’. Ces étoiles représentent le drapeau de l’UE, reflétant les aspirations de nombreux citoyens présents.
Lors de cette célébration, les chants traditionnels moldaves se mêlent à des aspirations contemporaines. Les jeunes se projettent vers un avenir prometteur, en affirmant leur volonté de marcher aux côtés des autres pays européens. Dans les rues de Chisinau, l’envie d’un ‘oui’ à l’adhésion et de soutenir la présidente Sandu se fait sentir, car c’est elle qui a initié ce référendum.
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Ukraine et la Moldavie attendent impatiemment ce moment où l’UE pourrait entamer des discussions sur l’adhésion.
Promotion du référendum
Au cœur des festivités de Chisinau, Adrian Ursache et d’autres bénévoles s’activent à distribuer des tracts. Leur objectif est d’encourager la participation au référendum sans se prononcer sur l’adhésion elle-même.
Pour que le résultat du vote soit valide, un tiers des électeurs moldaves doivent se rendre aux urnes. Si 51 % des voix s’expriment en faveur, l’adhésion à l’UE sera inscrite dans la Constitution comme un objectif national. Adrian Ursache, en discutant avec les citoyens, estime que l’intérêt est fort : ‘La majorité des gens sont favorables à une participation, peut-être jusqu’à 80 %’.
Des sentiments mitigés
Un changement de décor nous mène dans le sud de la Moldavie, en Gagaouzie, une région autonome majoritairement pro-russe. Ici, le folklore russe résonne dans un parc d’attractions financé par Ilan Shor, un homme en exil en Russie, connu pour ses allégations de fraude. Il fait campagne contre l’adhésion à l’UE, alimentant les tensions contre la présidente Sandu.
Les élections présidentielles se déroulent dans ce pays entre la Roumanie et l’Ukraine. Maia Sandu, l’actuelle présidente pro-européenne, apparaît comme la candidate favorite. Les bureaux de vote fermeront à 21h00, heure locale, avec des résultats préliminaires attendus dans la soirée. Pour obtenir une victoire directe, elle doit recueillir plus de 50 % des voix, ce qui rend probable un second tour le 3 novembre.
Parallèlement à l’élection présidentielle, le référendum portera sur la modification de la Constitution afin d’inclure l’adhésion à l’UE comme un objectif national. Les Moldaves vivant à l’étranger, en grande majorité dans l’UE, ainsi que ceux de la région transnistrienne sous contrôle russe, sont également invités à voter.
Dans les campagnes de Gagaouzie, le soutien à l’UE semble moins affirmé. Grigori Dimstrevich Stefu, un résident de la région, exprime ses préoccupations quant au coût de la vie : ‘Le gaz est trop cher ; je ne sais pas ce qui se passera avec les prix à l’avenir. Si nous choisissons le bon président, il pourra en discuter directement avec Poutine. Nous avons une préférence pour la Russie.’
Dans les zones rurales, les sentiments pro-européens ne sont pas aussi forts qu’à Chisinau. Ainsi, l’issue du référendum reste incertaine, tout comme le sort de la réélection de Maia Sandu. La Moldavie, qui aspire à rejoindre l’UE, demeure vigilante face à une éventuelle agression russe dans la région.