Justin Spitzer, créateur de sitcoms, revient avec « St. Denis Medical », une comédie sur la vie dans un hôpital. La série, diffusée sur NBC, suit Alex, superviseuse des soins, et son équipe, faisant face à des défis tout en utilisant l’humour. Contrairement à d’autres productions médicales, elle aborde les inégalités amplifiées par la pandémie sans en faire le sujet central. Avec un style faux documentaire et des personnages diversifiés, elle offre une perspective rafraîchissante sur le milieu médical.
Justin Spitzer et son Retour Triomphant avec « St. Denis Medical »
Justin Spitzer, le créateur de sitcoms, a fait ses débuts en écrivant pour la série emblématique « Scrubs », qui se déroulait dans un hôpital. Deux décennies plus tard, il fait son grand retour avec « St. Denis Medical », une nouvelle comédie diffusée sur NBC, co-créée avec Eric Ledgin, connu pour son travail sur « Rutherford Falls ». Au fil des ans, Spitzer a affiné son style unique, qui trouve un écho particulier dans le monde de la santé. Après avoir fait ses armes sur « The Office », il a créé des shows qui plongent dans la réalité du travail moderne, que ce soit dans un grand magasin (« Superstore ») ou au sein d’une entreprise automobile en difficulté (« American Auto »). Les personnages de Spitzer, bien qu’ils ne s’engagent pas dans des débats prolongés comme les protagonistes de Norman Lear, vivent néanmoins sous l’influence des dynamiques sociales et politiques contemporaines.
Une Nouvelle Perspective sur le Milieu Médical
« St. Denis Medical » se démarque dans le paysage télévisuel actuel, offrant une rupture rafraîchissante avec la camaraderie masculine de « Scrubs ». L’histoire débute dans un hôpital de « sécurité » en Oregon, où l’on fait la connaissance d’Alex, la superviseuse des soins interprétée par la talentueuse Allison Tolman. Elle prend soin d’un patient se remettant d’une overdose d’opioïdes, tandis que sa collègue Val (jouée par Kaliko Kauahi, reconnue pour son rôle dans « Superstore ») évoque la pénurie de personnel face à une clientèle impatiente. La directrice exécutive Joyce (Wendi McClendon-Covey), ancienne oncologue, semble davantage préoccupée par l’achat de nouveaux équipements que par les vérités essentielles du système de santé.
Ce show ne présente pas des médecins-héros glamour qui sauvent la mise sans se soucier de la paperasse. Au contraire, le personnage de Bruce, un chirurgien traumatologue interprété par Josh Lawson, sert de caricature à ce stéréotype. D’autres séries auraient fait de Bruce leur personnage principal, tandis que « St. Denis Medical » illustre avec humour son attitude exigeante envers les infirmières surmenées. « Les infirmières fournissent vraiment la partie soins de la santé », souligne Alex, mettant en avant la force de l’équipe. David Alan Grier, dans le rôle du médecin urgentiste Ron, apporte une performance désabusée qui capte l’esprit véritable de l’émission, contrastant avec le caractère bienveillant d’Alex. La série utilise un style de faux documentaire inspiré de « The Office » et « Abbott Elementary », offrant une approche réaliste à travers une caméra à main et des faux témoignages, enrichissant ainsi son contenu narratif.
Contrairement à d’autres productions médicales récentes, « St. Denis Medical » aborde la pandémie de COVID-19 de manière succincte, se concentrant plutôt sur les inégalités préexistantes, amplifiées par la crise sanitaire. La série aborde les défis auxquels ses personnages sont confrontés tout en les transformant en opportunités comiques. Joyce, avec son optimisme maladif, tente d’inspirer son équipe à surmonter les obstacles par la pensée positive. Les patients, à l’instar des clients dans « Superstore », apportent leur lot de chaos et d’humour, enrichissant l’expérience comique.
Au fil des trois premiers épisodes, « St. Denis Medical » se construit comme une lentille empathique pour observer des dysfonctions sombres et complexes. Des personnages comme Matt, une infirmière ayant grandi dans une secte chrétienne, ajoutent une profondeur qui évite à la série de devenir une simple critique de la médecine privatisée. Une scène mémorable voit Val traîner une croix géante, demandée par une patiente comme porte-bonheur avant une opération, soulignant l’humour slapstick présent dans la série. Dans l’univers de Spitzer, la conscience politique enrichit l’humour, tout en garantissant de nombreux moments drôles pour le plaisir du public.
Les deux premiers épisodes de « St. Denis Medical » seront diffusés le 12 novembre sur NBC à 20h ET, avec de nouveaux épisodes chaque semaine le mardi, également disponibles le lendemain sur Peacock.