Steve Bannon a averti les républicains du Congrès d’une potentielle réaction négative des partisans de MAGA face à une résolution de continuité pour éviter une fermeture du gouvernement. Le 14 mars approche, et les républicains ont proposé un plan budgétaire visant à réduire les dépenses obligatoires tout en augmentant le plafond de la dette. Des inquiétudes subsistent quant à l’absence de réelles coupes budgétaires, suscitant des critiques de la part des démocrates et des membres de la base républicaine.
Steve Bannon, figure médiatique et ancien stratège en chef de la Maison Blanche durant le mandat de Donald Trump, a mis en garde les républicains du Congrès contre une potentielle « tempête » de réactions de la part des partisans du mouvement Make America Great Again (MAGA) si une résolution de continuité (CR) est présentée pour éviter une fermeture imminente du gouvernement.
Importance de la situation actuelle
Le 14 mars approche à grands pas, date à laquelle le gouvernement fédéral risque de manquer de financement, poussant ainsi les législateurs à négocier un projet de loi de dépenses. Même un CR, qui est un financement temporaire pour maintenir les opérations gouvernementales, nécessitera des discussions sérieuses pour éviter une paralysie administrative.
Récemment, les républicains de la Chambre ont proposé un plan budgétaire en commission. Ce plan vise à réduire les dépenses obligatoires de 2 trillions de dollars sur une décennie, tout en prévoyant jusqu’à 4,5 trillions de dollars de réductions fiscales et une augmentation du plafond de la dette de 4 trillions de dollars. Les dépenses obligatoires couvrent des programmes sociaux essentiels tels que la sécurité sociale, Medicare et Medicaid. Toutefois, Trump et les républicains ont affirmé que ces programmes ne seront pas affectés.
Ce projet de budget pourrait répondre aux promesses de campagne de Trump et des républicains concernant la baisse des impôts et la réduction du déficit. Néanmoins, il reste à voir si ce plan entraînera réellement des économies significatives ou aidera à diminuer le déficit national.
Détails cruciaux à connaître
Vendredi, le représentant Andy Biggs, républicain de l’Arizona et président du House Freedom Caucus, s’est exprimé sur le podcast de Bannon, War Room, qui est très écouté par les partisans de Trump.
Au cours de l’interview, Bannon a fait référence aux coupes budgétaires mises en œuvre par le département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) sous l’égide du milliardaire Elon Musk. Il s’est interrogé sur la manière dont ces réductions seraient intégrées dans le plan budgétaire. Biggs a répondu que puisque les coupes concernent les dépenses obligatoires, elles ne seront pas visibles dans la proposition budgétaire.
Bannon a ensuite questionné si ces réductions seraient incluses dans un projet de loi de financement pour garder le gouvernement opérationnel après le 14 mars, ou si cela se traduirait par un simple report du problème avec une CR d’un an. Biggs a exprimé ses craintes, affirmant qu’un CR d’un an signifierait essentiellement maintenir les mêmes programmes budgétaires que ceux de l’administration Biden, sans réelles avancées pour l’année fiscale 2025.
Bannon a également rappelé que le budget proposé par Biden l’année précédente, qui pourrait se prolonger sous un CR, affichait un déficit de 2 trillions de dollars. De plus, le Bureau du budget du Congrès a projeté un déficit de 1,9 trillion de dollars pour l’année fiscale 2025.
Il a mis en garde que les républicains pourraient être confrontés à un fort mécontentement de la part de la base MAGA, en raison de l’absence de véritables coupes budgétaires et de l’acceptation d’un déficit continu.
Réactions et perspectives d’avenir
Mike Johnson, président de la Chambre et républicain de Louisiane, a déclaré sur X, anciennement Twitter : « Cette résolution budgétaire est une étape cruciale pour initier l’application de l’agenda America First du président Trump. Avec presque tous les républicains de la Chambre impliqués dans ce processus, cette résolution témoigne de notre engagement collectif envers l’ensemble de l’agenda présidentiel. »
Il a ajouté que des débats et discussions continueront dans les semaines à venir, et que l’accent reste mis sur la réalisation des promesses faites au peuple américain.
Le représentant Brendan Boyle, démocrate de Pennsylvanie, a réagi en disant : « Ce plan républicain est non seulement une mauvaise politique, mais il trahit aussi la classe moyenne. Leur proposition menace des programmes essentiels que des millions d’Américains dépendent, tout en augmentant le déficit pour financer des avantages aux grandes entreprises et aux milliardaires. »
Le plan budgétaire doit encore être soumis à un vote complet de la Chambre, puis être approuvé par le Sénat. Si cela se concrétise, les républicains devront envisager d’autres coupes budgétaires pour soutenir les réductions d’impôts.
Parallèlement, Johnson devra collaborer avec le Sénat pour faire avancer un projet de loi de dépenses, qui pourrait être une CR, à travers la Chambre. Ce projet devra ensuite passer par le Sénat et obtenir la signature de Trump.