« Suicide par balle de la police » : une exposition interactive présente des victimes de la répression iranienne


L’artiste iranienne Sadaf Ahmadi offre l’opportunité au public de casser le béton de ses toiles pour révéler des photographies et des informations sur les victimes de la répression iranienne.

A travers son exposition « Concrete » accueillie par le musée La Maison des Chapitres à Forcalquier, dans le sud de la France, elle invite les visiteurs à prendre conscience et à soutenir le mouvement de libération des femmes en cours dans son pays.

L’une des photos sous une couche de béton révèle peu à peu le portrait de Kia Hannaneh, 23 ans. Sous son visage souriant est ironiquement écrit : « Suicide par la police ».

« Cette jeune manifestante a été abattue par les forces iraniennes qui voulaient cacher sa mort en disant qu’il s’agissait d’un suicide, l’excuse qu’elles donnent pour tous les décès de manifestants. Elle s’était mariée un mois auparavant », raconte Sadaf Ahmadi.

Kia Hannaneh fait partie des trente victimes auxquelles l’artiste rend hommage à travers cette exposition.

L’importance du béton dans l’histoire iranienne

« Mon travail s’inspire des manifestations des années 1980 en Iran au cours desquelles des milliers de personnes ont été exécutées par le régime islamique », explique l’artiste. « Ne sachant que faire des corps, ils les ont jetés dans des fosses communes puis les ont recouverts de béton pour qu’ils soient oubliés », ajoute-t-elle.

« Le gouvernement iranien a essayé de couvrir leurs crimes, comme avec du béton. Ce projet est pour moi de demander aux gens de venir avec énergie et de nous aider à briser ce béton. Notre objectif est de trouver d’autres personnes et de faire appel à leur humanité et désir de liberté. »

Le prix de la protestation pour les droits des femmes en Iran

En septembre 2022, Mahsa Amini, 22 ans, est décédée après que la police iranienne l’ait arrêtée pour une prétendue violation du code vestimentaire strict de la République islamique. Sa mort a déclenché des protestations dans tout le pays.

Depuis, les actions de défi au régime se sont poursuivies, malgré une répression qui s’est soldée par la mort d’au moins 481 personnes tuées par les forces de sécurité, la pendaison de quatre personnes en lien avec les manifestations, et l’arrestation d’environ 14 000 personnes, États ONG Iran Human Rights basée à Oslo.

L’exposition sera présentée à Paris à l’Espace des Blancs Manteaux à partir du 1er avril et se poursuivra en juin dans un musée à Boras en Suède.

Regardez la vidéo ci-dessus pour voir les œuvres d’art se dévoiler derrière le béton.



Source link -32