Marco Rubio a déclaré l’ambassadeur sud-africain Ebrahim Rasool persona non grata à cause de ses critiques envers Trump, exacerbant les tensions entre les États-Unis et l’Afrique du Sud. Le gouvernement sud-africain, dirigé par Cyril Ramaphosa, cherche à apaiser la situation, tout en exprimant son désaccord avec les sanctions américaines. Des analystes estiment que les accusations de Trump contre l’Afrique du Sud sont infondées, tandis que les efforts diplomatiques pour rétablir le dialogue sont entravés par un manque de contacts avec Washington.
Un tournant diplomatique dans les relations entre les États-Unis et l’Afrique du Sud : Marco Rubio déclare l’ambassadeur persona non grata, tandis que Pretoria cherche à désamorcer les tensions.
En raison de ses critiques acerbes à l’encontre de Donald Trump et de son rôle présumé dans l’intensification des tensions raciales, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a déclaré l’ambassadeur sud-africain persona non grata. Cet événement marque un point de non-retour dans les relations entre l’Afrique du Sud et les États-Unis.
Malgré cette décision controversée, le gouvernement sud-africain, dirigé par le président Cyril Ramaphosa, semble vouloir garder son calme et éviter d’aggraver la situation. Un communiqué émis par le bureau présidentiel a révélé que Pretoria prend en compte la décision des États-Unis.
Vincent Magwenya, porte-parole du président, a exprimé que l’expulsion de l’ambassadeur était déplorable, ajoutant que son pays reste engagé à maintenir de bonnes relations avec les États-Unis. Le gouvernement sud-africain fait part de son incompréhension et de son mécontentement face aux sanctions imposées par Trump.
La situation de l’ambassadeur sud-africain
Marco Rubio a annoncé sur la plateforme X que l’ambassadeur sud-africain à Washington, Ebrahim Rasool, était désormais persona non grata. Rubio a justifié cette décision en affirmant que Rasool, qui critique ouvertement Trump et incite aux tensions raciales, ne pouvait plus représenter son pays.
Rasool a récemment participé à un événement virtuel où il a discuté de la politique américaine sous Trump, mettant en lumière le déclin de l’ancienne majorité blanche et comment certains groupes politiques exploitent cette situation pour obtenir du soutien.
Trump et ses partisans semblent mener une offensive contre les partis traditionnels, même à l’étranger, avec des soutiens remarqués de figures comme le vice-président JD Vance et le conseiller principal Elon Musk pour l’AfD allemande. Trump a exprimé ses préoccupations concernant la discrimination des Blancs en Afrique du Sud, ayant ainsi imposé des sanctions.
Influence d’un média d’extrême droite ?
Na’eem Jeenah, analyste en politique internationale à l’Institut des études stratégiques de Johannesburg, considère que les commentaires de l’ambassadeur ont été sortis de leur contexte et que l’expulsion est infondée.
Il a déclaré à Newzroom Afrique que les propos de Rubio reposent sur un article du site d’extrême droite Breitbart, écrit par le Sud-Africain Joel Pollak. Ce dernier aurait distordu les déclarations de Rasool, qui tentait simplement d’expliquer « la nouvelle attitude des États-Unis envers l’Afrique du Sud » lors de l’événement.
Des diplomates avertissent que la décision de Rubio pourrait affaiblir la position stratégique des États-Unis en raison d’un manque d’engagement sur le plan international.
Absence de contact avec les autorités américaines
Le ministre sud-africain des Affaires étrangères, Ronald Lamola, a exprimé l’intention de créer un dialogue avec les États-Unis par des voies diplomatiques. Cependant, l’Afrique du Sud n’a pas encore réussi à établir de contacts avec des représentants de haut niveau à Washington, en partie à cause des licenciements au département d’État américain, y compris dans le bureau chargé des affaires africaines.
Le président Ramaphosa avait annoncé l’envoi d’une délégation aux États-Unis pour tenter de réduire les tensions diplomatiques, mais cette visite n’a pas encore eu lieu. En revanche, des représentants de groupes de lobbying de droite ont récemment séjourné à Washington pour partager leur perspective sur la situation en Afrique du Sud.
Il est suggéré que l’autorité concernée devrait être réformée ou même dissoute.
Accusations infondées de l’administration Trump
L’administration Trump a accusé l’Afrique du Sud de mener une politique discriminatoire contre la minorité blanche, sans fournir de preuves concrètes. Elle prétend que des terres sont prises aux agriculteurs blancs, une affirmation que le gouvernement sud-africain rejette fermement.
Ebrahim Rasool est un homme politique chevronné, membre du Congrès national africain (ANC), ayant été premier ministre de la province du Cap-Occidental et ambassadeur aux États-Unis de 2010 à 2015. Il a été réaffecté à Washington plus tôt cette année, mais il pourrait bientôt être contraint de quitter le pays à la suite des événements récents.
Cette situation a été rapportée par NDR Info le 15 mars 2025 à 10h15.