Tensions entre l’OTAN et les États de l’UE sur l’envoi de troupes de paix en Ukraine

Tensions entre l'OTAN et les États de l'UE sur l'envoi de troupes de paix en Ukraine

La situation en Ukraine se détériore, avec des avancées russes dans le Donbass et des attaques sur des infrastructures civiles. L’hiver à venir s’annonce difficile pour les Ukrainiens. Les discussions sur un éventuel cessez-le-feu se multiplient, mais les garanties de sécurité de l’OTAN restent floues. Les États membres augmentent leurs budgets de défense et explorent des options de sécurité, tandis que des clarifications sur l’implication militaire de l’Allemagne et l’UE sont nécessaires.

La situation en Ukraine connaît des évolutions spectaculaires : dans la région du Donbass, l’armée russe continue d’avancer, lançant des attaques incessantes contre les infrastructures civiles, même à l’ouest du pays. Pour les Ukrainiens et leurs forces armées, l’hiver qui approche risque d’être le plus éprouvant depuis le début de l’invasion massive en février 2022.

Face à cette réalité, et en raison de l’incertitude concernant le soutien américain sous la nouvelle administration Trump, les discussions sur la « période d’après » se multiplient. Les armes se tairont-elles bientôt ?

Le président Volodymyr Zelensky a récemment alimenté ces réflexions en déclarant lors d’une interview sur Sky News que la reprise de l’intégralité du territoire ukrainien n’était pas une condition préalable à un cessez-le-feu. Selon lui, la phase active du conflit pourrait prendre fin si tous les territoires contrôlés par l’Ukraine étaient placés sous la protection de l’OTAN.

Des avancées « pas à pas »

Les experts surveillent de près les événements à Bruxelles, où les ministres des Affaires étrangères des 32 États membres de l’OTAN se sont réunis récemment. Allaient-ils offrir les garanties de sécurité tant espérées ou même proposer des étapes concrètes vers l’adhésion ?

En réponse à cette question, la réponse est claire : non. Cependant, cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de discussions préliminaires en cours. Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a dû clarifier la position de l’alliance à plusieurs reprises, bien que ses propos variaient légèrement, ils convergaient tous vers la même idée.

Le terme le plus souvent employé était « pas à pas ». Cela implique qu’un cessez-le-feu ou un accord de paix reste pour l’instant un sujet d’avenir. L’Ukraine doit d’abord retrouver une position de force pour engager des négociations, ce qui nécessite un soutien accru en termes d’armement pour repousser l’agression russe, a souligné Rutte. Il a également réaffirmé que le chemin de l’Ukraine vers l’OTAN était « irréversible », mais sans en préciser davantage.

Augmentation des budgets de défense

Il est encourageant de constater que les États membres de l’OTAN prévoient désormais d’allouer en moyenne un peu plus de 2 % de leur produit intérieur brut à la défense, mais cela reste insuffisant, a déclaré Rutte. « Nous devons investir davantage », a-t-il insisté à plusieurs reprises, une demande qui risque de provoquer de vives tensions politiques au sein de nombreux pays.

Certaines nations de l’OTAN font cependant des avancées en matière de garanties de sécurité. Un article publié récemment dans un média français a révélé que les puissances nucléaires, la France et le Royaume-Uni, discutent d’une possible « force de paix » pour surveiller une zone démilitarisée. De telles discussions se tiennent à un niveau militaire, comme l’indique le journal, et ont également été abordées lors de la visite du Premier ministre britannique chez le président français.

Des clarifications nécessaires

Les commentaires de la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, ont également suscité des réactions. En réponse à une question sur le rôle potentiel de l’Allemagne dans une force internationale, elle a déclaré que son pays soutiendrait toute initiative visant à promouvoir la paix. Cependant, peu après, le chancelier Olaf Scholz a rectifié son propos, affirmant qu’une telle implication militaire allemande en Ukraine était « exclue dans la situation actuelle ».

La nouvelle haute représentante de l’UE, Kaja Kallas, a pour sa part adopté une approche plus ouverte. « Je pense que nous ne devrions rien exclure », a-t-elle affirmé lors de sa visite à Kiev. Accompagnée de dirigeants européens, elle a souligné l’importance de passer des déclarations de solidarité à des garanties concrètes, que les pays occidentaux partenaires ne semblent pas encore prêts à fournir.