Le chancelier Olaf Scholz a réaffirmé son innocence lors de sa troisième comparution devant la commission d’enquête sur le scandale Cum-Ex, niant toute influence politique liée à la banque Warburg et à la HSH Nordbank. Scholz a dénoncé l’évasion et la fraude fiscales, insistant sur la nécessité de les combattre. Il a également exprimé sa confiance dans le traitement adéquat des affaires par la HSH Nordbank. Des témoins, dont l’ancien ministre-président Carstensen, n’ont pas reconnu d’influence politique dans ces affaires.
Le chancelier Olaf Scholz a fait sa troisième apparition devant la commission d’enquête parlementaire de Hambourg au sujet du scandale Cum-Ex, où il a de nouveau rejeté les allégations d’influence politique.
Lors de cette ultime comparution, Scholz a fermement nié toute forme d’influence politique concernant les affaires impliquant la banque privée Warburg et l’ancienne HSH Nordbank. En tant qu’ancien maire de Hambourg, il a souligné l’importance de la transparence dans ces affaires.
Scholz a qualifié l’évasion fiscale et la fraude fiscale de « crimes graves et antisociaux », affirmant qu’il a toujours lutté pour un système fiscal équitable tout au long de sa carrière politique. Il a insisté sur le fait que les schémas d’évasion fiscale, tels que ceux liés à Cum-Ex, doivent être rigoureusement examinés et poursuivis.
Une nouvelle session d’interrogation du chancelier par la commission d’enquête de Hambourg est prévue pour aujourd’hui.
Retour sur les affaires Cum-Ex à la HSH Nordbank
Entre 2008 et 2011, la HSH Nordbank a sollicité le remboursement de l’impôt sur les gains en capital dans 29 affaires distinctes, qui n’avaient pas été acquittées au préalable. Ces cas ont été portés à l’attention du parquet, et en 2014, environ 126 millions d’euros ont été remboursés à l’administration fiscale, a précisé la banque.
Fin 2018, la HSH Nordbank, anciennement une banque régionale de Hambourg et du Schleswig-Holstein, a été vendue à des investisseurs américains suite à une décision de la Commission européenne, et a été rebaptisée Hamburg Commercial Bank (HCOB) après sa privatisation.
Scholz : Une gestion adéquate des cas Cum-Ex
Le chancelier a exprimé sa conviction que les cas Cum-Ex à la HSH Nordbank avaient été traités correctement avec le remboursement et les rapports appropriés. Il ne se rappelle pas d’éventuelles poursuites pénales ou amendes infligées à la banque en raison de ces affaires, ce qui, selon lui, n’a pas influencé sa position.
Les discussions ont surtout porté sur la manière de sauver la banque en difficulté et de minimiser les pertes pour les contribuables. Scholz a assuré que personne dans le milieu politique, que ce soit à Hambourg ou dans le Schleswig-Holstein, n’avait envisagé d’omettre un remboursement, soulignant que le montant en jeu était insuffisant pour redresser la HSH Nordbank, qui faisait face à des risques de plusieurs milliards.
Un témoin sans connaissance des affaires Cum-Ex
Scholz a déjà été entendu à deux reprises par la commission d’enquête. Lors de ces occasions, il a affirmé ne pas se souvenir des détails concernant la banque Warburg, tout en excluant formellement toute influence politique.
Peter Harry Carstensen, ancien ministre-président du Schleswig-Holstein, a également déclaré ne pas être au courant des affaires Cum-Ex ou Cum-Cum impliquant la HSH Nordbank, ajoutant qu’il ne connaissait pas Christian Olearius, un partenaire de Warburg. « À ma connaissance, il n’y a pas eu de réunion », a-t-il affirmé.
Concernant les affaires liées à la banque Warburg, plusieurs condamnations ont déjà été prononcées.
Une commission initialement focalisée sur la banque Warburg
Créée en octobre 2020, la commission visait à examiner une éventuelle influence politique des dirigeants du SPD sur le traitement fiscal de la banque Warburg. Ce travail fait suite à trois réunions entre Olaf Scholz et les partenaires de Warburg, Christian Olearius et Max Warburg, en 2016 et 2017, que Scholz a progressivement confirmées.
À l’époque, Olearius faisait déjà l’objet d’une enquête pour suspicion de fraude fiscale. Après ces premières discussions, l’administration fiscale a finalement abandonné la demande de remboursement de 47 millions d’euros d’impôts remboursés à tort à la banque, une décision qui, selon les personnes impliquées, a permis la prescription. Ce n’est qu’en 2017, peu avant l’expiration de cette prescription, que le ministère fédéral des Finances a exigé 43 millions d’euros supplémentaires.