Titre : Crise au sein de la coalition : Perspectives sur des élections anticipées

Titre : Crise au sein de la coalition : Perspectives sur des élections anticipées

Une coalition gouvernementale en Allemagne peut se dissoudre, entraînant des élections anticipées. La Loi fondamentale prévoit une procédure claire. Les partis restants pourraient former un gouvernement minoritaire, mais cela semble peu probable. Le chancelier peut demander la confiance du Bundestag, lié à un projet de loi, ou, en cas d’échec, demander la dissolution de la chambre. En cas de dissolution, le chancelier et son cabinet restent en fonction jusqu’à la nomination d’un successeur.

Il est rare qu’une coalition gouvernementale se dissipe et qu’une législature prenne fin prématurément en Allemagne. Mais que se passe-t-il ensuite ? La procédure est clairement définie. Voici un aperçu de la situation.

La voie vers de nouvelles élections en cas de rupture d’un gouvernement fédéral est clairement établie dans la Loi fondamentale. En théorie, les partis restants de la coalition actuelle pourraient former un gouvernement minoritaire jusqu’à la prochaine élection prévue le 28 septembre de l’année prochaine. Cependant, cette option semble peu probable. Une telle coalition devrait s’efforcer de rassembler une majorité pour chaque projet de loi en s’appuyant sur les voix de l’opposition, ce qui serait compliqué, même pour des questions cruciales comme le budget fédéral de 2025. Quelles alternatives s’offrent alors ?

L’option la plus probable, selon l’article 68 de la Loi fondamentale, serait que le chancelier demande au Bundestag de lui accorder sa confiance, en anticipant que le parlement ne le fasse pas, ce qui signifierait qu’il n’obtiendrait pas de majorité.

Le chancelier peut lier cette demande à un projet de loi spécifique, comme c’est le cas actuellement avec la loi sur la fidélité tarifaire, que le FDP conteste. Toutefois, cette demande ne doit pas nécessairement être associée à un projet. Si le chancelier échoue à obtenir une majorité, il peut demander au président fédéral de dissoudre le Bundestag.

Ce scénario a déjà été suivi par le chancelier SPD Gerhard Schröder en 2005. Cependant, cette méthode est sujette à controverse, car elle ne vise pas à obtenir la confiance, comme le stipule la Loi fondamentale, mais plutôt à ne pas atteindre la majorité requise.

L’article 67 de la Loi fondamentale permet également au Bundestag d’exprimer sa méfiance envers le chancelier, mais uniquement en désignant un successeur avec une majorité. Dans ce cas, le président fédéral serait contraint de mettre fin aux fonctions du chancelier sortant et de nommer le nouvel élu.

Il n’y a qu’un seul précédent dans l’histoire de la République fédérale : en 1982, le FDP a quitté la coalition avec le SPD et le chancelier Helmut Schmidt pour rejoindre la CDU/CSU, élisant Helmut Kohl comme nouveau chancelier. La différence avec la situation actuelle est que, à l’époque, la CDU/CSU et le FDP avaient une majorité au Bundestag, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

Le chancelier Scholz et le vice-chancelier Habeck défendent clairement l’idée de maintenir la coalition actuelle.

Chronologie des événements

En cas de vote de défiance, le nouveau chancelier et son gouvernement seraient immédiatement en fonction après leur nomination par le président fédéral et leur prestation de serment au Bundestag. Si le chancelier opte pour la question de confiance, le président fédéral aurait, selon l’article 68, un maximum de 21 jours pour dissoudre le Bundestag.

En 2005, Schröder a effectivement perdu la question de confiance au Bundestag le 1er juillet. Le 13 juillet, il a proposé au président de l’époque, Horst Köhler, la dissolution du Bundestag, ce qui a été réalisé le 21 juillet. À cette occasion, Köhler a convoqué de nouvelles élections pour le 18 septembre. Conformément à l’article 39 de la Loi fondamentale, une nouvelle élection doit avoir lieu dans les 60 jours suivant la dissolution du Bundestag.

Période de transition après dissolution

Même si le Bundestag est dissous, l’Allemagne ne se retrouvera pas sans direction politique. Le chancelier et son cabinet resteront en fonction. De plus, l’article 69 de la Loi fondamentale stipule que le chancelier doit, à la demande du président fédéral, continuer à exercer ses fonctions jusqu’à la désignation d’un successeur. Cette règle s’applique également aux ministres fédéraux qui en font la demande.

Cette disposition s’applique souvent après les élections législatives, lorsque le Bundestag a tenu sa séance constitutive, mais que le nouveau gouvernement n’est pas encore en place.

Si la coalition des feux tricolores venait à se désintégrer en raison du FDP, le chancelier demanderait au président