Titre : Intervention de la police anti-émeute au domicile du président sud-coréen destitué après l’instauration de la loi martiale et ses promesses de résistance.

Titre : Intervention de la police anti-émeute au domicile du président sud-coréen destitué après l’instauration de la loi martiale et ses promesses de résistance.

Des agents de police anti-émeute ont pénétré dans la résidence de Yoon Suk Yeol, président destitué de Corée du Sud, pour exécuter un mandat d’arrêt lié à une enquête criminelle pour insurrection. Yoon, qui avait instauré la loi martiale, a été rapidement destitué par le parlement après des manifestations massives. Son mandat, marqué par des scandales et controverses, a vu sa popularité chuter. L’arrestation d’un président en exercice serait un événement sans précédent dans l’histoire politique sud-coréenne.

Des agents de police anti-émeute ont fait une incursion dans la résidence du président destitué de la Corée du Sud dans le cadre de leur opération d’arrestation.

Yoon Suk Yeol, qui avait décrété la loi martiale le mois précédent, a rapidement été destitué par le parlement alors qu’une enquête criminelle était lancée à son encontre.

Les forces de l’ordre, accompagnées d’enquêteurs spécialisés dans la lutte contre la corruption, se sont introduites dans son domicile à Séoul pour exécuter un mandat d’arrêt, selon les informations rapportées par Yonhap.

Un face-à-face s’est produit avec une unité militaire, supposée protéger le président, ce qui a conduit à une impasse.

Environ 3 000 agents ont été déployés pour cette opération, alors que Yoon fait l’objet d’une enquête criminelle pour insurrection.

L’arrestation d’un président en exercice serait un événement sans précédent dans l’histoire politique sud-coréenne.

Yoon a qualifié le mandat d’arrêt d’« illégal » et a prévu de prendre des mesures juridiques en réponse à cette situation.

Des représentants du Bureau d’enquête sur la corruption des hauts fonctionnaires (CIO) ont atteint les portes de la demeure de Yoon peu après 7 heures du matin.

Des manifestants se sont rassemblés devant la résidence pour défendre Yoon, scandant des slogans tels que « Le président Yoon Suk Yeol sera protégé par le peuple » et appelant à l’arrestation du responsable des enquêteurs.

Le parlement sud-coréen a ouvert une enquête sur les événements ayant conduit à la prise de pouvoir, survenue le 3 décembre.

Yoon aurait même demandé à un commandant militaire de « défoncer les portes [du parlement], même si cela signifie tirer ».

Dans une allocution télévisée inattendue, il a déclaré la loi martiale, mais celle-ci n’a duré que six heures avant qu’il ne cède face à la pression populaire et aux manifestations massives qui s’intensifiaient.

Des forces spéciales, lourdement armées, avaient déjà pris d’assaut le parlement et reçu l’ordre de tirer si nécessaire.

Les citoyens de Séoul ont répondu en se rendant au parlement pour protester, formant un bouclier humain contre les troupes armées.

Des députés courageux ont même utilisé des extincteurs pour se défendre contre les soldats et ont érigé des barricades avec du mobilier de bureau.

En quelques heures, 190 législateurs ont bravé les cordons des troupes et des policiers pour voter contre l’ordre de Yoon.

Il a déclaré aux Sud-Coréensqu’il devait libérer le pays des forces nord-coréennes cherchant à « paralyser les fonctions essentielles de l’État ».

Les analystes ont qualifié la décision de Yoon de « tentative désespérée » d’un « président canard boiteux » souhaitant imposer son agenda.

Finalement, il a été destitué le 14 décembre lors d’un vote qui a vu même des membres de son propre parti voter contre lui.

Bien qu’il ait été destitué, Yoon a affirmé qu’il « ne renoncerait pas » et a exhorté les fonctionnaires à maintenir la stabilité du gouvernement.

La décision d’émettre et de mettre en œuvre un mandat d’arrêt relève du Bureau du Procureur public.

Il est important de noter que l’insurrection est l’une des rares accusations criminelles pour lesquelles un président sud-coréen ne peut prétendre à l’immunité.

La destitution suspend Yoon de ses fonctions pour une période de 180 jours, le temps que la Cour constitutionnelle se prononce sur son retour ou la confirmation de la décision parlementaire.

Le Premier ministre Han Duck-soo a été désigné président par intérim le 14 décembre, mais il a également été destitué le 27 décembre.

SCANDALES ET TURBULENCES POLITIQUES

Le court mandat de Yoon a été marqué par des controverses et des scandales personnels et politiques.

Bien qu’il ait remporté l’élection de 2022 de justesse, sa popularité a rapidement chuté au cours de son mandat.

Sa femme, Kim Keon Hee, a été impliquée dans un scandale lié à des accusations de trafic d’influence.

Le couple aurait eu une influence indue sur le choix du candidat du Parti du pouvoir populaire pour une élection législative partielle en 2022, ce que Yoon a catégoriquement nié.

Ils ont également été accusés d’être sous l’influence d’un courtier de pouvoir non élu, qui aurait exercé son pouvoir à travers Yoon sur les affaires du parti.

Malgré ses dénégations, la cote de popularité de Yoon a chuté en dessous de 20 %.

Les problèmes ont continué avec un autre scandale impliquant un sac à main qui a suscité l’indignation, Kim Keon Hee ayant été vue en train d’accepter un sac à main Dior de luxe d’une valeur de 3 millions de wons (1 800 £) d’un soutien.

Yoon a également fait face à des critiques pour avoir refusé de limoger des hauts responsables après une tragédie survenue durant la nuit d’Halloween 2022, au cours de laquelle 159 personnes ont perdu la vie, ce qui l’a conduit à être accusé de protéger ses « hommes de main ».

Ancien procureur réputé pour ses enquêtes sur la corruption, Yoon a lui-même été impliqué dans des scandales.

Bien qu’il ait affirmé que son décret de loi martiale visait à contrer une prétendue influence nord-coréenne, beaucoup pensent qu’il s’agissait d’une manœuvre pour assurer sa propre protection.