La condamnation de Lucy Letby, infirmière reconnue coupable du meurtre de sept nourrissons, est remise en question par des experts médicaux affirmant que les preuves contre elle sont « non fiables ». Bien que des comportements suspects et des notes troublantes aient été présentés lors du procès, un avocat souligne que la condamnation repose sur d’autres éléments. La Commission indépendante de révision des affaires criminelles pourrait réexaminer l’affaire, mais un renversement de la décision semble peu probable sans preuves substantielles d’erreurs.
Réexamen de la condamnation de Lucy Letby
La condamnation de Lucy Letby pourrait être mise en doute suite à l’évaluation d’experts médicaux qui ont qualifié les éléments de preuve à son encontre de « non fiables ». Lors d’une récente conférence de presse à Londres, un groupe de 14 néonatologistes a affirmé qu’aucune preuve solide n’existait pour étayer les accusations portées contre l’infirmière. Parmi ces experts, le Dr Shoo Lee, dont les travaux académiques avaient été cités lors du procès, appelle également à un nouveau procès.
Cependant, Joseph Kotrie-Monson, avocat renommé ayant participé à des affaires similaires de meurtres de bébés, a déclaré que les défenseurs de Letby semblent méconnaître le droit pénal. Il soutient que bien au-delà des preuves médicales contestées, d’autres éléments ont été pris en compte pour la condamner. Letby, âgée de 35 ans, a été condamnée à la réclusion à perpétuité pour avoir tué sept nourrissons dans l’unité néonatale de l’hôpital Countess of Chester, faisant d’elle l’une des tueuses d’enfants les plus notoires de l’histoire britannique.
Les preuves et le comportement de Lucy Letby
Au cours du procès, des notes troublantes dans lesquelles Letby se qualifiait de « maléfique » et des entrées de journal sur les meurtres ont été révélées. M. Kotrie-Monson a affirmé que l’absence de preuves médicales ne signifie pas nécessairement qu’il y a eu une erreur judiciaire. Il a décrit la récente conférence comme étant « plus américaine » et a exprimé son inquiétude quant à la conclusion des experts médicaux sur la fiabilité de la condamnation.
Il a également souligné que des comportements étranges de Letby, ainsi que des témoignages de témoins, ont été pris en compte. Des éléments comme son journal, où elle notait les initiales des victimes, ainsi que des documents médicaux qu’elle avait cachés, soutiennent l’argument de son comportement suspect. Bien que ces éléments ne soient pas suffisants à eux seuls pour justifier une condamnation, ils peuvent contribuer à une image plus large de culpabilité.
Kotrie-Monson a précisé que la Commission indépendante de révision des affaires criminelles (CCRC) examinera toutes les preuves, y compris les éléments médicaux, et pourrait potentiellement réexaminer l’affaire. Cependant, il reste dubitatif quant à la probabilité d’un renversement de la condamnation, soulignant que cela nécessiterait des preuves substantielles d’erreurs dans le jugement du jury.
En ce qui concerne la perception publique de Letby, l’avocat a noté que beaucoup ont du mal à accepter qu’une infirmière apparemment bienveillante puisse être coupable de tels crimes. Il a rappelé que des crimes atroces sont parfois commis par des personnes qui semblent normales. Finalement, la question demeure : les preuves sont-elles suffisantes pour justifier sa condamnation ?