Titre : L’Allemagne face à la baisse des brasseries : Impact sur les maisons traditionnelles

Titre : L'Allemagne face à la baisse des brasseries : Impact sur les maisons traditionnelles

L’Allemagne, célèbre pour sa bière, fait face à un déclin alarmant des brasseries, avec une baisse de 93 établissements en cinq ans, atteignant 1.459. La crise post-Corona et la hausse des coûts énergétiques fragilisent particulièrement les petites brasseries. La Bavière est la plus touchée, tandis que d’autres régions, comme la Saxe, montrent une légère augmentation. La Fédération des brasseurs appelle le nouveau gouvernement à soutenir le secteur avec des mesures pour garantir des prix énergétiques abordables et une sécurité de planification.

L’Allemagne est réputée pour sa délicieuse bière, souvent produite par des brasseries familiales anciennes. Cependant, le secteur fait face à de grandes difficultés depuis la pandémie de Corona, entraînant la fermeture de certaines marques emblématiques. La fédération des brasseurs lance un appel au nouveau gouvernement fédéral pour obtenir de l’aide.

Une diminution alarmante des brasseries

Le paysage brassicole en Allemagne est en déclin. Au cours des cinq dernières années, le nombre de brasseries a chuté de 93, atteignant désormais 1.459, selon la Fédération allemande des brasseurs (DBB), qui se base sur des données préliminaires de l’Office fédéral de la statistique. Cette diminution marque un retournement de tendance, alors que le secteur avait bénéficié d’un essor grâce à la bière artisanale et à la créativité des brasseurs.

De nombreuses brasseries traditionnelles sont également touchées par cette crise : ‘Nous observons autant de jeunes créateurs que de vieilles entreprises familiales fermer leurs portes’, indique Christian Weber, président de la DBB. Par ailleurs, les nouvelles créations, qui pourraient compenser ces pertes, se raréfient. ‘Les entrepreneurs manquent de sécurité de planification, tout comme le reste de l’économie’, ajoute-t-il.

La Bavière est particulièrement affectée, avec une perte de 50 brasseries, bien qu’elle reste le leader avec 598 établissements. En termes de pourcentage, la baisse de 8 % dans cet État est supérieure à la moyenne nationale de 6 %. La Rhénanie-du-Nord-Westphalie suit, avec 24 brasseries de moins, tandis que la Hesse enregistre une baisse de 14 brasseries. Dans ces régions, la diminution relative est encore plus marquée, atteignant 15 à 16 %.

Les défis financiers et environnementaux

Weber met en évidence plusieurs facteurs contribuant à cette situation préoccupante : ‘Tout a commencé avec la crise du Corona, suivie de la flambée des prix de l’énergie. Cela a souvent entraîné une fuite de capital, particulièrement pour les petites brasseries. Ajoutez à cela une réticence générale à consommer, et les brasseries peinent à ajuster leurs prix par rapport aux grands groupes alimentaires, ce qui crée un véritable piège pour certaines d’entre elles’, explique-t-il. ‘À un moment donné, le capital s’amenuise et les réserves s’épuisent, forçant des entreprises à prendre des décisions difficiles, parfois après plusieurs générations.’

En plus de ces défis, de nombreuses brasseries doivent investir massivement pour atteindre la neutralité climatique d’ici 2045. ‘La transition d’une brasserie du gaz à l’électricité nécessite souvent une reconstruction à 80 %, et certaines technologies nécessaires ne sont même pas encore disponibles’, précise Weber. ‘Ce facteur est déjà crucial pour l’avenir de nombreuses brasseries. La prévisibilité des coûts de l’électricité et leur évolution seront des enjeux majeurs pour le secteur brassicole allemand dans les années à venir.’

Un appel urgent au soutien gouvernemental

Les charges énergétiques représentent un défi significatif pour les brasseries. Dans les grandes brasseries modernes, elles constituent entre 10 et 15 % des coûts de production, tandis que pour les petites et moyennes entreprises, ce chiffre peut atteindre 20 %, voire plus pour les brasseries traditionnelles. Les processus de brassage, de refroidissement et de nettoyage des bouteilles consignées sont particulièrement énergivores.

‘C’est pourquoi nous demandons à la future coalition : il est urgent d’obtenir une énergie abordable et une sécurité de planification’, insiste Weber. Cela constituerait une condition essentielle pour encourager la création de nouvelles entreprises. Malgré la crise, certaines régions affichent encore des augmentations dans le nombre de brasseries. En effet, cinq États fédéraux montrent une légère hausse, notamment la Saxe, où le nombre a augmenté de 7 pour atteindre 84, et la Thuringe, avec une hausse de 4 pour atteindre 47.