Barnsley, ancienne ville minière du South Yorkshire, est devenue un symbole des défis contemporains du Royaume-Uni en matière de prestations sociales. Malgré une baisse du taux de chômage, la région fait face à une inactivité économique élevée et à des problèmes de santé parmi ses résidents. Une commission a révélé que de nombreuses personnes en arrêt maladie souhaitent travailler, mais le système actuel est défaillant. Des réformes sont nécessaires, notamment des incitations au travail, une intervention précoce en matière de santé et une amélioration des emplois offerts.
BARNSEY est un lieu inattendu pour explorer des solutions aux défis des prestations sociales au Royaume-Uni.
Cette ancienne ville minière du South Yorkshire a été confrontée à des taux de chômage massifs dans les années 1980, lorsque la fermeture des mines a ravagé les communautés locales.
Aujourd’hui, le taux de chômage à Barnsley est en dessous de la moyenne nationale.
La région connaît une croissance dynamique, mais elle affiche également un taux d’inactivité économique plus élevé, avec un nombre important de personnes bénéficiant d’allocations, sans emploi et ne recherchant pas de travail.
Un plus grand nombre de résidents de Barnsley souffrent de problèmes de santé et de handicap par rapport à d’autres régions du pays.
Barnsley est ainsi devenu un symbole représentatif de la Grande-Bretagne contemporaine. En effet, 2,8 millions de Britanniques sont actuellement en arrêt maladie, ce qui représente plus d’une personne sur cinq en âge de travailler.
Les conséquences sociales sont alarmantes, tout comme le coût économique que cela entraîne pour notre pays.
Le principal frein à la croissance économique lente du Royaume-Uni est une pénurie de main-d’œuvre.
À moins que nous ne parvenions à réintégrer davantage de Britanniques souffrant de problèmes de santé dans le monde du travail, la facture des aides sociales, en forte augmentation, deviendra intenable.
Les dépenses liées aux prestations de maladie pourraient atteindre 75 milliards de livres sterling d’ici la fin de ce Parlement.
C’est ici que Barnsley pourrait offrir des solutions. Au cours de l’année passée, j’ai dirigé une commission qui a mené des recherches approfondies sur l’inactivité économique dans la région.
Le rapport de cette commission, publié cet été, a mis en lumière la nécessité de réformes radicales dans les systèmes de protection sociale, de santé et d’accompagnement à l’emploi.
De nombreuses conclusions ont été intégrées dans le récent Livre blanc de la secrétaire d’État aux prestations sociales, Liz Kendall.
Il est impératif de commencer par une évaluation des défaillances du système actuel.
À Barnsley, nous avons découvert que sept personnes sur dix en arrêt maladie souhaitaient travailler. Parmi elles, huit sur dix reçoivent une aide de l’État, mais seulement une sur dix a un lien avec les services de l’emploi qui pourraient les soutenir dans leur recherche d’un emploi. C’est un échec retentissant du système.
Il n’existe pas de solution miracle pour remédier à cette situation. Cinq changements majeurs sont nécessaires.
Renforcer les incitations au travail
Les INCITATIONS AU TRAVAIL doivent être améliorées. Actuellement, les demandeurs d’allocations perçoivent davantage d’aides s’ils sont considérés comme trop malades pour travailler, plutôt que s’ils s’engagent activement dans leur recherche d’emploi.
Il est vrai que de nombreuses personnes bénéficiant des prestations d’incapacité souffrent de handicaps sérieux et nécessitent un soutien financier accru.
Cependant, dans l’ensemble, le système est dysfonctionnel et cet écart devrait être réduit au fil du temps. Le gouvernement travailliste a déjà annoncé à juste titre que les jeunes perdraient leurs allocations s’ils ne s’engageaient pas dans un emploi ou une formation dans le cadre de sa Garantie Jeunesse.
Il devrait également rendre l’engagement avec les services de l’emploi obligatoire pour bénéficier des prestations.
Intervenir tôt pour la santé
À Barnsley, trois personnes sur quatre inactives économiquement souffrent de problèmes de santé nécessitant une aide.
Le système de prestations est submergé par cette vague de défis sanitaires. Plus les gens restent sans emploi longtemps, moins ils sont susceptibles de revenir sur le marché du travail.
Il est donc crucial d’intervenir tôt, en priorisant la lutte contre la dégradation de la santé chez les jeunes.
La Grande-Bretagne ne peut se permettre de laisser une génération entière condamnée à une vie sans emploi ni espoir.
Actuellement, les services de l’emploi et de santé semblent fonctionner indépendamment. Ils doivent être mieux intégrés pour offrir une assistance coordonnée.
Le NHS doit jouer un rôle accru pour aider les Britanniques malades à se réinsérer dans le monde du travail.
De même, les employeurs doivent intensifier leurs efforts pour maintenir les employés en offrant de meilleures conditions de santé au travail.
Améliorer la qualité des emplois
Le GOUVERNEMENT doit collaborer avec les employeurs pour garantir que les postes offerts soient suffisamment sécurisés, flexibles et rémunérateurs afin d’attirer les travailleurs.
Augmenter les salaires contribuera à creuser l’écart avec les prestations.
Une Charte nationale des bons employeurs devrait être instaurée pour permettre aux citoyens de repérer facilement les opportunités d’emplois de qualité.
Pour faciliter l’entrée sur le marché du travail, les demandeurs devraient pouvoir essayer un emploi sans perdre leurs prestations, réduisant ainsi la peur de retrouver un emploi.
Simplifier les programmes d’emploi
Le « système » censé aider les gens à trouver un emploi ressemble à un véritable casse-tête, avec plus de 50 programmes nationaux gérés par 17 agences publiques.
Une rationalisation radicale est indispensable. Actuellement, seulement un employeur local sur six utilise les JobCentres pour recruter des travailleurs, nécessitant une décentralisation pour mieux répondre aux besoins locaux.
Il est encourageant que le gouvernement confie aux maires la tâche de relier les services locaux d’emploi et de carrière.
Il devrait aller encore plus loin en permettant aux régions les plus performantes de conserver les économies réalisées sur les prestations pour les réinvestir localement.
Cela incitera les maires à réduire les niveaux d’inactivité économique.
Prioriser les Britanniques sans emploi
La solution simple d’importer davantage de travailleurs étrangers doit céder la place à un accent sur l’obtention d’emplois pour un plus grand nombre de Britanniques actuellement sans emploi.
L’immigration continuera de jouer un rôle crucial pour combler les pénuries sur le marché du travail.
Cependant, si les conclusions de notre recherche à Barnsley étaient appliquées à l’échelle nationale, il pourrait y avoir plus de 4,5 millions de personnes économiquement inactives déjà présentes en Grande-Bretagne qui pourraient intégrer le marché du travail dès maintenant ou à l’avenir.
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