La victoire de Trump aux élections a suscité un choc parmi les Américains de gauche, entraînant une augmentation des recherches sur l’immigration au Canada. Malgré un intérêt croissant, l’émigration réelle reste faible, avec des défis liés aux compétences et à l’expérience. La plupart des Américains émigrant au Canada le font pour des raisons familiales, tandis que de nombreux Canadiens cherchent des opportunités aux États-Unis. L’intérêt pour le Canada reflète davantage un sentiment de désespoir qu’une intention réelle d’émigrer.
La victoire de Trump aux élections a laissé de nombreux Américains de gauche sous le choc. Certains envisagent sérieusement de quitter les États-Unis pour s’installer au Canada. Les demandes d’immigration vers le pays du Nord ont connu une hausse significative. Mais quel est le véritable ‘chemin vers le Canada’ ?
Lorsque la nuit électorale a révélé que Donald Trump serait le nouveau président des États-Unis, les recherches sur Google concernant ‘Déménager au Canada’ ont explosé de 400 %. Joel Guberman, avocat spécialisé dans l’immigration à Toronto, a également constaté une forte demande depuis cette élection.
‘Nous avons commencé à recevoir des appels dès 3 heures du matin le soir des élections’, raconte Guberman dans une interview. ‘Et cette tendance s’est poursuivie depuis. Il est clair qu’il y a un intérêt croissant.’
Pour Guberman, cela rappelle des souvenirs. Après l’élection de Trump en 2016, son cabinet avait reçu des appels pendant des jours. Cependant, fort de cette expérience, l’expert en immigration canadien garde les pieds sur terre. Le nombre d’Américains qui choisissent réellement d’émigrer au Canada à cause de Trump représente seulement une petite partie de ceux qui s’informent actuellement.
Alors que le futur président américain commence à former son équipe gouvernementale, la question de l’émigration devient de plus en plus pertinente.
Les défis de l’émigration vers le Canada
Beaucoup d’Américains méconnaissent la réalité de l’immigration au Canada, selon Guberman : ‘Si vous n’avez pas de compétences particulières ou de recommandations solides, cela ne sera pas facile.’
Il existe différentes voies pour émigrer au Canada, mais le système de points, bien que rigoureux, peut prendre jusqu’à deux ans. Pour accumuler suffisamment de points, les immigrants doivent non seulement posséder des qualifications professionnelles recherchées, mais aussi ne pas être trop âgés, disposer de ressources financières suffisantes et avoir au moins un an d’expérience de travail au Canada.
Des raisons d’émigration variées
Un moyen plus rapide d’émigrer au Canada est d’investir au moins 100 000 dollars dans une entreprise active. ‘Il ne suffit pas d’investir dans des actions ou des biens immobiliers. L’investissement doit être dans une entreprise réelle’, précise Guberman.
Ainsi, ceux qui créent des entreprises et des emplois au Canada sont les bienvenus, mais peu d’Américains fuyant Trump peuvent envisager cette option. La déclaration ‘J’émigre au Canada à cause de Trump’ est donc plus facile à exprimer qu’à réaliser. Parmi les environ 10 000 Américains qui émigrent chaque année vers le Canada, seulement 10 % le font pour des motifs politiques, estime Guberman, la majorité émigrant pour des raisons familiales.
L’intérêt pour l’émigration au Canada est donc davantage un reflet de désespoir que de véritable intention. En revanche, plus de 100 000 Canadiens choisissent chaque année d’émigrer aux États-Unis, souvent pour des raisons économiques, attirés par des impôts plus bas et un marché offrant de meilleures opportunités. Il y a même plus de Canadiens qui émigrent pour des raisons politiques que d’Américains qui cherchent refuge au Canada, estimant que le pays est devenu trop à gauche et socialiste.
Ainsi, la tendance des recherches ‘Déménager au Canada’ semble plutôt être un signe d’angoisse parmi les Américains de gauche qu’un véritable désir d’émigrer.