Titre : L’Ukraine en péril : les conséquences de l’intervention de Trump sur l’alliance Pékin-Moscou

Titre : L'Ukraine en péril : les conséquences de l'intervention de Trump sur l'alliance Pékin-Moscou

Donald Trump a promis de mettre fin à la guerre en Ukraine rapidement après son investiture, mais des doutes persistent sur ses contacts avec Poutine, démentis par le Kremlin. La situation suscite des inquiétudes en Europe, notamment en Ukraine, qui dépend du soutien américain. Trump, admirant Nixon, pourrait privilégier des accords stratégiques au détriment de l’Ukraine, dont les cicatrices de son mandat précédent restent vives. Les relations avec des régimes comme l’Iran et la Corée du Nord sont également en jeu.

Le président élu Donald Trump a fait une promesse audacieuse durant sa campagne : mettre un terme à la guerre en Ukraine « dans les 24 heures » suivant son investiture.

Bien qu’il ne prenne ses fonctions qu’en janvier, il a semblé tenir cette promesse lorsqu’il a prétendument contacté Vladimir Poutine la semaine dernière, lui conseillant de ne pas intensifier le conflit.

Cependant, le Kremlin a rapidement démenti cet échange, le qualifiant de « pure fiction ».

Les proches de Trump ont choisi de ne pas commenter ces « appels privés ».

Quoi qu’il en soit, même les spéculations sur des négociations secrètes entre Trump et Poutine ont suscité des inquiétudes à travers l’Europe, en particulier en Ukraine.

Pour les nations européennes membres de l’OTAN, les États-Unis demeurent leur principal allié — mais pour l’Ukraine, le soutien américain représente son unique espoir de résister aux assauts de Poutine.

Trump a un historique de déstabilisation de ses alliés, et cela soulève des craintes quant à d’éventuelles surprises désagréables à venir.

Confrontation dans le Pacifique

Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères de Poutine, a sarcastiquement insinué qu’il serait astucieux pour un président américain de surprendre des adversaires comme la Russie, mais cela pose des problèmes avec ses alliés.

Pour les Ukrainiens, la guerre contre la Russie est une question de survie, tandis que pour Donald Trump, l’Ukraine n’est qu’un pion sur l’échiquier géopolitique.

Ses conseillers pointent du doigt Joe Biden pour les défis actuels de la politique étrangère américaine, que ce soit en Ukraine ou face à l’effort de guerre d’Israël contre le Hamas, tout en s’engageant dans une confrontation avec la Chine dans le Pacifique.

Les États-Unis font face à une surcharge de crises.

Richard Nixon est le président américain que Trump admire le plus.

La grande réussite de Nixon fut de dénouer la guerre froide en rapprochant la Chine de Mao du Kremlin en 1972.

Cette manœuvre a contraint Moscou à partager son attention et ses ressources militaires entre les défis provenant de l’Est et de l’Ouest.

Cependant, depuis 2022, les partisans de Trump affirment que l’administration Biden a renforcé les liens entre la Russie et la Chine.

Une alliance entre la deuxième économie mondiale (la Chine) et le plus grand pays (la Russie) forme un bloc puissant, s’étendant de l’Europe de l’Est jusqu’au Pacifique.

D’autres régimes dérangeants pour l’Occident, comme celui de l’Iran ou le dictateur nord-coréen Kim Jong Un, se joignent à cette alliance Pékin-Moscou pour assurer leur propre protection.

Pour l’équipe de Trump, affaiblir ou même diviser ces nations est crucial pour rétablir la position des États-Unis en tant que superpuissance mondiale.

L’Amérique face à ses responsabilités

Washington devra proposer des incitations à Vladimir Poutine pour qu’il mette fin à sa guerre contre l’Ukraine.

Mais Trump cherchera également à persuader le Kremlin d’abandonner des régimes parias comme l’Iran et la Corée du Nord.

La tragédie pour l’Ukraine, qui a déjà perdu des centaines de milliers de vies en luttant contre la Russie, est que Trump pourrait être prêt à sacrifier leur pays pour conclure un « grand accord » mondial avec Poutine.

Poutine pourrait estimer que les États-Unis et les Européens ne renouvelleront pas leur aide militaire et financière à l’Ukraine si, ou lorsque, la prochaine vague d’agression reprendra.

Cependant, un accord avec la Russie pour la détourner des régimes voyous comme l’Iran et la Corée du Nord, ou même pour adoucir ses relations avec la Chine, pourrait sembler stratégiquement judicieux à Washington.

Il est essentiel de se rappeler que pour Donald Trump, la politique est très personnelle.

Les cicatrices laissées par l’Ukraine

L’Ukraine a laissé des cicatrices profondes sur Trump lors de son premier mandat. Rappelons qu’il a été destitué principalement pour sa gestion du pays pendant son précédent mandat.

Il avait également demandé à l’ancien président ukrainien, Volodymyr Zelensky, de déterrer des informations compromettantes sur son fils Hunter, dans le but de nuire aux chances de son rival démocrate, Biden, lors des élections de 2020.

Ce scandale a presque coûté cher à Trump, mais suffisamment d’Américains l’avaient oublié d’ici novembre pour lui permettre de se faire réélire.

Trump, cependant, n’oublie pas. Bien qu’il puisse sembler insensible, sa mémoire des affronts est tout aussi vive.

Pour Trump, Zelensky et l’Ukraine figurent sur sa « liste des ennemis » en raison des troubles liés à sa destitution.

Son fils, Donald Jr, a même tweeté que l' »allocation » de plusieurs milliards de dollars de Zelensky serait épuisée le jour de l’inauguration de son père.

Si Trump parvient à réaliser une manœuvre diplomatique en sacrifiant l’Ukraine, il en tirera non seulement une satisfaction personnelle, mais également des avantages politiques.

Reste à savoir combien de temps il se réjouira d’un tel succès.