À l’approche du lancement de la Nintendo Switch 2, Nintendo doit surmonter des défis cruciaux pour éviter les erreurs du passé, notamment celles liées au lancement de la 3DS. Les problèmes de liste de jeux, de tarification élevée et de fonctionnalités manquantes avaient initialement pénalisé la 3DS, entraînant une baisse des ventes. Nintendo espère tirer des leçons de ces expériences pour garantir un lancement réussi de sa nouvelle console.
À l’approche du lancement tant attendu de la Nintendo Switch 2, Nintendo se trouve à un croisement crucial. Chaque nouvelle console représente une étape déterminante pour la société, un fait d’autant plus vrai pour Nintendo. La première Switch a connu un succès retentissant, se redressant après le flop du Wii U et devenant l’une des consoles les plus vendues de l’histoire au cours des huit dernières années.
De ce fait, la pression est immense pour Nintendo afin de maintenir cette dynamique avec sa prochaine machine. Bien qu’il soit tentant d’établir des parallèles avec le passage de la Wii à la Wii U, la situation actuelle rappelle davantage les circonstances entourant le lancement de la 3DS, qui était le successeur d’une console extrêmement populaire et influente.
En effet, il y a 14 ans cette semaine, Nintendo a organisé un événement médiatique à New York pour annoncer ses projets de lancement de la 3DS. Bien que la console portable ait été révélée quelques mois plus tôt lors de l’E3 2010, des éléments essentiels tels que la date de sortie, le prix et la liste des jeux n’ont été dévoilés qu’à cette occasion. Avec le recul, cette présentation a mis en lumière les défis à venir pour la plateforme—des erreurs que Nintendo souhaite éviter à tout prix lors du lancement de la Switch 2.
Une liste de lancement insuffisante
Le premier indice d’un problème potentiel était la liste des jeux disponibles au lancement. Bien que Nintendo ait annoncé des titres alléchants pour la 3DS à l’E3, tels que le remake tant aimé d’Ocarina of Time, de nouvelles versions d’Animal Crossing et Mario Kart, ainsi qu’un retour très attendu de Kid Icarus, aucun de ces jeux n’était prêt pour le jour J. En réalité, la plupart d’entre eux n’arriveraient que plusieurs mois après la sortie de la console.
Au lieu de cela, Nintendo a lancé la 3DS avec seulement quelques applications intégrées divertissantes mais peu substantielles comme Face Raiders, accompagnées de trois jeux mineurs : Nintendogs + Cats, Pilotwings Resort et Steel Diver. L’absence d’un titre marquant pour soutenir le lancement a laissé aux développeurs tiers le soin de combler le vide. Malheureusement, leurs propositions n’étaient guère plus captivantes, avec un port de Street Fighter IV, déjà ancien, attirant l’attention.
En conséquence, la console portable a peiné à capter l’intérêt dès le départ. Malgré les avancées technologiques de la 3DS, le système a été lancé sans un véritable jeu ‘indispensable’ pour inciter les joueurs à faire le saut, et beaucoup ont choisi d’attendre avant d’effectuer leur achat—une situation que Nintendo souhaite certainement éviter lors du lancement de la Switch 2.
Une tarification problématique
Une autre erreur majeure de Nintendo concernait le prix de la 3DS. En 2011, la dernière version de la gamme Nintendo DS, la DSi XL, était vendue à 170 $. Compte tenu de l’historique de Nintendo en matière de tarification de ses consoles portables, la plupart des experts s’attendaient à un prix avoisinant les 200 $. Pourtant, le prix final s’est avéré bien plus élevé. Nintendo a surpris l’industrie en annonçant que la 3DS serait commercialisée à 250 $, soit 80 $ de plus que la DSi XL.
Sans avoir eu l’occasion d’essayer la 3DS, il était difficile pour les consommateurs de justifier un tel coût. La caractéristique phare du système—les effets 3D stéréoscopiques sans lunettes—était difficile à transmettre sans que les acheteurs potentiels puissent tester la console eux-mêmes. Même alors, la nouveauté de cette fonctionnalité n’était peut-être pas aussi séduisante que Nintendo l’espérait, et elle serait finalement abandonnée dans les versions ultérieures de la plateforme. De plus, bien que les premiers jeux de lancement aient montré une nette amélioration graphique par rapport à la DS, ils n’étaient pas des démonstrations visuelles marquantes, compliquant la tâche de Nintendo pour justifier le prix aux consommateurs.
Fonctionnalités manquantes
Le dernier signe d’alerte lors de l’événement était l’absence de fonctionnalités clés pour la 3DS. Bien que la console fût prête à être lancée en mars, son eShop ne serait pas opérationnel avant juin 2011, soit trois mois après la sortie. De plus, bien que Nintendo ait vanté la capacité du système à lire des films en 3D lors de l’E3, il n’a pas fourni d’autres informations lors de la conférence de janvier, laissant entendre une précipitation dans le lancement du produit.
En résumé, ces trois erreurs ont conduit la 3DS sur un chemin tumultueux, et la console a peiné à se faire une place lors de son lancement. Les ventes étaient si préoccupantes que Nintendo a pris la décision sans précédent de réduire le prix de la console de 80 $ moins de six mois après sa sortie. En guise de compensation pour les premiers acheteurs, l’entreprise a également lancé un « Programme Ambassadeur » offrant 20 jeux NES et Game Boy Advance gratuitement.
Cette décision a eu l’effet escompté, les ventes de la 3DS ayant rebondi par la suite. En 2019, la gamme 3DS avait atteint presque 76 millions d’unités vendues—un chiffre respectable, mais moins de la moitié des 154 millions d’unités de la gamme originale DS. Il est difficile de dire si un lancement plus réussi aurait pu engendrer des ventes plus élevées, mais il est clair que des débuts difficiles sont souvent difficiles à corriger, et la plupart des plateformes n’arrivent jamais à se remettre complètement d’un mauvais départ.
Nintendo est certainement conscient de ces pièges, ayant traversé de nombreux lancements de matériel réussis.