Titre : Opportunités de financement pour les aciéries suisses : les nouvelles aides de l’État attirent les chercheurs de subventions.

Titre : Opportunités de financement pour les aciéries suisses : les nouvelles aides de l'État attirent les chercheurs de subventions.

Une aciérie à Soleure, employant près de 500 personnes, obtient un soutien politique pour justifier une aide d’État malgré sa propriété étrangère et un marché saturé. Entre 2025 et 2028, elle recevra 37 millions de francs en subventions, soulevant des inquiétudes sur les privilèges accordés à certaines entreprises. Dans un contexte économique en mutation, la question de la sécurité d’approvisionnement et des subventions devient cruciale pour la viabilité des aciéries suisses face à une production d’acier européenne abondante.

Les Aciéries Suisses et l’Aide de l’État

Une aciérie située à Soleure, employant près de 500 personnes, a persuadé les responsables politiques suisses de son importance cruciale pour le pays, justifiant ainsi une aide d’État en cas de besoin. Bien que cette entreprise soit détenue par des investisseurs étrangers et qu’elle produise un bien déjà largement disponible sur le marché européen, elle bénéficie de l’attention des décideurs. Depuis 2016, un forum mondial sur les surcapacités de production d’acier regroupe 28 pays, dont la Suisse.

Subventions et Économie: Un Équilibre Fragile

Les récentes décisions du Conseil des États et du Conseil national ont abouti à un accord : l’aciérie de Gerlafingen, ainsi que d’autres usines, recevront entre 2025 et 2028 près de 37 millions de francs en subventions directes sous forme de réductions sur les frais d’utilisation du réseau électrique. Cette aide sera financée par une légère augmentation des frais pour tous les autres consommateurs d’électricité.

Bien que les montants semblent modestes, la logique qui les sous-tend soulève des questions. En effet, n’importe quel citoyen ou entreprise pourrait potentiellement demander une aide similaire, soulignant ainsi les privilèges accordés à quelques-uns au détriment des autres. Les lobbyistes exploitent souvent ce principe, faisant passer des intérêts particuliers pour des bénéfices collectifs. En Suisse, où plus de 600 000 entreprises coexistent, la question des subventions à certains secteurs devient particulièrement pertinente.

Le paysage économique suisse évolue constamment, avec chaque année des milliers d’entreprises disparaissant et d’autres émergeant. Ce phénomène, qualifié de « changement structurel » par les économistes, témoigne d’une transition vers des secteurs plus productifs. Dans ce contexte, les aciéries suisses se retrouvent face à des défis spécifiques, notamment la nécessité de prouver leur pertinence et leur viabilité économique dans un marché déjà saturé.

La question de la « sécurité d’approvisionnement » soulève également des débats, surtout face à l’abondance d’acier disponible en Europe. La réalité est que la Suisse ne pourra jamais être totalement autosuffisante en matière de production. Une politique économique plus équilibrée, favorisant des conditions justes pour tous, viserait à éviter les privilèges pour une minorité.

Les parlementaires affirment que sans ces subventions, l’aciérie ne survivra pas, justifiant ainsi leur soutien à la production nationale. Cependant, cette logique soulève des interrogations sur le commerce international et la nécessité d’une taxation des coûts environnementaux via une taxe sur le CO2.

En fin de compte, bien que l’acier produit à Gerlafingen soit considéré comme relativement « vert », la Suisse, avec ses coûts de production élevés, n’est pas le meilleur endroit pour la fabrication de biens standardisés. Les nouvelles subventions, qui devraient totaliser environ 13 millions de francs sur quatre ans, semblent insuffisantes face aux pertes d’exploitation considérables. Les propriétaires italiens de l’aciérie attendent de la Suisse un signal fort de soutien à la production d’acier nationale.

Il est probable que des demandes d’autres aides d’État pour les aciéries se manifestent prochainement. Les conditions imposées pour bénéficier des subventions fédérales deviennent plus strictes, obligeant les cantons à contribuer et à justifier la viabilité des usines sur le long terme. Espérons que les aciéries suisses pourront naviguer avec succès sur le marché tout en répondant aux exigences politiques et économiques.