Les élections fédérales en Allemagne suscitent des débats sur la date et l’organisation. Le chancelier Olaf Scholz évoque un possible report jusqu’au printemps, tandis que l’opposition prône une tenue rapide. Ruth Brand, présidente de l’Office fédéral des élections, met en garde contre une précipitation qui pourrait nuire à la préparation. Les municipalités se montrent favorables à une date d’élection anticipée pour faciliter les préparatifs logistiques, tandis que des complications pourraient surgir pour les petits partis.
Préparation des élections fédérales : candidats, bureaux de vote et vote par correspondance – De nombreux éléments sont à prendre en compte pour les prochaines élections fédérales. Bien que la date exacte ne soit pas encore fixée, des mises en garde contre une précipitation excessive commencent à émerger, principalement de la part de l’opposition.
Quand auront lieu les élections en Allemagne ? Pour le chancelier Olaf Scholz, cela pourrait encore se prolonger jusqu’au printemps, tandis que l’opposition souhaite qu’elles se tiennent le plus rapidement possible. Vendredi dernier, Scholz a indiqué qu’il était ouvert à la discussion concernant la date des élections.
Ruth Brand, présidente de l’Office fédéral des élections, a récemment alerté le chancelier dans une lettre sur les risques d’une hâte inappropriée. Une élection programmée pour janvier ou février pourrait s’avérer problématique sur le plan organisationnel. Les délais qui coïncident avec la période des fêtes ou entre les deux années pourraient engendrer des complications, notamment au niveau local. Elle a averti que certaines propositions de candidature pourraient ne pas être acceptées. Une préparation adéquate est cruciale pour maintenir la confiance des citoyens envers la démocratie.
Réactions à la proposition de date
Les avertissements de la présidente de l’Office fédéral des élections doivent être pris en considération, a déclaré Katja Mast, directrice parlementaire du groupe SPD au Bundestag, lors d’une interview sur Deutschlandfunk. Elle a souligné que si la date était fixée en janvier, cela pourrait entraîner la nécessité de répéter l’élection ultérieurement.
Thorsten Frei, directeur parlementaire du groupe CDU/CSU au Bundestag, accuse Scholz de manipuler la présidente de l’Office fédéral des élections. « Scholz doit cesser de faire croire au public que X équivaut à U », a déclaré ce représentant CDU à l’agence de presse Reuters. Dans le Bild-Zeitung, il a critiqué l’incapacité de l’Allemagne à se permettre une période d’incertitude en ce moment, mettant en garde contre le risque de « se ridiculiser ».
Carsten Linnemann, le secrétaire général de la CDU, a qualifié les propos de la présidente de l’Office fédéral des élections de « scandaleux et honteux ». Selon lui, organiser des élections en Allemagne dans un délai de 60 jours devrait être réalisable.
Le politologue Thorsten Faas de la FU Berlin a également mis en avant les complications potentielles d’une élection rapide, en soulignant que nous vivons une période marquée par des forces populistes qui mettent en question la bonne conduite des élections. Il est essentiel de ne pas nourrir ces forces avec des problèmes générés par des élections menées trop rapidement.
Helmut Dedy, directeur général de l’Association des villes allemandes, a également exprimé un avis favorable à un délai plus long avant les élections. Il a affirmé dans un communiqué que des délais prolongés faciliteraient l’organisation des élections, qui nécessitent toujours un effort considérable de la part des municipalités.
Les communes favorables à une élection anticipée
À l’inverse, les communes semblent prêtes à accueillir une date d’élection anticipée. Selon une déclaration de l’Association des villes et communes allemandes, plus la date de l’élection est connue tôt, plus les préparatifs sont simplifiés. Parmi ces préparatifs figurent la recherche de lieux pour les bureaux de vote, le recrutement d’assistants électoraux, ainsi que la création et l’impression des documents électoraux.
Particulièrement, l’envoi des documents de vote par correspondance et des notifications de vote doit être effectué suffisamment à l’avance, comme le souligne la déclaration. Les municipalités dépendent des partis pour présenter leurs candidats et soumettre leurs propositions de candidature.
Le chancelier Scholz a annoncé qu’il poserait la question de confiance. Quelle en est la signification précise et comment se déroulera le processus ?
Réunion des responsables électoraux
Les propositions de candidature pour les circonscriptions électorales et les listes de partis doivent être soumises par écrit au plus tard 69 jours avant l’élection. Ensuite, le comité fédéral des élections doit examiner et décider de l’admission de ces propositions. Si Scholz posait la question de confiance la semaine prochaine, les partis n’auraient qu’environ une semaine pour établir leurs candidats aux voix directes et leurs listes électorales dans tous les États fédéraux. Les petits partis pourraient rencontrer des difficultés supplémentaires, car ils doivent également recueillir des signatures de soutien.
Une première réunion entre la présidente de l’Office fédéral des élections et les responsables électoraux des États est prévue pour lundi. Comme lors des élections régulières, un échange est nécessaire, notamment sur les nouvelles procédures suite à une modification de la loi électorale fédérale. Cette information a été confirmée par le bureau de l’Office fédéral des élections.