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Olaf Scholz a minimisé mercredi les rumeurs selon lesquelles le moteur franco-allemand crachoterait à la suite d’une rencontre avec Emmanuel Macron.
Le déjeuner de travail entre la chancelière allemande et le président français a tenu lieu d’une réunion ministérielle annulée, initialement prévue cette semaine mais désormais reportée à janvier.
La réunion a généralement lieu chaque année, mais n’a pas eu lieu en personne depuis la pandémie de COVID-19.
Officiellement, la raison du report de la réunion est que plusieurs ministres allemands sont indisponibles en raison des vacances scolaires.
Mais les difficultés à trouver un terrain d’entente sur une foule de sujets, y compris la meilleure façon de lutter contre la flambée des prix de l’énergie ainsi que la défense, occupent une place importante.
Les deux dirigeants ne se sont pas présentés ensemble devant la presse à la suite de leur rencontre. Berlin a d’abord déclaré que les deux dirigeants affronteraient des journalistes ensemble après leur rencontre, avant que Paris ne le réfute plus tard.
Au lieu de cela, Scholz s’est rendu sur Twitter où il a assuré qu’il avait eu « une très bonne et importante conversation aujourd’hui » avec son homologue français sur des questions telles que l’approvisionnement énergétique et les projets d’armement conjoints.
« L’Allemagne et la France sont proches et relèvent ensemble les défis », a-t-il insisté.
Macron et Scholz avaient déjà cherché à minimiser leurs divergences alors que les dirigeants européens se réunissaient à Bruxelles la semaine dernière pour un sommet afin de discuter des moyens de réduire les prix de l’énergie.
« Nous n’avons pas toujours les mêmes positions, ce qui est normal, et nous sommes à un moment clé où beaucoup de choses sont revisitées dans notre Europe sur l’énergie, la défense et l’économie », a déclaré Macron aux journalistes jeudi.
« Tout cela nécessite un travail acharné. Mais comme je vous l’ai toujours dit, je pense que l’unité européenne est essentielle dans cette période et c’est sur cela que nous travaillons », a-t-il ajouté.
Le porte-parole de Scholz, Steffen Hebestreit, a quant à lui déclaré qu' »il y a toute une série de sujets différents qui nous occupent actuellement. Je ne sais pas s’il y a des accrocs mais ce n’est pas encore le cas que nous ayons atteint une position unie ».
Énergie, défense et Chine
Sur l’énergie, les deux pays sont d’accord avec les propositions de la Commission européenne d’achats conjoints de gaz et de création d’un nouveau benchmark qui prendrait en compte les importations de GNL et devrait donc se traduire par une baisse des prix.
Mais l’Allemagne est contre le déploiement proposé d’un plafonnement des prix du gaz à l’échelle de l’UE ou l’extension du soi-disant modèle ibérique – qui plafonne le prix du gaz utilisé pour la production d’électricité – au reste du bloc. Elle fait valoir que les mesures, que Paris soutient, pourraient respectivement entraîner des problèmes d’approvisionnement ou une augmentation de la consommation.
L’Elysée serait également mécontent que l’Allemagne ne les ait pas consultés avant de dévoiler un plan d’aide de 200 milliards d’euros pour s’assurer que ses citoyens et ses entreprises puissent survivre à cette période de prix élevés de l’énergie au motif que cela pourrait fausser la concurrence au sein du marché unique.
La Chancellerie, quant à elle, s’indigne de la décision française de bloquer la construction d’un gazoduc traversant son territoire qui aurait vu l’Allemagne recevoir du gaz puis de l’hydrogène de l’Espagne.
Paris a fait valoir que le projet allait à l’encontre des objectifs européens de transition et a plutôt convenu la semaine dernière avec Madrid et Lisbonne de construire un pipeline sous-marin entre Barcelone et Marseille qui transporterait principalement de l’hydrogène.
Sur la défense, enjeu français traditionnellement fort, il y a aussi des divergences. La guerre de la Russie en Ukraine a précipité une refonte de la sécurité à Berlin avec un plan de 100 milliards d’euros pour renforcer ses capacités. Il a également dirigé la création d’une initiative européenne Sky Shield pour brancher des bouchons dans le système de défense aérienne du bloc.
Le problème pour Paris, qui défend la souveraineté de l’UE, est que les deux initiatives verraient Berlin investir massivement dans des systèmes d’armes fabriqués aux États-Unis, plutôt que dans un équivalent européen.
La souveraineté de l’UE est également au cœur de leurs divergences en ce qui concerne la Chine, que Scholz doit visiter la semaine prochaine avec une délégation de chefs d’entreprise allemands, malgré les appels à l’UE pour se sevrer de sa dépendance commerciale vis-à-vis de Pékin.
L’attitude apparente de Berlin à faire cavalier seul irrite Paris, qui avait invité Angela Merkel et Jean-Claude Juncker, alors chancelier allemand et chef de la Commission, lors de la visite de Xi à Paris en 2019.
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