Trump cherche à contrôler les agences fiscales : un bouleversement du pouvoir

Trump cherche à contrôler les agences fiscales : un bouleversement du pouvoir

Donald Trump cherche à renforcer son contrôle sur des agences régulatrices, auparavant autonomes, comme la SEC et certaines divisions de la Réserve fédérale. Cela soulève des inquiétudes parmi les experts financiers, qui craignent un affaiblissement des institutions démocratiques. Un nouvel ordre exécutif impose aux agences de soumettre leurs décisions à la Maison Blanche, justifiant cette démarche par une volonté d’efficacité. Certains juristes mettent en garde contre les conséquences de cette concentration de pouvoir.

Le président américain Donald Trump cherche à exercer un contrôle accru sur des agences régulatrices, naguère autonomes, telles que la SEC et certaines sections de la Réserve fédérale. Cette initiative suscite l’inquiétude parmi les experts financiers.

Trump continue de défier les institutions démocratiques établies. Son nouvel ordre exécutif vise à imposer un contrôle plus rigoureux sur des agences de régulation qui agissaient auparavant de manière indépendante. Désormais, ces entités doivent soumettre leurs décisions réglementaires significatives à l’approbation de la Maison Blanche.

Les agences touchées incluent principalement des organismes financiers tels que la SEC et la FTC, ainsi que la FCC. Certaines divisions de la Réserve fédérale sont également concernées, à l’exception du Comité de politique monétaire (FOMC), responsable des décisions relatives aux taux d’intérêt.

Selon le gouvernement Trump, ces mesures visent à réduire les inefficacités. Les agences doivent désormais rendre compte à Russell Vought, le directeur du Bureau de gestion et de budget de la Maison Blanche (OMB), qui applique une discipline budgétaire stricte. Dans le cadre de cet ordre exécutif, Vought établira des ‘normes de performance et des objectifs de gestion’ pour les dirigeants d’agences et informera Trump de leur conformité à ces exigences. Vought aura également la responsabilité d’ajuster les budgets. Par ailleurs, chaque agence doit désigner un interlocuteur direct pour la Maison Blanche.

Une concentration de pouvoir à la Maison Blanche

Bien que certaines de ces mesures puissent sembler modérées, des juristes mettent en garde contre le symbole qu’elles véhiculent. Peter M. Shane de l’Université de New York a exprimé dans le ‘New York Times’ que cela représente un déplacement de pouvoir loin des agences indépendantes qui ont servi le Congrès depuis le 19ème siècle. Cette évolution soulève des craintes quant à un possible affaiblissement de ces institutions.

Ce mouvement est également soutenu par certains conservateurs, qui prônent un ‘executive unitary’, impliquant une concentration de pouvoir au sein de la Maison Blanche. Beaucoup d’entre eux affirment que la Constitution confère au président un large éventail de prérogatives. Ils estiment que la nomination par le Congrès d’agences indépendantes, dont le président ne peut pas contrôler les actions, est peu logique.

Il est pertinent de noter que plusieurs de ces agences ont été créées à la fin du 19ème siècle, bien après la rédaction de la Constitution en 1776. Indépendamment de leur efficacité, l’administration Trump s’appuie désormais sur la Constitution pour justifier une augmentation des pouvoirs présidentiels. De plus, la Cour suprême, dont la majorité des membres ont été nommés par Trump, a tendance à soutenir cette vision.

D’autres juristes américains, cependant, adoptent une perspective plus critique. Amanda Tyler de l’Université de Californie, Berkeley, a déclaré au ‘Wall Street Journal’ que le concept d’agences indépendantes vise à protéger contre les fluctuations politiques et à éviter une instabilité excessive dans les politiques publiques. Si Trump réussit à contrôler ces agences, cela pourrait établir un précédent dangereux pour son successeur, qui pourrait utiliser ce pouvoir à des fins très différentes.

La situation au sein de la Réserve fédérale est particulièrement préoccupante. Bien que le Comité de politique monétaire ne soit pas affecté, la régulation et la supervision des banques le sont. Michael Barr, un superviseur bancaire de premier plan, a déjà démissionné en janvier, qualifiant sa décision de ‘très, très difficile’. Il a agi ainsi pour le bien de la Réserve fédérale, qui aurait autrement été ‘dans le collimateur’.

Trump a fréquemment critiqué le président de la Fed, Jerome Powell, en raison des taux d’intérêt élevés. Cependant, ses conseillers ont toujours affirmé qu’une ingérence dans le Comité de politique monétaire n’était pas envisagée.

Ce texte a été initialement publié sur capital.de