UBS officialise le rachat du Credit Suisse dans le cadre d’un accord de sauvetage historique : l’histoire derrière cette fusion.

UBS rachète officiellement le Credit Suisse après que les régulateurs suisses aient agi rapidement pour rétablir la confiance dans le système bancaire. Depuis longtemps, le Credit Suisse est une banque qui rencontre des difficultés, étant enregistrée de pertes de plusieurs milliards de dollars et de sorties de dépôts. Ci-dessous, nous examinerons les raisons pour lesquelles les régulateurs sont si inquiets quant à la solidité financière du Credit Suisse.

UBS acquiert le Credit Suisse pour éviter son effondrement

La Banque nationale suisse a annoncé dimanche qu’UBS avait officiellement acquis le Credit Suisse dans le but d’éviter l’effondrement de la banque. Les deux banques suisses ont confirmé l’accord dans des communiqués de presse publiés tard le même jour, avec le Credit Suisse déclarant que l’accord valoriserait la banque à 3 milliards de francs suisses (environ 3,25 milliards de dollars).

Le président d’UBS, Colm Kelleher, a qualifié cette acquisition d’intéressante pour les actionnaires d’UBS, mais a mentionné que pour le Credit Suisse, il s’agissait d’un sauvetage d’urgence.

La fusion a été négociée par la Banque nationale suisse et les régulateurs dans le but de renforcer la confiance dans les institutions financières du pays, ce qui est particulièrement important après que les actions du Credit Suisse ont chuté à un niveau record cette semaine.

Le Financial Times a également rapporté que les régulateurs suisses considéraient la fusion entre les deux banques comme leur « plan A » en vue de l’ouverture des marchés lundi. La Suisse utilisait des mesures d’urgence pour accélérer la transaction et contourner la période de consultation habituelle de six semaines pour les actionnaires.

Les raisons pour lesquelles le Credit Suisse est en difficulté

Les actions du Credit Suisse ont chuté mercredi dernier après que son principal actionnaire, la Banque nationale saoudienne, a averti qu’il ne serait pas en mesure d’investir plus de liquidités sans augmenter sa participation au-dessus de la limite réglementaire de 10%.

Les investisseurs ont montré des signes de perte de confiance dans le Credit Suisse bien avant les commentaires de la banque saoudienne et avant que l’effondrement de la SVB ne secoue l’ensemble du secteur bancaire.

Harris Associates, l’investisseur numéro un du Credit Suisse l’année dernière, a cédé la totalité de sa participation dans la banque suisse au cours des derniers mois. La société de gestion de placements basée à Chicago détenait environ 10% des actions de la banque suisse en août de l’année dernière, mais a réduit son exposition à 5% en janvier. Plus récemment, Harris aurait réduit à zéro ses avoirs dans le prêteur.

Le Credit Suisse a connu une multitude d’autres défis récents. La banque a révélé dans son dernier rapport annuel qu’elle avait trouvé des « faiblesses importantes » dans son contrôle interne sur ses rapports financiers. De plus, il a retardé la publication de ce rapport annuel après que la Securities and Exchange Commission se soit enquise des révisions du prêteur aux états des flux de trésorerie remontant à 2019.

Le Credit Suisse a subi une perte nette d’environ 8 milliards de dollars l’an dernier, ses revenus nets ayant chuté de plus d’un tiers. Il a également connu une forte augmentation des sorties au cours des derniers mois, ce qui l’a poussé à puiser dans ses « tampons de liquidité » – des actifs liquides tels que les réserves de la banque centrale et la dette publique de haute qualité.

Les controverses qui ont tourmenté le Credit Suisse ces dernières années

Le Credit Suisse a engagé des détectives privés pour espionner d’anciens dirigeants, ce qui a entraîné le départ de son PDG en février 2020. Il a également perdu près de 6 milliards de dollars en mars 2021 après l’implosion d’Archeges Capital Management et le défaut de paiement de ses prêts auprès du prêteur suisse.

Le Credit Suisse travaille toujours pour récupérer environ 2 milliards de dollars sur les quelque 10 milliards de dollars qu’il avait immobilisés dans les fonds de financement de la chaîne d’approvisionnement liés à Greensill, qui s’est effondré au milieu d’allégations de fraude en mars 2021.

La banque a été condamnée à une amende pour avoir consenti des prêts frauduleux surnommés « obligations de thon » au gouvernement mozambicain entre 2012 et 2016. Son président a été contraint de démissionner en janvier après qu’une enquête interne a révélé qu’il avait enfreint les règles de quarantaine du COVID-19 pour assister à Wimbledon.

L’ancien PDG du Credit Suisse a démissionné pour des raisons personnelles et de santé en juillet dernier.

Les marchés bancaires mondiaux sous pression : une crise bancaire imminente ?

Les événements récents dans le secteur bancaire américain ont intensifié les inquiétudes concernant une prochaine crise bancaire. Silvergate, l’un des principaux prêteurs de l’industrie de la crypto-monnaie, a annoncé qu’il mettait fin à ses opérations et liquidait ses actifs mercredi dernier. La Silicon Valley Bank, acteur majeur de l’écosystème du capital-risque, a été submergée par une vague de retraits et rachetée par la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) le 10 mars. La FDIC a également pris le contrôle de Signature Bank. De plus, elle a annoncé qu’en vertu d’une « exception pour risque systémique », elle garantirait pleinement les dépôts des deux banques, au-delà de la limite habituelle de 250 000 dollars par compte.

La First Republic Bank a également tenté de dissiper les inquiétudes concernant sa situation financière, avec 11 banques déposant 30 milliards de dollars à la banque pour aider à renforcer ses liquidités. Pourtant, le New York Times a rapporté que la Première République cherchait à lever de nouveaux capitaux.

La SVB a rencontré des difficultés parce qu’elle a investi une partie des dépôts de ses clients dans des obligations à long terme. Ceux-ci ont chuté alors que la Réserve fédérale a relevé les taux d’intérêt de près de zéro à plus de 4,5 % en réponse à l’inflation atteignant des sommets en 40 ans. Le prêteur a vendu son portefeuille obligataire avec une perte de près de 2 milliards de dollars la semaine dernière et a lancé une augmentation de capital pour renforcer ses finances. Sa course aux liquidités a alimenté les inquiétudes quant à la stabilité de la SVB parmi les capital-risqueurs et leurs sociétés.

En conclusion, la fusion entre UBS et le Credit Suisse semble être une réponse urgente aux défis financiers que rencontre le Credit Suisse au cours des dernières années, mais la crise bancaire imminente est une incertitude

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