Un actionnaire poursuit les patrons de Shell pour les risques climatiques

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Londres (AFP) – Le géant britannique de l’énergie Shell a été frappé par un nouveau procès pour changement climatique, des investisseurs activistes accusant la direction de l’entreprise de mal gérer les risques pour l’entreprise.

Les entreprises ont fait face à un nombre croissant de poursuites liées au climat ces dernières années alors qu’elles subissent des pressions pour intensifier leurs efforts pour freiner le réchauffement climatique.

Shell a déjà été condamnée par un tribunal néerlandais en 2021 à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 45% d’ici la fin de la décennie après avoir été poursuivie par des groupes environnementaux.

Cette fois, ClientEarth, un actionnaire mineur de Shell, a intenté une action en justice devant la Haute Cour d’Angleterre et du Pays de Galles contre les patrons de Shell « pour ne pas avoir géré les risques matériels et prévisibles posés à l’entreprise par le changement climatique ».

Shell, qui a annoncé des bénéfices annuels enregistrés la semaine dernière, nie les allégations.

Le plan actuel du groupe « liera l’entreprise à des projets et des investissements susceptibles de devenir non rentables alors que le monde nettoie ses systèmes énergétiques », a déclaré Client Earth dans un communiqué jeudi.

« Cela met en péril la viabilité commerciale à long terme de l’entreprise et menace également les efforts de protection de la planète, augmentant encore le risque pour l’entreprise. »

ClientEarth allègue que le conseil d’administration de Shell « a enfreint ses obligations légales » en « ne pas adopter et mettre en œuvre une stratégie de transition énergétique conforme à l’Accord de Paris ».

Dans le cadre de l’accord historique de Paris de 2015, les nations se sont engagées à atteindre zéro émission nette de carbone d’ici le milieu du siècle pour essayer de limiter l’augmentation des températures mondiales à deux degrés Celsius, et de préférence à 1,5°C.

« Aucun mérite »

Shell a déclaré en réponse qu’elle « n’accepte pas les allégations de ClientEarth », insistant sur le fait que les allégations n’avaient « aucun fondement ».

« Nous pensons que nos objectifs climatiques sont alignés sur l’objectif plus ambitieux de l’Accord de Paris : limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale à 1,5 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels », a-t-il ajouté dans un communiqué séparé.

Le géant fait face à des critiques sur ses plans net zéro de la part du lobby environnemental plus large, qui l’accuse de « blanchiment vert » ou de commercialiser une entreprise comme trop respectueuse du climat.

ClientEarth a déclaré que son action en justice avait le soutien d’investisseurs institutionnels détenant plus de 12 millions d’actions.

Shell a souligné que ces investisseurs n’étaient pas des demandeurs mais avaient envoyé des lettres de soutien à ClientEarth et représentaient moins de 0,2% de son actionnariat total.

Il a ajouté que ClientEarth détenait un « très petit » nombre d’actions Shell.

La demande en justice de jeudi a été déposée une semaine après que Shell ait enregistré un bénéfice net annuel spectaculaire de 42,3 milliards de dollars grâce à la flambée des prix du pétrole et du gaz.

Le chiffre après impôt, alimenté par l’invasion de l’Ukraine par le grand producteur d’énergie russe, était plus du double du montant atteint en 2021.

Le secteur de l’énergie a fait face à des appels croissants pour intensifier ses efforts pour s’éloigner des combustibles fossiles alors que le monde se démène pour devenir une économie à zéro émission nette d’ici 2050.

Mais le géant pétrolier britannique BP a réduit mardi son objectif de réduction des émissions de carbone après avoir annoncé que son bénéfice sous-jacent avait plus que doublé l’an dernier pour atteindre 27,7 milliards de dollars.

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