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Mamer (Luxembourg) (AFP) – Les courts métrages nominés pour un Oscar n’attirent souvent pas l’attention du grand public. Mais lorsqu’il s’agit d’une fille iranienne cherchant à se libérer de la domination masculine en retirant son voile, l’intérêt est certain de monter en flèche.
C’est le postulat de « La Valise rouge », un film de 17 minutes qui, lors de la cérémonie des Oscars à Los Angeles le 12 mars, mettra en lumière les protestations qui étreignent l’Iran depuis septembre dernier.
Situé à l’aéroport de Luxembourg, il raconte l’histoire d’une jeune iranienne de 16 ans fraîchement arrivée de Téhéran qui, avec trépidation, ôte son voile pour échapper à un destin malheureux dicté par des hommes.
Pour le réalisateur Cyrus Neshvad, né en Iran mais de nationalité luxembourgeoise, la nomination aux Oscars est l’occasion de mettre en lumière ce que le « virus » du régime islamique fait subir au « beau corps » de son pays natal.
« Une fois que nous aurons éliminé ce virus, le corps fleurira à nouveau », a-t-il déclaré à l’AFP.
Les manifestations en Iran ont été déclenchées par la mort en détention le 16 septembre d’une jeune Iranienne, Mahsa Amini, qui a été arrêtée pour avoir porté incorrectement le foulard imposé par les dirigeants religieux du pays.
Depuis lors, ils se sont répandus pour devenir l’un des défis populaires les plus sérieux lancés aux théocrates islamiques extrémistes qui ont pris le pouvoir en 1979.
Le régime a réagi en réprimant les manifestants par des arrestations et des exécutions, mais aussi en se retournant contre ceux qui expriment leur soutien, parmi les sportifs et les cinéastes du pays.
« Enlevez votre hijab »
Pour Neshvad, « The Red Suitcase » n’est pas né du soulèvement actuel en Iran – il a été filmé un an avant qu’il ne commence.
Mais cela a ses racines dans les injustices subies par sa famille – de la religion bahaïe, systématiquement persécutée en Iran – ainsi que celles subies depuis longtemps par les filles et les femmes iraniennes avant que la mort d’Amini ne les attire à l’attention du monde entier.
« Pour moi, c’était (le film) l’histoire d’une femme, ce sont les femmes en Iran qui sont sous la domination de l’homme », a déclaré le réalisateur, âgé d’une quarantaine d’années.
En Iran, « si une femme veut faire quelque chose, ou aller visiter quelque chose, l’homme (son père ou son mari) doit donner son consentement et écrire le papier et le signer », a-t-il dit.
Pour la fille de son film, retirer son voile, c’était un moment de « courage » – pour elle de se rebeller contre un chemin qui lui était imposé, mais aussi d’inspirer ceux qui la regardaient.
« Ce sera un message : ‘Suivez-moi — comme moi, enlevez votre hijab, n’acceptez pas cette domination, et soyons libres, ayez au moins le libre arbitre de décider' », a déclaré Neshvad.
Son actrice, Nawelle Evad, 22 ans, n’est pas iranienne et a utilisé un coach de dialogue pour livrer les quelques lignes en farsi requises.
Mais en tant que franco-algérienne, la question des femmes et des foulards islamiques – et le débat en Occident autour d’eux – lui était familière.
« J’ai eu une éducation musulmane et je le portais », raconte-t-elle à l’AFP à Paris, où elle vit.
Mais pour elle « ça n’a jamais été une obligation » d’en porter un, a-t-elle noté.
Et même pour son personnage dans le film, quand elle enlève son foulard, « Ce n’est pas de sa volonté, c’est malgré elle qu’elle l’enlève — je pense qu’il y a beaucoup de femmes en Iran, et ailleurs, où le foulard est un prolongement d’eux-mêmes. »
Critique de l’Ouest aussi
Dans le film cependant, en enlevant le foulard, son personnage finit par « se choisir ».
« C’est ce que je trouve si beau dans ce film… les doutes auxquels n’importe qui, dans n’importe quel pays, dans n’importe quelle culture, est confronté… Qu’est-ce que je choisis pour moi-même ? Est-ce que j’écoute ma famille ? Est-ce que je fais mes propres choix ? »
Le partenaire scénariste français de Neshvad, Guillaume Levil, a également suggéré que les publicités sexualisées dans les aéroports du film soulignent que l’Occident peut également être critiqué pour exploiter les femmes et leur image publique.
L’image finale du film, une publicité montrant un mannequin blond aux cheveux bouclés abondants, était emblématique des deux diktats sociaux, a déclaré le réalisateur.
« Plus nous nous rapprochons avec la caméra sur son visage, plus lentement nous voyons qu’elle n’est pas heureuse, et quand nous sommes très, très proches, nous voyons qu’elle (elle) a même peur », a-t-il déclaré.
« Et avec ça, je voulais terminer le film. Donc avoir les deux côtés, pas seulement un côté, mais les deux côtés. »
© 2023 AFP
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