Un écrivain d’extrême droite plaide devant un tribunal suisse pour « harcèlement » LGBTQ


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Lausanne (AFP) – L’essayiste d’extrême droite Alain Soral, qui a comparu mercredi devant un tribunal en Suisse pour des propos homophobes, a déclaré à l’audience qu’il était lui-même victime de « harcèlement » par la communauté LGBTQ.

L’écrivain, citoyen franco-suisse de 64 ans résidant aujourd’hui à Lausanne, a été condamné en avril par le procureur général régional à trois mois de prison pour « diffamation, discrimination et incitation à la haine ».

Cette décision est intervenue après qu’Alain Soral – un pseudonyme de l’écrivain controversé dont le vrai nom est Alain Bonnet – est apparu dans une vidéo en ligne attaquant la journaliste suisse Cathy Macherel du journal Tribune de Genève, qui avait écrit un article à son sujet en 2021.

Macherel avait porté plainte pour la vidéo, où Soral la décrivait comme une « grosse militante lesbienne pour les migrants » et comme « queer » – un mot qui, selon lui, était synonyme de « dégénérée ».

Le procureur général, qui en vertu du droit suisse a le pouvoir d’imposer unilatéralement des peines allant jusqu’à six mois de prison, a jugé à l’époque que les propos de Soral étaient « profondément homophobes » et constituaient une « incitation à la discrimination ».

Soral, qui a déjà fait face à une vingtaine de condamnations en France, principalement pour incitation à la haine et diffamation, s’est opposé à la condamnation suisse, et l’affaire a été renvoyée devant un tribunal de Lausanne pour l’audience d’une journée de mercredi.

Vêtu d’un jean et de baskets, Soral a fourni de longues réponses aux questions, le juge lui demandant à plusieurs reprises de ralentir.

« J’ai été la cible d’une campagne de diffamation, de harcèlement, notamment de la part de la Tribune de Genève et de la communauté LGBTQ » en Suisse, a-t-il accusé.

Il a reconnu que ses commentaires dans la vidéo avaient été faits dans un état quelque peu agité, mais a déclaré qu’il ne pensait pas qu’ils étaient « préjudiciables ».

Soral a déclaré que l’article de Macherel était le dernier d’une série « m’attaquant depuis mon arrivée à Lausanne » en 2019, et a souligné que la vidéo devait être considérée comme son « droit de réponse ».

Il a insisté sur le fait qu’il s’était installé en Suisse il y a trois ans non pas pour mener une bataille politique mais pour écrire « en paix ».

L’avocat de Soral, Pascal Junod, a déclaré à l’AFP qu’il s’agissait d’une question de liberté d’expression et a déclaré que la défense demanderait « un acquittement ».

Parmi ses condamnations les plus récentes, l’auteur a été condamné par un tribunal français en septembre à verser 15 000 euros (15 750 $) de dommages et intérêts à des organisations antiracistes pour une vidéo de rap jugée antisémite.

Et en février dernier, il a vu la Cour européenne des droits de l’homme rejeter son appel d’une condamnation en 2016 pour un dessin négationniste sur son site Internet.



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