Un individu expédie des paquets sous une identité fictive, provoquant des incendies à Leipzig et Birmingham, avec des indices pointant vers le Kremlin.

Un individu expédie des paquets sous une identité fictive, provoquant des incendies à Leipzig et Birmingham, avec des indices pointant vers le Kremlin.

Le 22 juillet, un incendie dans un entrepôt DHL à Birmingham, suivi d’un autre à Leipzig, révèle une action délibérée liée à des colis piégés expédiés depuis la Lituanie. Des arrestations, incluant un suspect lié au renseignement militaire russe, ont eu lieu. Les experts soulignent une escalade des actes de sabotage contre l’Occident, nécessitant une coopération internationale renforcée. Les tensions augmentent dans les États baltes, alimentées par la méfiance envers la minorité russe et la présence d’opposants politiques.

Le 22 juillet, un incident spectaculaire se produit lorsque un colis prend feu dans un entrepôt DHL à Birmingham, au Royaume-Uni. Quelques jours plus tard, un autre incendie éclate dans un centre DHL à Leipzig. Les enquêteurs concluent rapidement que ces explosions sont le résultat d’une action délibérée. L’enquête initiale mène en Lituanie, avant de pointer vers l’est, en direction de la Russie.

Des Arrestations en Lituanie et en Pologne

Ce mardi, les autorités lituaniennes ont annoncé l’arrestation de plusieurs suspects, dont un homme prétendant être Igor Prudnikow, mais qui s’appelle en réalité Alexander Suranowas. Ce dernier a expédié quatre colis depuis Vilnius, dont deux adressés à DHL. Ces envois contenaient des appareils électroménagers modifiés avec une substance inflammable à base de magnésium. Étrangement, ces colis étaient destinés à une même personne au Royaume-Uni, bien que le destinataire ne réside pas à l’adresse mentionnée.

Selon les enquêteurs, Suranowas aurait agi sous les ordres du renseignement militaire russe, le GRU. Des recherches du « Wall Street Journal » suggèrent que ces incendies faisaient partie d’une stratégie plus complexe. Quatre autres individus ont été appréhendés en Pologne, où il est supposé que le groupe visait à tester l’envoi de colis vers les États-Unis et le Canada, comme l’a rapporté le parquet polonais.

La menace de bombes à bord d’avions de passagers ou de fret représente une escalade alarmante dans les actes de sabotage orchestrés par la Russie contre l’Occident. Les services de renseignement occidentaux indiquent qu’il est peu probable qu’une telle opération ait pu être menée sans l’approbation du Kremlin. Heureusement, cette tentative a échoué sans faire de victimes.

Une Collaboration Internationale Cruciale

Ces derniers mois, l’Europe a été le théâtre d’incidents étranges et variés. Des déraillements de trains en Suède à des perturbations GPS au-dessus de la mer Baltique et même un complot d’assassinat avorté contre un dirigeant en Allemagne, il est évident que ces événements, bien que séparés, pourraient avoir des liens avec Moscou.

Les experts évoquent une guerre hybride où les responsables cherchent à infliger des dommages importants avec un minimum de risques. Les colis piégés s’inscrivent parfaitement dans cette stratégie. Pour prévenir de telles actions, une coopération étroite entre les services de renseignement et les enquêteurs est essentielle.

Concernant les colis piégés, les autorités restent discrètes. Nida Grunskiene, procureure lituanienne, a indiqué que l’enquête implique plusieurs pays, mais n’a pas révélé le nombre total d’arrestations lors d’une récente conférence de presse. En Lituanie, beaucoup considèrent cette opération comme une agression contre l’OTAN, bien que l’alliance n’ait pas encore fait de commentaire officiel.

Les tensions montent dans les États baltes où la méfiance envers la minorité russe s’intensifie, en particulier depuis le début de la guerre d’agression russe. En Estonie et en Lettonie, environ un quart de la population est d’origine russe, tandis qu’en Lituanie, bien qu’en proportion plus faible, le pays est devenu un refuge pour des opposants russes et biélorusses, attirant ainsi des agents de ces régimes.

Gediminas Grina, ancien chef du service de renseignement lituanien, souligne la difficulté d’évaluer le nombre de saboteurs envoyés par le Kremlin opérant en Lituanie. Il déclare à la chaîne LRT : « Non seulement la Lituanie, mais tout l’espace Schengen compte de nombreux citoyens russes, et il est impossible pour les services de sécurité de déterminer leurs intentions. » En résumé, une nouvelle tentative de sabotage pourrait survenir à tout moment.